Economie

Budget général de l’Etat 2017: Il aurait fallu taxer davantage les grosses fortunes

budget général

« Le gouvernement devrait prélever des taxes sur les grosses fortunes pour ne pas toujours recourir à la taxation des produits de première nécessité »

Le gouvernement du Burundi vient d’adopter une loi régissant le budget général de l’Etat pour l’année 2017. Ce budget suscite beaucoup d’inquiétudes et d’interrogations qui font suite au prélèvement de certaines taxes sur certains produits de première nécessité. Faustin Ndikumana, représentant légal de PARCEM qualifie ce budget de « budget de crise ».

« Le budget général de l’Etat 2017 est un budget de crise, de survie, de difficultés, où on n’a pas d’ambitions… », déclare Faustin Ndikumana lors d’un point de presse. Il explique que c’est un budget voté sans aucune référence car, pour lui, pour voter un budget d’une période donnée, il faut des rapports montrant comment le budget de l’année précédente a été exécuté. Il informe qu’il doit normalement y avoir un rapport trimestriel indiquant l’exécution budgétaire de l’année en cours. Il fait remarquer que la loi de règlement devrait être appliquée pour suivre de près l’exécution budgétaire.

M. Ndikumana déplore le fait que les tableaux indiquant les opérations financières de l’Etat qui, jadis sortaient mensuellement, ne sortent plus. Et cela constitue un problème sérieux quant à l’utilisation des deniers publics, souligne-t-il. Il fait remarquer que la cour des comptes ne parvient même pas à contrôler 10 % des entités qu’elle devrait contrôler dans le cadre de l’exécution du budget dans les entités publiques. Le représentant de PARCEM poursuit en informant que c’est la cour des comptes qui a, dans ses prérogatives, la confection des rapports sur l’utilisation et la destination de l’argent perçu dans les missions de maintien de la paix à l’étranger. « Si on débusque tout ça, peut-être qu’on pourrait baliser la taxation intempestive », suppose-t-il.

Réduction de budget dans certains ministères

Pour Faustin Ndikumana, réduire le budget alloué à l’éducation, à l’agriculture, à la santé explique bien comment le budget général de l’Etat 2017 est un budget de crise. Il précise qu’en analysant les problèmes que connait le ministère de l’éducation, au lieu de réduire le budget qui lui est alloué il fallait plutôt le majorer car, dit-il, les réformes qui s’opèrent au sein de ce ministère nécessitent beaucoup d’argent. Parlant du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, il dit ne pas comprendre comment ce ministère voit son budget diminué d’année en année alors que les Burundais connaissent un déficit chronique en alimentation. Il indique que pour un budget normal, on devrait avoir une augmentation annuelle dans les ministères faisant appel à beaucoup d’investissements, notamment celui de l’agriculture et de l’élevage, celui des travaux publics, celui de l’énergie et des mines …Il conseille donc au gouvernement de se tourner vers les bailleurs pour que les aides reviennent car, lance-t-il : «  Il ne faut pas dire : fontaine, je ne boirai pas ton eau ».

Taxer les grosses fortunes

Le représentant légal de PARCEM demande au gouvernement de trouver les taxes ailleurs au lieu de continuer à sucer le petit peuple. Il indique qu’il y a des gens dont les fortunes crèvent les yeux, mais qui ne paient pas l’impôt sur le revenu. Il précise que le gouvernement devrait prélever des taxes sur les grosses fortunes pour ne pas toujours recourir à la taxation des produits de première nécessité. Il signale que la taxation de ces produits implique nécessairement la hausse des prix. Ndikumana dit ne pas comprendre comment une personne peut construire une maison de 600 millions ou de 700 millions de FBu et ne pas être taxée. Et de se demander où il a tiré cet argent. Il souhaite que cette pratique change et demande aux gens de mauvaises foi de faire preuve de solidarité en payant les taxes car, déclare-t-il, il ne faut qu’il y ait des riches qui continuent à s’enrichir au moment où les pauvres continuent à s’appauvrir. Et M.Ndikumana de prôner la transparence dans la déclaration des revenus.

Signalons que le budget général de l’Etat prévu pour l’exercice 2017 est estimé à 1326,9 milliards de FBu contre 1269 milliards de FBu pour l’année 2016, soit une augmentation de 5,2 %.

A propos de l'auteur

Mathias Ntibarikure.

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