Développement

Chemin de fer : un pas vers le désenclavement du pays ?

Une zone étendue sur 1124,2393 hectares localisée dans les provinces de Gitega, Makamba et Rutana a été décrétée d’utilité publique dans le cadre de la construction du chemin de fer à écartement standard (SGR), section Uvinza-Musongati-Gitega. Une mission conjointe du Corridor Central et de la BAD visite le Burundi en ce moment où nous mettons sous presse cet article. Elle vise à établir les faits et à conseiller sur les améliorations requises pour que le projet SGR puisse bénéficier d’un financement bancaire ou d’autres institutions    

Ces terrains ont été déclarés d’utilités publique dans le contexte de la construction du chemin de fer le 27 septembre 2022. Dans la province de Makamba, les terrains visés se situent sur la colline Rutenderi de la commune Kayogoro. Ce sont principalement les localités de Nkara-Manyenye.

Les terrains concernés en province de Rutana sont : la colline Gihofi de la commune Bukemba, les collines Buyaga, Gatonga, Shembe, Murehe et Nyembuye de la commune Giharo, la colline Nyakazu de la commune Mpinga-Kayove, les collines Rongero, Rutana, Kayove, Gakobe, Nyanzuki, Mungwa, Gasakuza et Bugunga de la commune Rutana, les collines Nyanza, Ngoma, Nyabibuye, Nyabisindu, Nyabigozi, Kamaramagambo et Buhinga de la commune Musongati

En province de Gitega, les terrains cibles sont situées sur les collines Gisikara, Mugomera, Mugitega et Gihamagara de la commune Itaba, les collines Rwesero, Makebuko, Rwanda, Musave, Rwezamenyo, Rusagara, Murago et Muyange de la commune Makebuko, les collines Rubamvyi, Songa, Rugari-Gitamo, Birohe et Rutegama de la commune Gitega.

La voie ferrée stimulera le transport de grosses quantités de marchandises du Burundi au port de Dar-es-Salaam, dont le nickel, un minerai présent au Burundi dans les localités de Musongati, Waga et Nyabikere pour au moins 150 millions de tonnes.

Plus de 1000 hectares visés

« La zone du projet est constituée d’une bande de 30 mètres de largeur de part et d’autre du tracé de la ligne ferroviaire totalisant une superficie de 724,2393 hectares et une réservation des gares ferroviaires de Ceru et Rutegama d’une superficie de 400 hectares », lit-on dans le décret avant de signaler que la zone totale du projet couvre une superficie de 1124,2393 hectares.

Phase de choix de l’entreprise de construction

Le 14 septembre 2022, le ministre en charge des infrastructures et la ministre en charge du commerce ont effectué une descente sur l’itinéraire du chemin de fer, section Uvinza-Musongati-Gitega.

A cette occasion, 9 sociétés qui ont soumissionné pour la construction de ce chemin de fer étaient sur place. Selon Capitaine Dieudonné Dukundane, ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux, ces neufs sociétés devraient déposer leurs offres au plus tard le 11 novembre 2022.  C’est parmi les neufs sociétés qu’on va choisir une qui va construire le chemin de fer. Le choix se fera dans deux ou trois mois suivant cette date, le Burundi et la Tanzanie ayant lancé le 12 août 2022 l’appel d’offre pour la sélection des sociétés de construction du chemin de fer pour la section Uvinza-Gitega. 

Ce sont les offres de ces sociétés qui vont déterminer la technique et le coût de construction de ce chemin de fer, tronçon Uvinza-Musongati-Gitega.

Le Corridor Central et la BAD à la recherche des financements 

Une mission conjointe composée de l’Ingénieur Zaituni Nakonde Responsable du Département Infrastructures au sein du Corridor Central (facilitateur pour le projet SGR) et M. WAKYENDO Murnina, Ingénieur en chef des transports, Messieurs, MORE NDONG Pierre, Ingénieur en chef des transports, AWOYOMI Seye Rotimi, Ingénieur principal des chemins de fer, OWOUR Jacob, Economiste en chef…tous de la Banque Africaine pour le Développement (BAD : bailleur) séjourne au Burundi depuis le 3 octobre 2022. La clôture de la mission est prévue au 18 septembre 2022.

Dans la lettre du 27 septembre 2022 annonçant de la mission de préparation du projet d’aménagement d’une ligne de chemin de fer partant d’Uvinza en Tanzanie via le Burundi jusqu’à la République Démocratique du Congo (RDC) adressée au ministre des Finances il est stipulé : L’objectif de la mission est de visiter le site du projet Gitega-Musongati à Uvinza et au port de Dar-es-Salaam.Ce qui permettra de recueillir des informations suffisantes qui permettront à la banque de préparer une note conceptuelle de projet. 

« La mission inspectera le port de Dar-es-Salaam pour évaluer sa capacité à gérer les produits miniers que le SGR apportera pour exportation », lit-on dans la lettre.

Et de poursuivre : « La mission collectera également des informations en vue de confirmer l’état de préparation, la pertinence technique, les modalités de mise en œuvre, la faisabilité économique et financière et les modalités de passation des marchés ainsi que la gestion financière et les décaissements du projet ».

Cela sans oublier d’examiner les documents et de confirmer la préparation des documents conformément aux normes de la BAD en ce qui concerne l’impact social, le genre et les autres questions transversales ainsi que d’évaluer la compatibilité des chemins de fer proposés (écartement standard) avec ceux existants (écartement métrique).

La voie ferrée est un mode de transport qui supporte des charges lourdes et qui est très rapide. Alors qu’il était Secrétaire Exécutif du Corridor Central, Capitaine Dieudonné Dukundane avait signalé que la ligne ferroviaire permettra de stimuler non seulement le trafic des marchandises et des passagers dans la sous-région, mais aussi le transport de grosses quantités de marchandises du Burundi au port de Dar-es-Salaam, dont le nickel, un minerai présent au Burundi dans les localités de Musongati, Waga et Nyabikere pour au moins 150 millions de tonnes.

Ally Shamte, responsable de la gare ferroviaire de Kigoma informe par exemple que chaque train dont dispose TRC tire 20 wagons ayant une capacité de 40 à 42 tonnes. Celui-ci peut transporter en une seule fois une quantité pouvant être transportée par 27 camions.

Il précise que les trains métriques utilisés actuellement ont une vitesse de 75 km à l’heure. Cela au moment où dans le projet tripartite entre la Tanzanie, le Burundi et la RDC, on est en train de construire un chemin de fer électrifié à écartement standard (SGR). Le nouveau train effectuera 160 km à l’heure et mettra 3 heures sur un trajet où le train métrique met 10 heures.

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A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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