La réforme de l’école fondamentale initiée en 2012 rallonge l’enseignement de base jusqu’à la 9ème année. A ce stade, les élèves passent les épreuves du concours national pour embrasser les filières de l’enseignement post-fondamental. Pour accueillir les candidats malheureux du concours national, le gouvernement a mis en place des Centres d’Enseignement des Métiers (CEM) à raison d’un centre par commune. L’objectif était de garantir l’auto-employabilité des jeunes lauréats.

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A l’heure actuelle, l’enseignement des métiers se trouve dans un imbroglio inextricable. La synergie des médias du 22 août 2020 met en exergue les contraintes de l’enseignement des métiers dans notre pays. Les centres d’enseignement des métiers ferment les uns après les autres. Leur opérationnalisation demeure un véritable casse-tête d’autant plus que les élèves boudent l’enseignement des métiers. Le fait d’autoriser les candidats qui n’ont pas réussi aux épreuves à repasser le concours national met de l’huile sur le feu. En plus des difficultés liées au manque criant d’équipements, de personnel qualifié, des espaces d’expérimentation, ces centres se vident progressivement. Les observateurs avisés de saluent l’initiative de mise en place des CEM mais remettent en cause sa mise en œuvre. Le programme a été réalisé à la va-vite sans toutefois réfléchir sur ses enjeux en amont et aval, commentent-ils.
L’autre problème se situe au niveau de la gestion de ce programme. Auparavant, le projet de création des CEM était chapeauté par le ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi avant de migrer vers le ministère en charge de l’éducation. Ce problème de mutation a perturbé en quelque sorte les activités si on s’en tient aux grognes des enseignants au niveau des CEM.
Pour décortiquer les causes de l’échec de ce programme ambitieux, partons de la célèbre citation du leader Indien Mahatma Ghandi « Tout ce que vous faites pour moi sans moi, vous le faites contre moi ». En matière de développement communautaire, en supposant bien sûr que ce projet relève de ce secteur, la participation des bénéficiaires est cruciale. En principe, les planificateurs doivent tenir en considération les besoins réels des communautés. En ce sens, les projets viennent comme une réponse aux aspirations des citoyens. Or, dans la plupart des cas, on emprunte le chemin inverse. Les réformes sont entreprises sans une concertation préalable des bénéficiaires. Par conséquent, force est de constater que certaines réformes ne répondent pas aux besoins réels de la population. Sinon, il serait imprudent d’ériger un centre de formation en informatique dans un village qui n’est pas connecté au réseau d’électricité, de dispenser des modules sur la transformation des fruits là où ces produits sont quasi inexistants.
La qualité de l’enseignement en pâtit. Dans ce cas, s’agit-il des investissements engloutis ? Pour préserver les ressources de l’Etat, la politique de tâtonnement devrait appartenir au passé. La planification préalable dans le temps et dans l’espace devrait précéder le montage des projets. D’ailleurs, « ne pas planifier, c’est planifier son échec », dit-on. En ce qui concerne la redynamisation des CEM, il serait souhaitable de mener une étude diagnostique quitte à dégager des pistes de solutions sérieuses.
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