22 couples ont célébré officiellement leurs mariages ce samedi 2 avril 2016 en zone Buterere, commune Ntahangwa. Cela a été possible grâce à l’appui de l’O.N.G. François Xavier Bagnoud (FXB).
Isaïe Muhanuzi, 28 ans était marié illégalement pendant six ans. Il a abandonné ses études en sixième année de l’école primaire. Muhanuzi a ensuite engrossé Rachelle Shima, élève de la dixième année. Il indique que comme ils n’avaient pas d’argent pour organiser les cérémonies de leur mariage, ils ont décidé de vivre ensemble quitte à régulariser après.
Claver Ngendakuriyo vit avec son épouse Marie Ntaconayigize depuis 1981. Il explique que n’eût été l’appui de FXB, ils avaient échoué à se faire inscrire à l’Etat-Civil faute de moyens. Le couple se réjouit de l’organisation de ces cérémonies. Pour Mme Ntaconayigize, le mariage officiel est très important. « Si le mari rend l’âme, la famille de l’époux a des facilités de renvoyer la veuve. La loi ne reconnait pas une femme qui n’est pas inscrite à l’Etat-Civil. Elle est prise pour une prostituée », rassure -t-elle.
L’intérêt de l’inscription des couples à l’Etat-Civil est aussi reconnu par Aline Ndayisenga (36 ans) mariée à Louis Manirakiza (35 ans) il y a 17 ans. Elle affirme que le projet de se marier légalement n’a jamais fait objet de discussion. Toutefois, elle accepte que l’union illégale soit considérée comme un couple de « voleurs ». Elle fait savoir que le certificat de mariage a une valeur ajoutée en ce qui est des droits des enfants issues d’un tel mariage.
FXB s’engage malgré les embûches
Gisèle Ndereyimana, représentante légale de FXB explique que la régularisation de ces mariages résulte des conseils que cette organisation a
donnés à ces couples. « Nous avons beaucoup formé et informé les familles qui vivent illégalement pour qu’ils régularisent leur union ». Mme Ndereyimana se désole pour ceux qui n’ont pas pu régulariser leur mariage à la date du 2 avril. Elle explique que cela est principalement lié à la croyance surtout que les musulmans disent que chez eux le mariage religieux suffit. « Ils disent qu’ils n’ont pas besoin de faire le mariage civil parce que la religion règle tous les problèmes qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne », a-t-elle précisé. Toutefois, la représentante légale de FXB félicite les couples musulmans qui ont opté pour la régularisation de leurs mariages.
Problèmes des couples vivant illégalement
Les familles qui n’ont pas régularisé leurs mariages rencontrent pas mal de problèmes, notamment le manque de confiance, les mauvais traitements et l’instabilité familiale, a indiqué Mme Ndereyimana. Elle ajoute qu’ils peuvent changer de partenaires d’un jour à l’autre.
Contribution de FXB à la régularisation des mariages
La représente légale de FXB, avec l’appui de l’administration à la base, s’engage à continuer la sensibilisation et la
formation jusqu’à ce que tous les couples régularisent leur union. Pour manifester leur engagement, Mme Ndereyimana, précise que chaque couple a contribué à hauteur de 10.000 FBu.
Ernest Nduwimana, chef de zone de Buterere indique que les frais d’inscription à l’Etat-Civil s’élève à 10.000 FBu seulement. Pour lui, ce n’est pas cette somme qui pousse les couples à ne pas faire des mariages officiels, mais plutôt le manque de volonté et le complexe de supériorité chez les hommes.
Signalons que sur 76 couples vivant illégalement identifiés par FXB en zone Buterere depuis 2013, 30 ont déjà régularisé leurs mariages. Pour les cérémonies de samedi le 2 avril, la tenue des mariés et la réception a été assurée par l’ONG François Xavier Bagnoud.
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