Société

Cankuzo :  Les autochtones du site Nyarurambi, dans les maisons en tôles, mais non-fermées

Les populations Batwa du site Nyarurambi en commune et province Cankuzo ont bénéficié des maisons en tôles pour abandonner les maisons inappropriées dans lesquelles elles vivaient. Cependant, leurs maisons sont sans portes. Ils expliquent qu’ils sont dans l’incapacité d’acheter les portes pour leurs maisons d’habitation et demandent une assistance .

Les autochtones du site Nyarurambi indiquent qu’ils sont dans l’incapacité d’acheter les portes pour leurs maisons d’habitation.

 

Nous sommes lundi à 10 heures 30 minutes. Sous le soleil accablant, deux journalistes de journal Burundi Eco décident de quitter le chef lieu  de Cankuzo vers le site de Nyarurambi, c’est un parcours de 20 minutes à moto depuis le chef -lieu de cette province. Cela pour se rendre compte de la condition de vie des batwas qui résident dans le site.  Nous sollicitons les motards   qui négocient le prix compte tenu de la pénurie de carburant. Mais, nous sommes déterminés d’y aller ; c’est l’exigence du métier.  Vers 11h, nous arrivons au site des autochtones de Nyarurambi.

De leur nature, les batwas sont de bonne fois, ils nous ont chaleureusement accueilli. Et ils sont prêts à tout raconter sans réserve. En effet, lorsqu’ils sont au courant  que nous sommes aux environs, ils abandonnent leurs activités de forge et de poterie afin de venir raconter les problèmes qui les hantent.

« Nous nous réjouissons des maisons couvertes de tôles dans lesquelles nous vivons aujourd’hui. A l’époque, nous vivions dans des huttes et la pluie nous menaçaient au jour le jour. Malheureusement, tout n’est pas rose, nous avons besoin des portes pour nos habitations », lâche Léa Ngendakumana, une mère   Mutwa de 8 enfants vivant dans la site Nyarurambi de la commune et province Cankuzo. Elle s’inquiète que les enfants risquent de tomber malades.

Les métiers de la forge et de poterie ne peuvent pas faire vivre les familles

Eric Bakurakubusa, un forgeron le complète et raconte :« Nous vivons dans les conditions difficiles dans ce site. Bien que nous ayons bénéficié de ces habitations, le manque des portes et de fenêtres persistent. Nous sommes à l’abri de la pluie mais nous sommes exposés au froid ».   Elle continue à expliquer qu’à part le manque des portes, les occupants de ce site vivent de la forge et de la poterie les métiers qui dorénavant n’apportent pas de revenu suffisant pour combler les besoins familiaux. Résultat, « les enfants batwas de ce site ne fréquentent pas l’école en raison du manque de moyens et du manque de la nourriture  » fait savoir madame Ngendakumana qui affirme qu’aucun de ses 8 enfants n’est incrit à l’école.

Ils vivent de la forge et de la poterie .

Nous avançons un peu pour voir l’état des lieux de ces habitations.  Le constat est que peu de maisons ont des portes et des fenêtres, elles sont fermées par des pièces de moustiquaires ou des pièces de vieux tissus. D’autres préfèrent exposer tout ce qu’ils ont dans leurs maisons .

Adelin Masengo, le chef de ce site   fait savoir que cette question du manque des portes a été soulevée et adressée à l’administration mais aucune solution n’a été proposée pour faire face à ce problème. Il ajoute :« Nous habitons sur une mauvaise terre, les maisons sont en train de glisser puisqu’elles sont construites en briques adobes, elles ne dureront pas longtemps ». Pour lui, ce serait mieux si elles étaient construites en briques cuites.

Masengo raconte qu’à part les maisons en tôles qu’ils ont reçues, aucune autre activité n’a été entreprise  pour améliorer les conditions de vie des habitants de ce site, il explique que leurs parcelles sont dans un périmètre de 20 mètres sur 20 mètres voire moins chacune, ce qui les empêchent de pratiquer l’agriculture. « Nous n’avons pas aussi les moyens pour pratiquer l’élevage, on nous a donnés des lapins mais ils sont tous morts suite à une épidémie inconnue », se lamente Masengo avant de demander à ceux qui le peuvent de leur offrir les animaux domestiques  pour pratiquer l’élevage  afin d’améliorer leurs conditions de vie.

L’administration appelle les occupants  du site à voler de  leurs propres ailes

Pour bénéficier ces maisons en tôles, l’administration provinciale de Cankuzo a proposé aux populations Batwa de site de fabriquer les briques en Adobe et   les a aidés à construire les murs en collaboration avec le ministère de la Solidarité Nationale, des Affaires Sociales, des Droits de la Personne Humaine et du Genre. L’objectif était d’aider les populations Batwa à se débarrasser des huttes pour habiter  dans des maisons dignes de ce nom.

Pierre Claver Nakumuryango, chef de cabinet du gouverneur de Cankuzo, indique que la province Cankuzo n’est pas prête à fournir les portes à ces ménages des autochtones de ce site faute de moyens. Il rappelle que c’est la province qui s’est chargée de la fabrication des briques et de la construction des murs tandis que le ministère chargé de solidarité a donné les tôles.  Ainsi, il appelle à ces habitants de ce site de s’arranger pour trouver les portes de leurs maisons d’habitations. Ce cadre de la province indique aussi qu’outre les portes, ces ménages ne possèdent pas les toilettes.

A propos de l'auteur

Méchaël Tuyubahe.

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