Développement

Assurer les biens contre l’incendie : Ça vaut la peine!

Le risque d’incendie est réel. Quand ce dernier arrive, il  ravage tout. S’assurer pour  se protéger contre ce risque est le seul espoir sauf que  cela n’est pas dans la culture des Burundais. Quand le malheur frappe, c’est la désolation. Alors pourquoi prendre le risque de ne pas s’assurer ?

Voir  les biens dans lesquels tu as investi  pendant des années finir en cendres est la pire scène à assister. Souvent, le malheur tombe sur la tête des gens qu’on connait. Les propriétaires des biens ravagés parfois dépriment et ceux qui ont le courage commencent la vie à zéro. Sauf que si on était bien informé et qu’on avait fait assurer les biens contre l’incendie, le risque ferait moins de choc.

Qu’est-ce que l’assurance incendie ?

L’assurance incendie est un contrat qui couvre les dommages causés aux biens. Elle couvre les dommages matériels causés directement par le feu, l’explosion, la foudre et la chute d’aéronefs ou les heurts de véhicules. Il protège contre les risques d’incendie de votre patrimoine, notamment la maison, le mobilier et l’équipement, les effets personnels et tout ce que vous pouvez y entreposer comme les marchandises et tous autres objets de valeur.

Contrairement aux autres formes d’assurance qui se calculent en pourcentages, l’assurance incendie se calcule en millièmes.

En plus de l’assurance incendie simple, les sociétés d’assurance  proposent l’assurance multirisques incendie moyennant une prime additionnelle. Les garanties sont: tempête, ouragan et trombe, tremblement de terre, bris de glaces, responsabilité civile du bâtiment, dégâts des eaux, perte d’exploitation après sinistres assurés, etc.  En plus, on peut également faire intervenir l’assurance incendie en cas de dommages causés à des tiers.

Pourtant, on s’en méfie…

Assurer ses biens contre l’incendie n’est pas apparemment dans l’habitude des Burundais comme d’ailleurs toutes les autres assurances qui ne sont pas obligatoires. On dirait qu’elle est réservée à de  grandes sociétés, des Ong…, du moins c’est la réaction de la plupart des sociétés d’assurance. Le peu de fois qu’un particulier souscrit à une assurance incendie c’est dans la situation où la banque oblige à souscrire une assurance incendie pour obtenir un prêt hypothécaire. Dès que le crédit de la banque est  remboursée, le client arrête  souvent de cotiser la prime.

L’assurance incendie n’est pas une obligation légale au Burundi. Toutefois, il existe des situations dans lesquelles l’assurance incendie est rendue obligatoire, mais sous la forme de responsabilité civile.  C’est par exemple quand une maison prend feu et provoque l’incendie d’autres biens environnants (dommage causé à une tierce personne). Mais, là aussi c’est obligatoire pour les immeubles à exploitation commerciale tel que défini par l’Agence de Régulation et de Contrôle des assurances (ARCA).

Les causes de cette méfiance sont variées et les conséquences ne manquent pas

Les causes de cette méfiance sont diverses. Il y a d’abord le manque d’information sur les modalités de souscription. Une autre cause est paradoxale voire traditionnelle. Les Burundais dans leur nature n’aiment pas qu’on prédise sur quelque chose de négatif. Qu’on leur dise de cotiser pour leur pension oui, mais leur dire que demain, ils peuvent mourir et  donc qu’il faut assurer l’avenir de leurs enfants devient un problème. D’ailleurs, les sociétés d’assurance enregistrent à compte-goutte les souscriptions aux assurances qui ne sont pas obligatoires.

A Jubilee Insurance qui est une société régionale (présente au Kenya, Ouganda, Tanzanie, Iles Maurice, Madagascar, Burundi), on indique que par rapport aux autres pays de la région, le Burundi est de loin derrière dans le domaine de l’assurance incendie. Cela fait que pour les autres pays les primes diminuent parce que plus les clients sont nombreux, plus les primes  pourraient diminuent, explique-t-on. Ce qui n’est pas le cas au le Burundi

L’assurance incendie est plutôt abordable

En général, les propriétaires des biens ont trois préoccupations par rapport au coût de l’assurance : celui de croire que l’assurance incendie n’est pas abordable, la difficulté d’estimer la valeur de la propriété et ne pas avoir confiance au dédommagement en  cas d’accident, nous explique notre source chez Jubilee Insurance.

Sur ce qui est du coût de l’assurance, notre source chez Jubilee rassure. Contrairement aux autres formes d’assurance qui se calculent en pourcentages, l’assurance incendie se calcule en millièmes. Par exemple, une maison qui vaut 100 millions de FBu est assurée à 100 mille FBu par an. Pour ce qui est de l’estimation de la valeur du bien, certaines maisons d’assurance comme Jubilee ont des experts à leur disposition pour estimer la valeur du bien et évaluer les risques. Les sociétés d’assurance rassurent que les dédommagements  sont garantis une fois que l’enquête démontre que c’était un accident.

On devrait pourtant prendre les choses au sérieux…

Une chose est sûre, les gens doivent être sensibilisés. Par qui ? Les sociétés d’assurance disent que c’est le gouvernement qui devrait prendre le flambeau, parce que, disent-elles, si les individus perdent leurs biens, le pays aussi perd d’une façon indirecte. Elles expliquent que quand ce sont elles-mêmes qui sensibilisent, les gens les voient avec une casquette de commerçant. Ailleurs dans les pays de la sous-région, même si l’assurance incendie n’est pas obligatoire, les gouvernements encouragent d’une façon ou d’une autre les gens à protéger leurs biens contre l’incendie.

Le danger est partout : les mauvaises installations électriques, les heurts de véhicules…Au moment où nous assistons à des incendies de maisons d’habitations, des stations-services, des bars, etc, les gens devraient prendre conscience de la gravité de la situation.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques