Editorial

Attention au syndrome du « petit chef » !

La question est sur toutes les lèvres. Le remaniement ministériel opéré la semaine passée réussira-t-elle à remettre la machine économique en marche. Au total, cinq nouveaux ministres entrent en fonction avec le nouveau gouvernement. Il n’y a pas de temps à perdre. La nouvelle équipe est à pied d’œuvre. Les mises en garde se multiplient pour rappeler les fonctionnaires à l’ordre.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Cette semaine, la rédaction a décroché une interview auprès du nouveau ministre de l’Agriculture. L’ex-recteur de l’Université du Burundi hérite d’un ministère clé confronté à des défis conjoncturels et structurels. L’année en cours  a été déclarée « année agricole » par le Président de la République, mais c’est une année qui a connu une grande hausse des prix des denrées alimentaires. Pour y voir plus clair, il suffit d’analyser les défis du secteur agricole.  

Ce sont notamment le manque de fertilité des sols, la faible utilisation des intrants agricoles, la vulnérabilité aux aléas climatiques, l’insuffisante maîtrise de l’eau, la faible transformation des produits agricoles, l’accès limité au crédit et la forte pression démographique. On peut également citer la recrudescence des maladies des plantes et des insectes ravageurs très dommageables pour les cultures et les denrées stockées. 

FOMI, une jeune entreprise de trois ans n’arrive pas à satisfaire la demande en fertilisants. Le manque de fertilisants rapporté à l’échelle du pays lors de la saison culturale B touche de plein fouet les consommateurs.  Pour ce qui est du manque des fertilisants, la crise ukrainienne y est pour quelque chose. 

Malgré la création d’une usine de production des fertilisants, le pays importe encore les engrais phosphates et azotés. Or, la Russie est parmi les pays exportateurs des engrais sur le continent africain. Ce qui perturbe les chaînes d’approvisionnement avec la guerre meurtrière que se livrent l’Ukraine et la Russie. 

Le nouveau ministre de l’Agriculture doit également faire face à des épizooties récurrentes. La récente épizootie de la fièvre de la vallée du rift a mis à nu la faible réactivité pour riposter contre ce genre de menace pour les bovins. La  préparation de la saison culturale 2023 A, la mise en œuvre du plan intégré de gestion du littoral du lac Tanganyika ainsi que le suivi de la construction des hangars régionaux appuyée par la coopération japonaise figurent parmi les dossiers laissés par son prédécesseur. 

Avec le manque criant de fertilisants et les semences sélectionnées qui sont hors prix, il est difficile d’aspirer à une bonne production agricole. Le Pr Sanctus Niragira  à la lourde responsabilité de nourrir plus de 12 millions d’habitants sur l’ensemble du territoire. D’où la synergie des efforts pour accélérer la réalisation des projets de vulgarisation agricole notamment par la création des complexes agropastoraux dans chaque province du pays, la construction des infrastructures de production et de valorisation de la récolte pour ne citer ceux-là. 

Les cadres de l’Etat fraîchement promus cherchent-ils à faire leurs preuves dans  leurs nouveaux postes de manager ? En tout cas, il est très tôt pour établir un bilan.  Il leur suffit de travailler en étroite collaboration avec leurs technocrates pour atteindre les objectifs définis au niveau des Plans de Travail et Budget Annuel (PTBA). Et cela requiert la mise en place des stratégies et des indicateurs objectivement vérifiables pour concrétiser la mise en œuvre du budget programme.

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Benjamin Kuriyo.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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