Santé

Ces restaurants qui nous tuent à petit feu

Des cuisiniers dans certains restaurants de la capitale Bujumbura utilisent des sachets pour emballer de la nourriture après la cuisson. Des sachets qui, selon les restaurateurs, permettent de garder au chaud la nourriture. Loin d’être une bonne pratique, les plus avisés alertent sur les conséquences plutôt néfastes de l’utilisation des sachets sur la santé de la population. Burundi Eco a fait un tour dans un des petits restaurants

Il est 10 heures, moment propice pour les restaurants de Bujumbura de commencer la préparation de la nourriture pour les clients de midi. Nous sommes dans un petit restaurant du quartier Taba de la commune Ntahangwa. Les cuisiniers s’affairent pour finir la préparation du dernier repas à servir. Gaston, le « chef » commence à distribuer les rôles pour qu’à midi pile le repas soit prêt pour les clients dont la grande partie est composée par les chauffeurs de taxis-vélos, les petits commerçants du quartier, mais aussi les maçons. « Dans quelques heures, nos clients seront ici. On doit avoir tout fini », indique ce cuisinier d’une trentaine d’années, concentré à éplucher les pommes de terre. 

Les restaurateurs indiquent que les marmites ne gardent pas suffisamment la chaleur pour conserver les pâtes, ils optent pour l’utilisation des sachets

A côté de lui se trouve une serveuse qui déplace du foyer, une marmite de riz. Jetant un coup d’œil à son téléphone, histoire de vérifier l’heure, elle passe d’une marmite à une autre. «On commence très tôt à se préparer pour ne pas être débordés à la dernière minute», marmonne-t-elle. Ces marmites sont déposées sur une longue table où elles sont rejointes par un bassin contenant des assiettes sorties fraichement de l’eau.

Au menu du jour, le « chef » propose le riz, le haricot, les amarantes, les frites et la viande. Diomède, serveur, nous informe que ces aliments restent chauds, car les marmites restent collées au brasier. A l’exception, la pâte de manioc et la pâte de maïs qui ne peuvent pas rester au feu sont traitées d’une autre manière qui, cette fois-ci, intrigue certains clients. «Comme les marmites ne gardent pas suffisamment de chaleur, nous utilisons des sachets pour emballer la pâte déjà cuite. De plus, cela garantit la propreté à la nourriture», nous indique un serveur en nous montrant un grand bassin et un tas de sachets blancs dans lesquels seront entreposées ces pâtes. 

Selon le chef de ce restaurant, l’utilisation de ces sachets n’aide pas seulement à garder la chaleur, mais c’est également un « bon » succédané pour faire des économies. « Nous utilisons ces sachets, car ils sont moins chers. Normalement on devrait utiliser les papiers aluminium ou les papiers fraicheurs, mais ils ne sont pas accessibles à toutes les fortunes, ils s’achètent entre 6.000 FBu et 10.000 FBu ». Ces restaurateurs  affirment qu’ils n’ont  pas de problèmes avec leurs clients. « Ils ne savent pas comment cette pâte est conservée », témoignent-ils

Une pratique courante mais dangereuse 

Des recherches montrent que les matières plastiques au sens le plus large, sont des matériaux organiques constitués de macromolécules et produits par transformation de substances naturelles ou par synthèse directe à partir des substances extraites du pétrole, du gaz naturel, du charbon ou d’autres matières minérales. Les matières plastiques se composent d’éléments comme le  carbone(C), l’hydrogène(H), l’oxygène(O), l’azote (N), le soufre(S), le silicium(SI) et beaucoup d’autres composés chimiques toxiques. Le problème  est que le plastique a un ennemi qui se veut être la chaleur. Le danger des plastiques vient essentiellement des adjuvants, des catalyseurs et autres  produits chimiques qui sont utilisés  pour provoquer la polymérisation,  pour teinter ou pour modifier  les propriétés  des plastiques ou dans l’air (dans le cas de la combustion).

 En fonction des produits chimiques et de la quantité qu’on ingère,  il  y a  des risques plus ou moins grands  pour la santé humaine (l’irritation cancérigène, reprotoxique). Les risques sur la santé humaine sont nombreux.   L’ingestion d’un repas provoque parfois  des troubles digestifs dus à la toxicité engendrée par ces sacs plastiques surchauffés. En effet,  les éléments toxiques contenus dans les sacs plastiques ont la capacité de migrer vers les denrées alimentaires, surtout « quand les aliments sont chauds ». La chaleur d’un repas enveloppé dans des sachets occasionne un phénomène d’absorption. Les composés quittent le sachet pour entrer dans la nourriture. Si une personne continue à consommer une telle nourriture, il y a une bioaccumulation des composés dans son corps.

En attendant l’entrée en vigueur du décret présidentiel sur l’interdiction de l’utilisation des sacs plastiques sur le territoire national, des mesures de sécurité restent de mise pour protéger la vie de la population, car « mieux vaut prévenir que guérir ».

A propos de l'auteur

Bonaparte Sengabo.

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