Editorial

Alerte déchets !

La problématique de la gestion des déchets en Mairie de Bujumbura reste une préoccupation majeure. Les initiatives jusqu’ici engagées n’apportent que des solutions partielles à ce phénomène. Les résultats des sociétés coopératives en charge de la salubrité dans la capitale économique sont mitigés. Elles sont taxées de collecteurs d’argent alors que leurs activités ne sont pas palpables. Certaines associations de collecte de déchets ont déjà jeté l’éponge. La situation inquiète d’autant plus que la ville s’agrandit du jour au jour. De surcroît, les normes de constructions ne sont pas respectées pour faciliter les camionnettes qui collectent les déchets de porte à porte. Le pire est à craindre en cette période de saison pluvieuse. La décharge publique de Mubone est un signe éloquent. L’endroit n’est pas approprié pour ce genre d’activités. Les déchets sont à ciel ouvert, les mouches pullulent jusqu’à l’entrée des habitations. Malheureusement, les personnes les plus démunies s’y approvisionnent en restes de nourriture.

Directeur de publication

Les conséquences sanitaires liées à la mauvaise gestion des déchets sont légion. Les personnes en contact avec ces déchets, les riverains de la décharge de Mubone et les agents de collecte s’exposent à des maladies hygiéniques. Petit à petit, les déchets toxiques (les huiles de moteur, les restes de médicaments, le mercure, le plomb, etc.) polluent les lieux. Les pouvoirs publics devraient s’investir davantage pour protéger la population en recyclant les déchets. Les déchets ménagers constituent une source d’énergie pour les ménages. Ils peuvent être valorisés pour produire du compost, des matériaux de construction, etc. En outre, le secteur de la gestion des déchets peut générer des milliers d’emplois. Pour ce faire, il faudra repenser tout le système de gestion des déchets. Ce dernier accuse des manquements sur tout le circuit. En effet, la collecte se fait dans le désordre total.

La valorisation des déchets n’est pas la panacée de tout le monde. L’échec des sociétés coopératives en constitue une preuve. Par conséquent, cette activité nécessite des investissements conséquents. D’où la nécessité de mettre en exergue les partenariats publics-privés pour mener à bon port cette activité. Les projets annoncés jusque-là de transformer les déchets en énergie ou d’aménager des sites de traitement des déchets restent lettre morte. Dans l’entretemps, l’implication de tout un chacun s’impose pour une gestion responsable des déchets. Pour y arriver, une éducation citoyenne est plus que souhaitable, car il ne faut pas jeter les déchets n’importe où comme c’est malheureusement le cas aujourd’hui. Les déchets sont considérés comme des substances à se débarrasser à n’importe quel moment. Or, on n’oublie qu’on contribue d’une manière ou d’une autre à la pollution sous toutes ses formes. Et les conséquences désastreuses n’épargnent personne !

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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