Un bateau d’une capacité d’environ 1600 tonnes appartenant à un opérateur burundais est en train d’être construit sur le lac Tanganyika dans la localité de Kabezi (province de Bujumbura). Les membres de l’Association des Armateurs du Lac Kivu (ASALAK) qui exécutent ce projet rassurent que le produit finit est attendu au moins dans 7 mois
Selon Patrice Makyambe chef des travaux sur le chantier naval, la construction du bateau a commencé au mois de juin 2021. « On espère pouvoir clôturer le chantier dans 7 mois, soit au mois de janvier 2022 ou au plus tard au mois d’avril », fait-il remarquer.
M. Patrice Makyambe explique que la capacité du bateau est déterminée d’une façon technique en tenant compte du tonnage « Celle-ci est estimée à 1600 tonnes », indique-t-il avant d’informer que le matériel utilisé est importés de l’Europe et de l’Asie. Le bateau est long de 68 mètres avec une largeur de 12 mètres et une hauteur de 4,5 mètres. Il aura trois niveaux à l’arrière.
Vieux de 75 ans, ce retraité de la Société Nationale des Chemins de Fer du Congo (SNCC) rassure que la construction de ce bateau suit les normes standards. Cela surtout qu’ASALAK est connue dans la fabrication des flottes naviguant sur le fleuve Congo, sur le lac Kivu et sur le lac Tanganyika. Toutefois, il rappelle que le travail est purement manuel. Il déplore qu’il y a beaucoup de chaleur à l’endroit où se situe le chantier. Et de continuer : «Nous manquons également les moyens de transport. Une fois qu’un employé se blesse, il est difficile de le transporter directement à l’hôpital». Cela avant de plaider pour la sécurité du chantier.
M. Patrice Makyambe invite à investir dans le transport lacustre, car il est moins coûteux. Pour lui, les bateaux transportent beaucoup de marchandises. Et de renchérir : «D’ailleurs ils ont une longue durée de vie. Un bateau bien entretenu a une durée de vie minimum de 70 ans. Il peut durer plus de 100 ans. A Bukavu, il existe un bateau appelé Kibati qui a été construit en 1901, soit 120 ans».
Il confirme que le moteur du bateau « made in Burundi » est pour le moment en commande. L’association veut utiliser un moteur de 700 chevrons x2.
Des emplois créés dans la sous-région
M.Patrice Makyambe annonce que 24 employés dont 13 burundais travaillent sur le chantier. Ceux-ci sont payés mensuellement et bénéficient d’une assurance maladie.
Par ailleurs, sur le chantier on utilise un groupe électrogène qui consomme entre 60 et 70 litres de carburant par jour.
Paul Sinzinkayo est un des employés au chantier naval de Kabezi. Agé de 39 ans et père de 4 enfants, il rassure que l’argent qu’il gagne aide dans la survie de son ménage. Cela car tous ses 4 enfants fréquentent l’école.
Ce projet vient au moment où les opérateurs économiques burundais préfèrent la voie routière par rapport à la voie maritime. Le port de Bujumbura qui a une capacité de 500 mille tonnes par an n’est jamais arrivé à l’atteindre. Pourtant, l’usage de la voie lacustre réduirait de 50% les coûts de transport des marchandises sur la voie Dar-es-Salam-Kigoma-Bujumbura.
Le bateau « made in Burundi » appartient à François Uwiragiye, un opérateur économique burundais. Celui-ci investit également dans les types de produits en acier au carbone (longs et plats). Cela dans l’entreprise dénommée Musumba Steel, expérimenté dans la fourniture d’acier aux projets de construction (tôles, tubes, clous…).
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