Commerce

Après la pêche, la fête au village

Le poisson du lac Tanganyika est très apprécié. La filière pêche attire toute convoitise. La demande est de plus en plus  pressante alors que l’offre va decrescendo. Pendant la période de pêche, une ruée de gens afflue vers le lac Tanganyika. Mais qu’est-ce qui se fait réellement au niveau des sites de débarquement des pêcheurs ? Reportage

Il est 6h 30, le soleil se lève. Les rayons solaires se reflètent sur les chaînes de montagnes de la RDC. C’est la reprise des activités sur le site de débarquement des pêcheurs de Rumonge. Après une semaine de chômage, les pêcheurs ont repris leurs activités cette nuit, renseignent les femmes qui exercent sur le littoral du lac Tanganyika. Plus les minutes avancent, plus les gens s’assemblent. A des dizaines de mètres des rives du lac, on aperçoit la marine Burundaise. La sécurité lacustre reste de mise. D’ailleurs, on apprend qu’il y a eu une tentative de vol d’un moteur de bateau cette nuit-là. La marine Burundaise est intervenue à temps et les pirates se sont réfugiés vers les eaux congolaises.

La pêche est une activité lucrative très pratiquée par les populations riveraines du lac Tanganyika.

Vers 7h matin, les pêcheurs arrivent sur la terre ferme un à un. Les vendeurs, les fournisseurs de poissons, les portefaix affluent vers les rives pour apprécier les merveilles de la nature. Les délinquants sont également de la partie. A chaque passage, d’une poignée de main, ils ramassent les Ndagala dans des seaux non couverts. Les agents de sécurité sont également là pour réclamer leur butin. Tout est vendu sur place.

« Time is money »

Des seaux remplis de petits poissons Ndagala, des caisses de Mukeke sont vites déchargés. Attention, le temps est compté puisque les premières captures commencent à se détériorer. Petit à petit, le port de pêche se transforme en un centre de négoce. Les femmes, les jeunes, les enfants, les adultes toutes catégories confondues fusent de partout. L’endroit devient noir de monde. Les propriétaires de bateaux sont également là pour vérifier si la moisson a été bonne. Certains se lamentent de rentrer bredouille.

Les fournisseurs de poissons et les revendeurs négocient les prix. Les travailleurs saisonniers préparent les claies de séchage. Les Ndagala passent par les claies de séchage qui sont jalousement gardés. Les gros poissons Mukeke et Inonzi se négocient par pièce. Ils ne sont pas à la portée de toutes les bourses bien entendu. Ils sont très rares et par conséquent plus cher, révèle un fournisseur de poissons.

Du pain béni au lac Tanganyika

Les pêcheurs profitent de l’occasion pour vendre leur gibier. Cinq a 12 poissons s’achètent à 10 000 FBu ou moins. Ils détachent également les moteurs des bateaux pour les conserver dans des endroits sûrs. Apparemment, le travail des enfants n’est pas prohibé à cet endroit précis. Les enfants déchargent les kits de pêche : les batteries, les lampes,….d’autres attachent les bateaux qui flottent au rythme des vagues du lac.

En tout cas, dans la filière pêche, tout le monde trouve son compte. « Dieu nous a béni cette nuit. La production a été bonne. Vous êtes porteurs de chance et on espère des lendemains meilleurs. Les captures d’aujourd’hui des signes précurseurs », commente un sexagénaire émerveillé par l’abondance des poissons. En tout cas, c’est la fête au village.

Vers 9h du matin, le petit marché du point de débarquement de Rumonge était plein à craquer. Les restaurateurs commencent à griller le poisson, l’odeur des Ndagala fraîchement sortis de l’huile agrémente la « fête ». Les amateurs du poisson le consomment sans modération.

Le business est florissant ce matin. L’argent circule de main à main. En tout cas, pas besoin de chèque certifié ou de transfert d’argent via le téléphone mobile ou les banques. Toutes les opérations se font en cash. C’est une activité commerciale hyperactive. Les percepteurs de taxes restent vigilants. Ils scrutent le moindre mouvement des vendeurs de poissons. Au-delà de la filière pêche, le lac Tanganyika fait vivre des milliers et des milliers de personnes vivant  près ou loin du littoral. Le métier de pêcheur est à protéger. Dans nos éditions ultérieures, nous reviendrons longuement sur la filière pêche pour développer différents aspects qui ont trait à cette filière.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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