
N.P.M.- Une file de malades attendant la consultation
Le manque de moustiquaires imprégnés d’insecticide, l’horaire de travail provoquant des retards dans la consultation, le traitement et le transfert des malades sont autant de problèmes que connaît le centre de santé du camp de Kavumu situé en commune et province Cankuzo.
Sur plus de 10 000 réfugiés habitant le camp de kavumu , 6 700 sont tombés malades du paludisme au mois d’avril, fait savoir Dr Michel Charles Musilikare, responsable de ce centre de santé. A la question de savoir si les réfugiés ne bénéficient pas de moustiquaires imprégné d’insecticide à longue durée d’action (MIILDA), M. Musilikare répond que ceux–ci sont usés, mais précise que ceux qui bénéficient du peu de moustiquaires restant dans le stock sont des personnes à besoins spécifiques (PBS) dont les femmes enceintes, les enfants de moins de moins de 5 ans et ceux qui souffrent des maladies chroniques ainsi que ceux vivant avec un handicap physique. Pour lever ce défi, M. Musilikare affirme avoir plaidé auprès du HCR pour que le camp puisse être approvisionné en moustiquaires.
Retard dans le transfert des malades et pénurie de médicaments
Isaac Nkomezi Gatungo, un réfugié congolais du camp de Kavumu se plaint : « Les médicaments sont insuffisants. Si une personne tombe malade, il reçoit la moitié des médicaments prescrits», dit-il avant d’ajouter que les transferts des malades vers d’autres structures de santé sont tardifs : «Les transferts sont tardifs. La décision n’est pas prise au sein de la direction du centre de santé du camp, mais au niveau de la représentation générale du HCR ». Il précise que cela doit avoir un grand impact sur la vie des malades, car certains meurent au camp pour n’avoir pas été transférés à temps. D’autres perdent leur vie en se rendant vers le lieu de transfert. Il demande donc au HCR de doter à la direction du centre de santé du camp de Kavumu d’un pouvoir de décision pour éviter ces retards dans le transfert des malades.

Michel Charles Musilikare, responsable du centre de santé du camp de Kavumu
Pour sa part, M.Musilikare dément et fait savoir que c’est lui qui prend toutes les décisions en rapport avec les transferts des malades sauf celui vers l’étranger dont la décision est prise au niveau du HCR.
Un autre réfugié qui a requis l’anonymat se plaint de l’horaire de travail qui ne facilite les consultations. « Tout le personnel et les ONGs travaillant dans le camp clôture leurs activités à 15 heures. Les malades qui sont sur la ligne d’attente pour être consultés doivent attendre l’équipe qui fait la garde de nuit ». Et de renchérir : « Le médecin fait partie de ce personnel qui boucle à 15 heures alors qu’il y a des maladies qui nécessitent sa présence. Le mieux serait, pour lui, d’avoir un médecin de garde.
Interrogé sur les relations entre le centre de santé du camp de Kavumu et les autres structures de santé, M. Musilikare répond qu’en dehors du transfert des malades nécessitant des soins spécialisés, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a conclu un accord avec le gouvernement du Burundi pour que ce centre de santé puisse accueillir des malades burundais non réfugiés à raison de 10 %. Ceux–ci principalement des femmes enceintes et des enfants de moins de cinq ans.
Signalons que le centre de santé du camp de Kavumu est géré par Action Humanitaire Africaine (AHA) sous contrat conclu avec le HCR. En plus, ce centre compte un personnel soignant de 25 unités.
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