L’Artemisia, un véritable cadeau de la nature

Consciente de l’importance et de l’efficacité des plantes médicinales, la population burundaise s’intéresse de plus en plus à l’utilisation de la médecine traditionnelle dont la plante d’artemisia connu grâce à son pouvoir préventif contre le paludisme et d’autres maladies. Un bref aperçu sur cette plante

L’artemisia annua également appelée armoise naturelle est une plante annuelle de la famille des astéracées. Elle provient de Chine, mais se cultive dorénavant en Afrique et à Madagascar. Elle ressemble à une fougère et peut atteindre jusqu’à 3 mètres de haut. Si en Occident, elle est utilisée comme plante ornementale, en Orient, elle est reconnue pour ses vertus antivirales et curatives depuis de nombreuses années.

L’artemisia annua, une plante utilisée depuis des millénaires

Il y a 2 000 ans, la Chine découvrait l’artemisia annua. Ses feuilles contiennent des principes actifs très intéressants. Ses influorescences et sa tige sont aussi curatives, mais moins que les feuilles. Très vite, les Chinois l’utilisent sous forme de tisanes. Ils font tremper les feuilles dans de l’eau chaude durant toute une nuit et boivent le précieux breuvage le lendemain matin. Durant la guerre du Vietnam, les Américains étaient traités à base de chloroquine pour éviter d’attraper le paludisme. Les Vietnamiens, non protégés, redoutaient plus cette maladie que les américains. Ils ont alors fait appel à la Chine pour les aider à lutter contre le palu. C’est ainsi que les Chinois leur ont transmis les secrets de la tisane d’artemisia et que la plante a été découverte par les Occidentaux.

L’artemisia est reconnue pour ses vertus antivirales et curatives depuis de nombreuses années.

Sur quelles pathologies l’artemisia annua est-elle efficace ?

Après avoir démontré son efficacité sur le paludisme, depuis 30 ans cette plante s’avère intéressante pour certains patients atteints de leucémie ou de bilharziose. Cette maladie causée par un ver intestinal est très présente dans la zone tropicale ou subtropicale et provoque une grande fatigue, des diarrhées, la toux et parfois même des lésions du système nerveux central. L’artemisia annua peut aussi soigner ou soulager diverses autres pathologies comme les troubles intestinaux et digestifs (diarrhées, coliques, flatulences, vers intestinaux…).

L’artemisia renforce le système immunitaire. Elle influe aussi sur les insolations, les maux de tête et la fièvre en la faisant tomber rapidement. Ses principes actifs permettent de stimuler l’immunité du corps humain. Elle peut aider l’organisme à se renforcer et à se montrer plus résistant face aux maladies et allergies saisonnières (bronchites, rhumes, rhinites et maux de gorge).

Les sportifs l’apprécient pour ses bienfaits sur les contractures et courbatures intenses, notamment sur les membres inférieurs. Elle soulage les crises d’épilepsie et les règles douloureuses ou les infections urinaires chez la femme. Elle peut également soulager les douleurs liées aux phlébites et aux varices. Elle aide à ramener l’appétit et donc aide à la prise de poids de façon naturelle.

Au Burundi, cette plante est aussi cultivée

Claude Murengerantwari, expert en Artemisia cultive et utilise cette plante pour ses recherches agronomiques. Il est membre fondateur de l’association Cercle des Ingénieurs Agronomes pour le Développement du Burundi (CIAD) qui œuvre dans le domaine de l’agriculture, l’élevage et de la protection de l’environnement. Il a débuté en 2014 avec des semences de l’artemisia  en provenance du Kenya. Malgré cela, il indique que ça n’a pas été facile. Il a dû faire 4 essais avant de trouver la technique adéquate pour cultiver cette plante. Cette manifestation d’intérêt s’explique par l’importance de l’artemisia qu’il a su grâce à ses recherches sur internet. Après avoir réussi à faire germer la semence, il a alors commencé sa multiplication.

Selon lui, l’artemisia peut être cultivé dans les basses altitudes comme dans la plaine de l’Imbo et dans les hautes altitudes comme dans la région de Mugamba, mais avec des variétés différentes de la plante. Dans l’Imbo, la plante pousse comme un arbuste avec une petite taille d’environ 1 mètre et la récolte se fait dans 5 mois. Dans la région de Mugamba, la plante est plus grande entre 4 et 5 mètres et la récolte se fait dans une année.

Ce chercheur reconnait que l’artemisia a des vertus répulsives pour repousser les moustiques, des vertus préventives pour prévenir l’attaque des moustiques et des vertus curatives pour guérir le paludisme. En plus, cette plante crée et développe une immunité dans le corps humain. M. Murengerantwari interpelle les autorités habilités à s’investir  pour la production de l’artemisia, et de financer les recherches pour les études cliniques en vue de promouvoir cette plante

Cependant, L’OMS avait indiqué qu’il était nécessaire de mener plus de recherches scientifiques pour prouver l’efficacité de l’artemisia.