Société

Brigade féminine anti-VBG, Une nouvelle structure dans la lutte contre les VBG

L’association Solidarité des Femmes Burundaises pour la Lutte contre le Sida et le Paludisme au Burundi (SFBLSP-Burundi) vient d’organiser un atelier de formation des pairs-éducateurs de la brigade féminine anti-VBG  et des leaders communautaires sur la prévention et la lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre. Qu’est-ce que la brigade féminine anti-VBG ? Quel est son rôle? Qui la compose ? Les réponses à toutes ces questions dans les lignes qui suivent

Les membres de la brigade féminine anti-VBG de la commune Buganda dans la province Cibitoke en formation sur les violences basées sur le genre

La brigade féminine anti-VBG a pour rôle de contribuer à réduire durablement la prévalence des violences sexuelles et celles basées sur le genre dans la communauté. Elle est aussi chargée de lutter contre l’impunité et de renforcer l’accès à la justice pour les survivantes des violences sexuelles. Elle contribue également au changement de comportements en faveur de la prévention de ces violences par le développement et la mise en œuvre d’une stratégie de communication rapide. En outre, elle prendra en charge les survivantes des violences sexuelles par un accompagnement dans les structures de référence de prise en charge médicale et psychosociale. Elle jouera un grand rôle dans la réinsertion  socio-économique des survivantes des VBG. Dans cette optique, elle visera à autonomiser les femmes au sein de leurs communautés, mais aussi à renforcer les capacités des mécanismes de coordination de la lutte contre les violences sexuelles par un système d’alerte précoce.

Qui composera cette « task force »

La brigade féminine anti-VBG sera composée de pairs-éducateurs et de leaders communautaires qui interviennent dans la prévention et dans la lutte contre les violences sexuelles et celles basées   sur le genre. Elle travaillera en étroite collaboration avec les administratifs à la base qui devront s’impliquer davantage dans la lutte contre les VBG. Elle vient en fait prêter main forte aux efforts déjà consentis dans cette lutte.

Une formation pour renforcer les connaissances des intervenants

Dans le but de mieux outiller ceux qui vont œuvrer dans le cadre de cette brigade, l’association SFBLSP-Burundi vient d’organiser un atelier de formation de trois jours à leur intention dans la commune de Buganda de la province de Cibitoke. Cette dernière a donc  le privilège d’être la première commune à être dotée ce qui peut être appelé le fer de lance dans la lutte contre les VBG. Mme Espérance Ntirampeba, présidente et représentante légale de  cette association a indiqué qu’au Burundi les violences sexuelles et celles basées sur le genre continuent à proliférer alors que certaines solutions ont été déjà envisagées.

Aux grands  maux de grands remèdes. Il faut multiplier les initiatives pour éradiquer ce fléau. C’est dans cette optique que la brigade féminine anti-VBG a été mise sur pied.

Mais pour qu’elle soit efficace, il faut que ses membres  aient des connaissances suffisantes sur les BVG que ce soit au niveau de la législation ou en psychologie, voire dans la prise en charge des victimes. Ils doivent être capables d’apporter une aide adéquate aux victimes des VBG et, dans la mesure du possible, les prévenir, a souligné Mme Ntirampeba en marge de l’atelier. Elle en appelle à toutes les composantes de la société de prêter main forte à cette brigade en cas de besoin.

Des intervenants conscients de leur rôle

Mme Espérance Ntirampeba, présidente et représentante légale de l’association SFBLSP-Burundi : « Pour que la brigade anti VBG soit efficace, il faut que ses membres aient des connaissances suffisantes sur les VBG que ce soit au niveau de la législation ou de la psychologie voire de la prise en charge des victimes »

Espérance Nduwimana est un agent communautaire à la colline Muremera en commune Buganda. Elle se dit très fière de faire partie de la brigade féminine anti-VBG. Etant déjà impliquée dans la lutte contre les VBG de par ses fonctions depuis trois ans, elle trouve que cette initiative permettra d’aller plus loin dans la lutte contre ces violences. « Cette formation nous permettra de mener un combat plus actif contre les VBG », pense-t-elle.

Cela est d’autant plus nécessaire que la commune Buganda en général et la colline Muremera en particulier connaissent encore des cas de violences sexuelles et celles basées sur le genre. Elle ajoute que cette lutte ne sera pas menée contre les hommes comme elle l’a appris dans la formation, car eux aussi peuvent parfois faire l’objet de violences basées sur le sexe ou le genre. Elle sera menée avec eux, fait-elle savoir.

Les autorités locales se réjouissent de cette initiative

M. Rubin Tubirabe, conseiller chargé des affaires  économiques et sociales du gouverneur de la province de Cibitoke a remercié l’association SFBLSP-Burundi qui vient  de doter cette province de cette nouvelle structure  pour lutter efficacement contre les VBG.

Pour plusieurs raisons, la plupart des femmes se taisent quand elles sont victimes des VBG.

La brigade devrait aider à résoudre ce problème. Les victimes doivent être prises en charge et les auteurs des crimes basés sur ces violences doivent être poursuivis, a indiqué M. Tubirabe.

C’est pourquoi cette formation est plus que nécessaire. Il a par conséquent demandé aux participants de bien maîtriser les matières qui leur seront enseignées pour mettre ensuite ces connaissances au service des autres citoyens. L’administration sera à vos côtés dans la lutte contre les VBG, a déclaré M. Tubirabe avant de terminer son propos.

Les chiffres qui parlent

Selon les données de la Banque Mondiale fournies par Bertille Bumwe, psychologue à SFBSP- Burundi,  70% des femmes sont victimes des violences au cours de leur vie.

D’après toujours  les données de cette institution, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée entre 15 et 44 ans que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis. Le Burundi a recensé 22.482 cas de VBG en 2016 selon les données disponibles au ministère qui était en charge du Genre et des Droits de la personne humaine cette année-là.

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques