L’Association des Journalistes des Sports du Burundi (AJSB) reste masculine selon sa présidente. Sur 113 membres, elle compte seulement 6 filles. Ces chiffres ont été dévoilés lors d’un débat organisé dans le cadre de la mission au Burundi de la directrice adjointe de l’école supérieure de journalisme de Lille, un projet monté ensemble avec l’ambassade de France au Burundi en faveur des médias locaux
« L’AJSB est composée de 113 membres dont 6 filles, soit 5,3% », informe Liliane Nshimirimana, présidente de l’Association des Journalistes des Sports du Burundi (AJSB) et membre du comité exécutif de l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS) au niveau du continent africain. C’était lors d’un débat organisé à Bujumbura, ce mardi 22 février 2022 concernant la place qu’occupent les femmes dans les médias.
Membre de l’AJSB avant même qu’elle ne soit journaliste, Mme Nshimirimana témoigne que même le sport féminin est plein de défis. Ce qui fait que pour le couvrir, la journaliste doit avoir cette passion. Par contre, fait-elle remarquer, les journalistes manquent encore d’estime de soi.
« De plus, les matches des équipes féminines se déroulent souvent les week-ends à 9 heures du matin. Cela au moment où les matches des équipes masculines sont programmés dans l’après-midi à 15 heures. Au lieu d’aller couvrir ces matches, les journalistes sportives préfèrent se reposer ou participer aux fêtes et aux autres activités de diversion », déplore Mme Nshimirimana avant de rappeler que la culture figure parmi les barrières de la couverture médiatique des activités sportives et, partant, du développement du sport féminin.

Les journalistes animant les émissions sportives ne sont que 6 dans le monde médiatique burundais.
La présidente de l’AJSB fait remarquer que le sport féminin n’est pas valorisé au même titre que le sport masculin. « Il est arrivé des fois ou même les coupes octroyées aux équipes féminines gagnantes étaient de petite taille par rapport à celles octroyées aux équipes masculines gagnantes. Cela a été corrigé dans la catégorie volley-ball. Les équipes féminines qui font des exploits ne sont pas soutenues financièrement à la même hauteur que celles des hommes », s’inquiète-t-elle.
Hésitation à saisir les opportunités
Daniella Niteka, enseignante et chercheuse en science de l’information déclare que les femmes hésitent encore à saisir les opportunités lors des interventions. N’eût été cela, les journalistes féminins qui s’y prêtent sont encore moins nombreux.
Se référant au rapport du Conseil National de la Communication (CNC) de 2019, elle signale que les femmes journalistes représentaient 31%. « Toutefois, les femmes journalistes sont moins représentées dans les organes dirigeants des médias. Je n’ai jamais vu une directrice générale à la tête de la Radio Télévision Nationale du Burundi (RTNB) », s’inquiète-t-elle.
Corinne Vanmerris, directrice adjointe de l’école supérieure de journalisme de Lille indique que la présence des femmes dans le monde médiatique est préoccupante. En France, déclare-t-elle, les femmes ne représentent que 30% dans le monde médiatique.
« Les femmes journalistes sportives représentent 10% », précise Mme Corinne Vanmerris.
Cependant, elle avoue qu’il y a une période où la politique pratiquée dans le monde médiatique était volontariste. Actuellement, les choses ont évolué avec le système des quotas. Ce qui fait que les femmes sont représentées dans le monde médiatique.
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