L’Association des Journalistes de Sport du Burundi (AJSB) en partenariat avec la Brarudi vient d’organiser une journée de partage d’expériences et de connaissances en matière de journalisme de sport. Une chance donnée aux jeunes pour causer à bâtons rompus avec les vieux routiers du métier.
Comme tout autre métier, le journalisme a ses règles. Avant de devenir journaliste de sport, on est journaliste tout court. Le journalisme de sport est comme une spécialité. Maîtriser et appliquer ses règles conditionne la qualité servie aux auditeurs. Soucieux de promouvoir la qualité des émissions de sport dans les médias burundais, l’AJSB en collaboration avec la Brarudi a invité quelques journalistes de sport expérimentés à venir s’entretenir avec les jeunes.
Pas plus de trois disciplines pour un journaliste de sport
Le journaliste de sport ne peut pas maîtriser toutes les disciplines. Il verrait ses efforts s’éparpiller s’il se mettait en tête de tout couvrir. La qualité de son travail s’en trouverait affectée. Il est conseillé de ne pas dépasser trois disciplines par journaliste. Dans le cas contraire, il s’observe des lacunes dans les émissions ou dans les articles produits. C’est en substance ce qu’a dit Abedi François Ndondo, un journaliste de sport expérimenté.
Quelques astuces pour réussir une bonne retransmission d’un match
Dans sa courte présentation sur les techniques de retransmission d’un match de foot à la radio, M. Ndondo a donné le canevas de ce qui doit être fait pour réussir une retransmission d’un match. D’abord, il faut maîtriser les deux équipes concurrentes. Il est d’usage de bien se renseigner non seulement sur l’aspect sportif, mais aussi sur le lieu de provenance des équipes ainsi que la vie des joueurs. On essaie autant que faire se peut de donner les contours du match en général. Ensuite, on ne doit pas venir au stade quelques minutes avant le début du match.
Rien ne sert de courir, il faut partir à temps
Venir au moins deux heures avant le début de la rencontre, voilà ce que conseille M. Ndondo. Rien ne sert de courir, il faut partir à temps. Avoir à sa disposition la fiche du match ainsi que les palmarès des équipes. Bref une base de données actualisée est une autre astuce qui conditionne une bonne retransmission d’un match. Si c’est possible, il faut suivre la préparation des équipes avant le match. Enfin, la fluidité, la maîtrise du jargon de la discipline et la simplicité assurent une bonne retransmission. Ici Ndondo signale deux tares qui entachent la retransmission des matchs : d’abord on mélange les langues à tel point qu’on ne sait pas exactement quelle langue le commentateur utilise.

Pour clôturer l’activité, un match de football a opposé les membres de l’AJSB mariés (en maillots rayés) au non-mariés ( en maillots blancs), les premiers l’ont emporté aux dépens des seconds sur un score de trois buts à zéro
Utiliser des termes appropriés
Il arrive très souvent que le journaliste, oubliant qu’il est suivi par une audience de provenance diverse, utilise des termes pas toujours appropriés et compréhensibles par tous les auditeurs. A titre d’exemple, ishuti y’inkoko canke y’ubuswage (un tir faible et imprécis) est une expression certes cocasse ou drôle, mais hélas pas compréhensible par tous. Ndondo conseille d’être vigilant avec ce genre de termes qui parfois mettent l’auditeur mal à l’aise.
Comment rendre un article de sport intéressant ?
A l’heure des nouvelles technologies de l’information où les matchs sont retransmis presqu’instantanément, comment rendre un article de sport intéressant ? C’est autour de cette question que tournaient les échanges conduits par Richard Nininahazwe, un autre journaliste qui n’en est pas à son premier coup d’essai.
Choisir un bon angle
Il faut choisir un bon angle. Etre très attentif pendant le match permet de voir ce qui a pu échapper aux autres. Sinon, il devient compliqué dans un hebdomadaire de produire un article sur un match qui date peut-être de trois jours alors qu’il a été déjà retransmis sur les radios. Il faut de l’originalité et surtout de la clarté et de la simplicité pour rendre son article intéressant, a indiqué M. Nininahzwe.
La Brarudi a activement contribué à la préparation et à l’organisation de cette activité. Prenant la parole, Rémy Ndayishimiye, le chargé de la communication à la Brarudi, a fait savoir que soutenir cette activité était un honneur pour cette entreprise. Il avait d’ailleurs amené des clés USB, des stylos et d’autres cadeaux qu’il a offert aux journalistes pour leur faciliter le travail.
Des formations pour améliorer la qualité des émissions de sport
Liliane Nshimirimana, la présidente de l’AJSB, a remercié la Brarudi pour ce soutien. En outre, elle a tenu à préciser que le comité exécutif de l’association s’attèle à organiser des formations pour les journalistes de sport afin d’améliorer la qualité des émissions. Elle a vivement remercié la Fédération Burundaise de Volleyball (FBV) qui venait de soutenir l’AJSB à hauteur de cent mille FBu. L’événement s’est clôturé en beauté et en mode décontracté autour d’un verre généreusement offert par la Brarudi après un match amical qui a opposé les membres de l’AJSB mariés aux non-mariés, les premiers l’ayant remportés aux dépens des seconds sur un score de trois buts à zéro
Félicitations à Mme Liliane et toute l’équipe AJSB.