Depuis les années 1980, plusieurs initiatives ont été prises pour faciliter l’accès aux soins de santé à toutes les catégories sociales au Burundi. Entre autres la mise en place de la Carte d’Assistance Médicale en 1984 pour le secteur rural et informel. Cette carte est d’une importance capitale dans l’éradication de la barrière financière dans les soins de santé. Néanmoins, les utilisateurs de la CAM demande la disponibilité permanente des médicaments
En mars 1984, le Gouvernement du Burundi a instauré par ordonnance ministérielle n° 620/57 du 20 mars 1984 une Carte d’Assistance Médicale (CAM). Le but était d’améliorer l’accessibilité financière aux soins de santé de la population burundaise. Financée principalement par le gouvernement et ses partenaires, la CAM a permis d’enlever la barrière financière qui s’observait dans le secteur de la santé. La population rurale n’avait pas d’autres mécanismes d’assurance de soins de santé. Cependant, la CAM est devenue leur ultime recours.

La CAM donne à son acquéreur, à son conjoint et aux membres de sa famille restreinte encore mineurs, le droit aux prestations de soins correspondant au paquet de soins disponibles dans les centres de santé et dans les hôpitaux de district.
La CAM, une solution pour la population rurale
« Ma fille de 7 ans est très maladive depuis sa naissance. 5 ans après, puisqu’ elle n’était plus assistée gratuitement, j’ai perdu la boussole. Je ne savais pas quoi faire. C’est alors qu’une amie m’a parlé de cette carte d’assurance médicale. Je me demande toujours où est-ce que j’aurais trouvé l’argent pour la faire soigner si la CAM n’existait pas », témoigne Anitha, une maman rencontrée à l’hôpital de district de Ruziba.
Selon Zouzou Nshimirimana infirmière, à l’hôpital de district sanitaire de Ruziba, la plupart de leurs patients ont compris la plus-value de la CAM. « La CAM n’est même pas une assurance médicale. C’est tout simplement un système d’assistance sociale. Peu importe le genre de service, la CAM valide et le ticket modérateur suffisent pour bénéficier de toutes les assistances médicales disponibles ici », précise cette infirmière. Le ticket modérateur est de 1500FBu pour les consultations et les autres services ne nécessitant pas l’hospitalisation. Et 18000FBu pour les cas d’hospitalisation. Cette somme est un forfait payé à l’entrée de cette formation sanitaire sauf en cas d’urgence où le paiement peut être différé.
La carence des médicaments
Comme mentionné dans le manuel de procédures pour la mise en œuvre de la CAM, son coût est de 3000 FBu avec une validité d’une année. La CAM donne à son acquéreur, à son conjoint et aux membres de sa famille restreinte encore mineurs, moyennant un ticket modérateur de 20%, le droit aux prestations de soins correspondant au paquet de soins disponibles dans les centres de santé publics ou agréés et dans les hôpitaux de district.
Les utilisateurs de la CAM font souvent face au manque de médicaments. « Ici il n’y a pas de problème de consultation, ou d’accès aux soins médicaux. Le seul problème est celui lié à la disponibilité des médicaments. La plupart des fois, on nous dit qu’il n’y en a pas. Dans ce cas, on est obligé de les acheter à 100%. Ce qui n’est pas toujours facile vu leur cherté », précise Mme Anitha
Selon Mme Nshimirimana, lorsque les médicaments prescrits par le personnel soignant sont disponibles, le patient en bénéficie sans aucun problème. Il suffit seulement d’avoir une CAM valide et d’avoir payé le ticket modérateur. Mais lorsqu’ il n’y en a pas, il est obligé de s’en acheter lui-même à 100%. Ce qui n’est pas toujours évident car, n’ayant pas les moyens nécessaires pour se procurer les médicaments, la plupart des patients y renoncent », déplore-t-elle.
Les responsables des structures de soins concernées par la CAM demandent au gouvernement de régulariser le paiement des arriérés qu’il doit aux structures de soins. C’est souvent le retard de paiement de ces 80%par le gouvernement et ses partenaires qui est à l’origine du problème d’approvisionnement en médicaments.
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