Ayant à leur tête Euphrasie Niyomwungere, une dizaine de filles se regroupent dans deux associations dénommées « Gatokarakura » et « Abigeme dukundane ». Ces filles veulent éviter d’être dupées par les garçons en créant leurs propres emplois afin d’être autonomes

Euphrasie Niyomwungere, présidente à la fois de l’association « Gatokarakura » et de l’association « Abigeme dukundane » : « Les garçons utilisent la ruse pour tromper les filles »
« Depuis le moment où j’ai atteint l’âge de distinguer le bien et le mal, je me suis demandé pourquoi les jeunes filles sont toujours trompées et parfois engrossées par les garçons avant le mariage. J’ai remarqué que la situation dans laquelle vit une fille y est pour quelque chose », déclare Euphrasie Niyomwungere, présidente à la fois de l’association « Gatokarakura » et de l’association « Abigeme dukundane ».
Âgée de 28 ans, la célibataire originaire de la colline Gatagura, commune Mpanda, province de Bubanza informe que « Gatokarakura » est au niveau provincial tandis que « Abigeme dukundane » est au niveau communal.
Pour former la première association, indique-t-elle, l’idée est venue alors que des jeunes filles participaient à une formation organisée par Onu femmes à Rumonge en juillet 2023.
« Moi et quatre autres filles originaires de 4 différentes communes de la province Bubanza ont décidé de mettre ensemble une part des frais de déplacement pour créer des associations génératrices de revenus », précise Mme Niyomwungere.
Investir dans l’agri-élevage
La présidente de « Gatokarakura » annonce que les 5 membres de l’association avons commencé par acheter deux porcelets à 100 mille FBu. Et d’informer : « La porcherie est installée chez moi. C’est moi-même qui me programme pour rationner ces animaux domestiques ».
Mme Niyomwungere fait remarquer qu’après deux mois, les deux porcelets ont été vendus à 200 mille FBu pour acheter une truie en âge de se reproduire. Cela à 180 mille FBu.
Les 20 mille FBu restants ont été utilisés pour s’approvisionner en aliments pour le porc. « Pour le faire, nous avons loué un champ à 10 mille FBu pour cultiver les amarantes. Nous avons également acheté des intrants d’une valeur de 2 500 FBu pour fertiliser le sol. Après la première récolte, le prix de vente de la production a été de 25 000 FBu », fait-elle savoir.
Pour améliorer l’alimentation du porc, nous diversifions les activités génératrices de revenus. Une de nos membres habitant la commune Rugazi par exemple vend les arachides grillées. Et de renchérir : « Nous nous rassemblons une fois le mois pour évaluer les activités en cours et établir des projections ». Il déplore que l’association prévoit initier la vente des crêpes (Capati) et des balaies, mais que malheureusement le capital lui fait défaut.
Autonomisation de la fille, un moyen de contourner les manœuvres dilatoires des garçons
Mme Niyomwungere certifie que les garçons utilisent la ruse pour tromper les filles. Pour y faire face, 16 filles étudiant entre la 5ème année de l’école fondamentale et la 8ème année de l’école fondamentale et Mme Niyomwungere, lauréat de l’université se sont mis ensemble pour fonder une association dénommée « Abigeme dukundane » basée dans la commune Mpanda en province de Bubanza.
« Nous cotisons 300 FBu par semaine. Nous arrivons à l’étape de se prêter 10 mille FBu afin d’initier des activités génératrices de revenus pour subvenir par après aux besoins quotidiens », martèle-t-elle avant d’annoncer que les activités réalisées sont notamment la vente des savons, des noix de palme, des avocats…
Et de renchérir : « Ces activités se pratiquent après l’école ».
Mme Niyomwungere confirme que les membres de l’association « Abigeme dukundane » projette la commercialisation du riz. Cela même si l’association manque encore le matériel de base, notamment les balances, les sacs, les palettes…
Elle regrette enfin que le capital soit souvent un défi pour les jeunes qui veulent entreprendre.
Félicien Ndoricimpa, conseiller du gouverneur de la province de Bubanza chargé de l’administration et des finances reconnait le problème lié à la création par les jeunes de leurs propres emplois. Toutefois, il certifie que le Programme d’Autonomisation Economique et d’Emploiyabilité des Jeunes (PAEEJ) et la Banque d’Investissements pour les Jeunes (BIJE) sont là pour les aider.
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