Depuis quelques jours, les prix du riz et des grains de maïs sont en baisse sur les différents marchés de la capitale économique Bujumbura. Pour certains, c’est la mesure du ministère en charge des finances qui commence à porter ses fruits, pour d’autres c’est juste parce que c’est la période où ces deux produits sont en abondance.

« La baisse des prix pour le riz et les grains de maïs n’a rien à voir avec la mesure du ministère ayant les finances dans ses attributions ».
Les prix de la plupart des produits récemment exonérés de la taxe ad valorem de 1.5% de la valeur en douane sont restés les mêmes sur les marchés de Bujumbura. Comparativement aux jours antérieurs, seuls le riz et les grains de maïs sont les seuls produits de cette catégorie dont les prix ont chuté. Alors que le riz le moins cher s’achetait à 4000 FBu par kilo il y a de cela 2 semaines, aujourd’hui le kilo est à 3300 FBu. Un kilo de grains de maïs qui se vendait à 2200 FBu est aujourd’hui à 1800 FBu.
Lorsque nous sommes passé au marché Ngagara II dit « cotebu » au matin de ce mercredi 19 avril 2023, un kilo de la farine de manioc dit Ikivunde s’achetait entre 2800 FBu et 3800 FBu. Un kilo de la farine de maïs produit localement était à 2600 FBu. Pour le cas du sucre, c’est carrément une pénurie. Au lieu de baisser, le prix du sucre ne cesse d’augmenter et le prix peut aller jusqu’à 3000 FBu au lieu de 2500 FBu officiel. Et, bien sûr, chez les rares commerçants qui en vendent encore.
Plutôt une simple coïncidence ?
Selon les vendeurs de ces denrées rencontrés sur leurs lieux de travail, la baisse des prix pour le riz et les grains de maïs n’a rien à voir avec la mesure du ministère ayant les finances dans ses attributions. Selon Eric Niyomukiza, c’est plutôt la loi de l’offre et de la demande qui s’applique et rien que ça. « Dans une période d’abondance d’un produit son prix est automatiquement revu à la baisse. C’est le cas des grains de maïs et du riz. La preuve en est que cette baisse ne concerne que ces deux produits alors qu’on en a exonéré sept », fait-il savoir.
Comme il l’explique, la récente mesure d’exonérer certaines denrées alimentaires de la taxe ad valorem de 1.5% de la valeur en douane n’a eu aucun impact sur les prix de celles-ci. Pour lui, tant qu’il y aura pénurie des devises, il y aura toujours cherté des denrées alimentaires. Cependant, il s’inquiète pour la durabilité de cette baisse de prix vu que la production agricole locale ne dure normalement longtemps. Il craint que d’ici peu, ces prix puissent encore augmenter même pour ces deux produits.
Baisse des prix par rapport à quand ?
Malgré la baisse de prix de ces deux denrées alimentaires, les consommateurs rencontrés regrettent que les prix restent quand même en hausse comparativement à la même période des années passées. Cela met les consommateurs dans l’incommodité vu que ces produits constituent les aliments de base pour la plupart des citadins.
Rappelons que la mesure d’exonérer de la taxe ad valorem de 1.5% de la valeur en douane pour certaines denrées alimentaires émane du communiqué rendu public le 30 mars 2023 par le ministère ayant les finances dans ses attributions. Les produits concernés par cette mesure sont le haricot sec, le riz, la farine de manioc et de maïs, le sucre, le manioc et les grains de maïs.
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