Editorial

Les artisans en désarroi

Les coupures d’électricité s’intensifient dans la capitale économique Bujumbura. Les opérateurs économiques font recours à des énergies de secours (énergie solaire, groupes électrogènes). Le ronronnement des moteurs des groupes électrogènes se fait entendre çà et là dans la capitale économique. Un peu partout au centre-ville, il s’observe des câbles électriques souterrains qui ont été déterrés pour une éventuelle réparation. Les conséquences économiques de ces coupures intempestives d’électricité sont à déplorer. Cette situation rappelle les délestages qu’a connus la ville de Bujumbura jusqu’en 2017. Il y a quelque chose qui cloche au niveau de la régie de production et de distribution d’eau et d’électricité (REGIDESO).

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L’électricité est un des piliers du développement d’un pays. En plus d’éclairer les ménages, elle permet aux entreprises de fonctionner. Sans l’électricité, la production industrielle ralentit et la compétitivité industrielle est mise à mal. On ne peut pas atteindre un développement durable avec un déficit énergétique chronique. Pour rappel, l’extraction du nickel sur le site de Musongati est bloquée par le manque d’électricité. Bref, le déficit énergétique plombe la croissance économique du pays, car il impacte négativement les activités commerciales.

Dans les villes et les centres urbains, il existe plusieurs unités artisanales énergétivores. Ce sont entre autres les ateliers de menuiserie et de soudure, les boulangeries, les salons de coiffure et/ou de beauté, les cafétérias, les industries manufacturières, les boucheries, les laiteries, etc. La perturbation dans l’alimentation du courant électrique paralyse l’ensemble des activités économiques. Ce qui se répercute sur les chiffres d’affaires de ces acteurs économiques.

Les autorités se montrent plutôt rassurant au regard des barrages hydroélectriques en cours de construction. En attendant, la mise en marche des premiers alternateurs, il est souhaitable d’assurer une gestion efficiente de l’énergie disponible. Dans un passé récent, il a été constaté des vols de câbles électriques, des cas de malversations économiques avérés. Cette situation met à mal la santé financière de la REGIDESO toujours vacillante.

Le rétablissement du courant électrique s’avère urgent. Sinon les conséquences économiques de ces coupures intempestives d’électricité seront incommensurables. Le raccordement au réseau électrique est un préalable pour que les pays en développement comme le Burundi puissent séduire de nouveaux investisseurs. Le recours aux énergies de secours augmente les charges des entreprises. Par conséquent, la production chute et les prix des produits explosent sur le marché. Dans ces conditions, la marge bénéficiaire des entrepreneurs reste faible. Et, dans une certaine mesure, l’économie est affectée et le développement stagne. L’augmentation de l’offre d’électricité devrait être accompagnée par la mise en place d’un réseau de distribution en bonne et due forme. Ce qui amène à réfléchir sur le remplacement du réseau de distribution actuel.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
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