La campagne de mesurage et d’inventaire des indemnisations de la population dans la zone du projet de chemin de fer phase I Uvinza-Musongati-Gitega a été lancée ce samedi 8 octobre 2022 sur la colline Nyarubere de la commune et province de Rutana. La population de la zone du projet a été appelée à continuer à exploiter la zone tout en évitant de faire des investissements s’étendant sur le long terme
Le projet tripartite de chemin de fer à écartement standard (SGR) reliant la Tanzanie, le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC) est coordonnée et facilitée par le Corridor Central, une organisation régionale plaidant auprès des Etats membres la réduction des barrières commerciales. Celles-ci sont entre autres les frais inutiles imposés aux passages frontaliers ainsi que la réduction du temps de passage aux frontières en encourageant la mise en place des postes frontières à arrêt unique (OSBP).
Le Corridor Central assiste également les pays à mobiliser des ressources pour la construction de ce chemin de fer. Une ligne budgétaire pour l’avance de démarrage est déjà disponible dans la loi budgétaire 2022-2023. Plus de 200 milliards de FBu ont été alloués à la construction de celui-ci.
La Banque Africaine pour le Développement (BAD) a déjà manifesté sa volonté de financer le projet. D’ailleurs, une mission conjointe du Corridor Central et de la BAD visite le Burundi du 3 au 18 octobre 2022. Cela dans le but d’établir les faits et de conseiller sur les améliorations requises pour que le projet SGR puisse bénéficier d’un financement bancaire ou d’autres institutions.
Dans la lettre du 27 septembre 2022 annonçant de la mission de préparation du projet d’aménagement d’une ligne de chemin de fer partant d’Uvinza en Tanzanie via le Burundi jusqu’à la République Démocratique du Congo (RDC) adressée au ministre des Finances il est stipulé : L’objectif de la mission est de visiter le site du projet Gitega-Musongati à Uvinza et au port de Dar-es-Salaam. Ce qui permettra de recueillir des informations suffisantes qui permettront à la banque de préparer une note conceptuelle de projet.
Dans la continuité de ce projet d’envergure régionale visant la facilité dans la circulation des biens et des personnes, le ministère en charge des infrastructures, celui en charge de l’environnement et le ministère en charge du commerce ont procédé au lancement de la campagne de mesurage et d’inventaire des indemnisations dans la zone du projet première phase Uvinza-Musongati-Gitega le 8 octobre 2022.

Le mesurage et l’inventaire des indemnisations de la population dans la zone du projet de chemin de fer phase I Uvinza-Musongati-Gitega ont été lancées samedi le 8 octobre 2022 sur la colline Nyarubere de la commune et province de Rutana.
La vie au présent
A l’arrivée sur la colline Nyarubere des autorités habilitées pour le mesurage et l’inventaire des indemnisations, les murmures de la population de la localité ont été orientées directement vers l’argent à recevoir comme indemnisations. «Nous allons encaisser une cagnotte d’argent. Les voisins jaloux vont même nous ensorceler», lâche un des habitants de Nyarubere.
Venant Manirambona, gouverneur de la province de Gitega se réjouit que la construction du chemin de fer va commencer par l’étape des indemnisations dont la population concernée possède moins d’informations.
« Nous acclamons que le travail de construction du chemin de fer débute par une réflexion sur les indemnisations. Elles provoquent souvent des polémiques chez les bénéficiaires. A leur tour, les bénéficiaires doivent savoir qu’ils ne vont pas faire des investissements à long terme dans la zone du projet de chemin de fer. Cela afin de faciliter la tâche à la commission chargée d’inventorier ceux qui seront indemnisés », indique Olivier Nibitanga, gouverneur de la province de Rutana.
Et Pius Nimbona, conseiller du gouverneur de la province de Makamba chargé du développement de continuer : « Le chemin de fer va passer sur une seule colline dénommée Manyenye dans la province de Makamba. Le souhait est que le processus des indemnisations soit le même pour tout le monde ».
Un avenir meilleur : liaison directe à l’océan Indien
Capitaine Dieudonné Dukundane, ministre des Infrastructures, de l’Equipement et des Logements Sociaux tranquillise que tous les bénéficiaires seront indemnisés conformément aux prévisions.
Par ailleurs, rappelle-t-il, le projet de construction du chemin de fer est un projet bénéfique non seulement pour la population, mais aussi pour l’Etat.
« Une fois le chemin de fer construit, le pays sera directement connecté à l’océan Indien », fait-il remarquer.
Et de renchérir : « Le train moderne qui fera le transport des personnes a une vitesse de 160 km par heure tandis que celui qui fera le transport des marchandises a une vitesse de 120 km par heure ».
Pour Capitaine Dukundane, la distance entre le port de Bujumbura (Burundi) et le port de Dar-es-Salaam (Tanzanie) est d’environ 1500 km. « Le nouveau train pourra mettre 10 heures pour faire ce trajet », explique le ministre en charge des infrastructures. Ce qui va faciliter le transport des exportations et des importations.
Capitaine Dukundane rappelle par exemple que la distance entre Gitega, la capitale politique du Burundi et Dodoma, la capitale politique de la Tanzanie est d’au moins 1000 km. « Avec le train, on peut mettre pour boucler ce trajet entre 7 heures et 8 heures. Par conséquent, on peut participer à une réunion qui se déroule à Dodoma ou vice versa sans transit », précise-t-il.
Le ministre en charge des infrastructures signale que pour chaque tonne importée on dépense pour le transport entre 150 et 160 USD. A l’avènement du chemin de fer à écartement standard (SGR), le coût de transport d’une tonne de marchandises sera estimé entre 50 et 60 USD.
« Nous enregistrons donc sur chaque tonne de marchandises une perte d’environ 100 USD. Sur plus ou moins 700 mille tonnes de marchandises que le pays importe chaque année, nous perdons 70 millions USD. C’est une somme importante qu’on pourrait investir dans les projets de développement » déplore Capitaine Dukundane.
Il conseille aux habitants de la zone du projet de chemin de fer d’investir dans les infrastructures, surtout les hôtels. L’avènement de ce chemin de fer permettra une forte mobilité des personnes et crééera un besoin urgent en lieux de repos.
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