Certaines communes des provinces Gitega, Kayanza, Muyinga et Kirundo affichent un manque à gagner dans la collecte des recettes communales. La province qui porte flambeau est Muyinga. Elle enregistre un déficit total de 140 millions de FBu. Le ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique met en garde les administrateurs de ces communes
Certaines communes accusent un manque à gagner dans la collecte des recettes communales si on compare les recettes communales collectées aux mois de janvier et février 2021 à celles de la même période en 2022, indique Annonciade Mpfukamensabe, directrice du département des finances communales dans une réunion d’évaluation des performances des gouverneurs de provinces et des administrateurs communaux qui a eu lieu vendredi le 18 mars 2022. Selon elle, la commune Muruta de la province de Kayanza accuse un manque à gagner de plus de 16 millions de FBu. Dans la province de Kirundo, la commune Busoni accuse un déficit de plus de 1 million de FBu, Bwambarangwe plus 9 millions de FBu, celle de Kirundo plus de 8 millions de FBu et celle de Vumbi plus de 5 millions. Au total, toute la province de Kirundo enregistre un déficit de plus de 16 millions de FBu, car les autres communes de ladite province ont enregistré des surplus. Dans la province de Muyinga, la commune Buhinyuza enregistre un déficit de plus de 2 millions de FBu, Butihinda plus de 25 millions de FBu et Gashoho plus de 124 millions de FBu. Les autres communes ont enregistre un résultat positif. Et, au total, la province de Muyinga accuse un déficit de 140 millions de FBu. La directrice des finances communales ajoute aussi que les communes Itaba, Makebuko, Nyarusange, Bugendana et Buraza de la province Gitega affichent des résultats non satisfaisants dans la collecte des recettes communes.

Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique : « La transparence dans la collecte des recettes communales est émaillée de pas mal de défis ».
Les administrateurs répliquent
Les administrateurs expliquent que cela est dû au conformisme de la nouvelle loi sur la collecte des recettes communales. Actuellement, on commence la collecte des recettes communales à partir du mois de Juillet alors qu’auparavant on commençait les activités de la collecte des recettes communales à partir du mois de janvier de chaque année. Pour les communes de la province de Kirundo, on a fait remarquer que les mesures drastiques prises pour lutter contre la pêche illégale dans les lacs du Nord est à l’origine de ce calvaire. Pour la commune de Rumonge, l’administrateur a fait savoir qu’avant son arrivée à la tête de ladite commune, la collecte des recettes communales était émaillée de moult embûches. On a alors commencé à collecter les arriérés de 2020. C’est pour cela que les recettes communales collectées au cours des mois de janvier et février de l’année 2021 sont supérieures à celles collectées à la même période de l’année 2022.
Le ministre les met en garde
Malgré ces explications, Gervais Ndirakobuca, ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique n’a pas été convaincu. Il croit que la transparence dans la collecte des recettes communales est émaillée de pas mal de défis. Il laisse entendre que c’est la raison pour laquelle la plupart des administrateurs de ces communes qui affichent des résultats non satisfaisants ne s’entendent pas avec les conseils communaux. A titre illustratif, il a indiqué qu’il ne comprend pas comment la province de Mwaro affiche des résultats positifs dans la collecte des recettes communales par rapport aux provinces de Muyinga et de Kirundo qui disposent de beaucoup d’activités génératrices de recettes. La province de Mwaro enregistre un surplus de plus de 30 millions de FBu.
Ndirakobuca les met en garde et promet de les sanctionner sévèrement pour inverser la tendance s’ils ne coupent pas court avec cette mauvaise attitude, car la gestion de la collecte des recettes communales est un engagement que le gouvernement a pris. Selon lui, les limoger ne va pas prendre beaucoup de temps. Et d’annoncer publiquement que toutes les recettes communales doivent être collectées et acheminées dans la caisse de l’Etat. Il croit aussi que ces recettes sont bien gérées.
Pour le patron de PARCEM, les administrateurs en tant que premiers gestionnaires des affaires de la commune devraient s’impliquer dans la bonne gestion des recettes. Selon lui, ceux qui ne sont performants devraient démissionner ou être limogés. Ndikumana recommande alors la réforme profonde du système de collecte de ces taxes, de recrutement, de formation, des moyens, de la logistique, etc. pour gagner le pari. De plus, il faut une stratégie globale de lutte contre la corruption au niveau macro politique qui intègre tous les ministères, les hauts cadres, la société civile et le secteur privé pour créer une synergie nationale anticorruption.
Notons que le surplus des recettes communales collectées en 2020 et 2021 est estimé à 5 milliards de FBu.
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