La migration touche largement les pays en voie de développement. Les images terrifiantes des migrants qui bravent le danger pour rejoindre l’Europe via la Méditerranée rappellent à quel point les travailleurs migrants veulent améliorer leurs conditions de vie. Le Burundi connait un mouvement des populations surtout des jeunes et des femmes vers les pays du Golfe arabo-persique. D’autres tentent leurs chances dans les pays de l’Afrique australe comme le Malawi, le Mozambique, la Zambie et l’Afrique du Sud.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Un jeune contacté depuis Maputo, la capitale Mozambique se confie. Il exerce le petit commerce dans cette métropole de 2 millions d’habitants. Entre 2006 et 2016, les affaires marchaient très bien. Et les commerçants gagnaient beaucoup d’argent. Et les banques commerciales accordaient des prêts en fonction des capacités financières de chacun.
Cependant, la pandémie de Covid-19 a plongé le pays dans une crise économique sans précédent qui touche également les opérateurs économiques. Certains commerçants décident de mettre la clé sous la porte ou rentrent dans leurs pays d’origine. Notre interlocuteur invite les deux gouvernements à renforcer la coopération pour faciliter les échanges commerciaux.
Les travailleurs migrants contribuent au développement du pays de destination. D’après l’Organisation des Nations Unies, la migration vers un pays plus riche peut être une voie rapide pour réduire la pauvreté non seulement des migrants mais aussi des membres de leurs familles restés dans leur pays d’origine. Une fois dans le pays d’accueil, les revenus des migrants augmentent rapidement. Ils sont souvent multipliés par 10 et les gains sont répartis entre les membres de la famille et les amis dans le pays d’origine au moyen de transfert de fonds. Ces transferts sont utilisés pour payer la nourriture, le logement, les soins de santé des membres de la famille et l’éducation des enfants ainsi que pour investir dans des entreprises.
Au fil des années, les migrants facilitent les exportations et les importations entre les pays. Les plus qualifiés partagent aussi leurs connaissances et leur savoir-faire avec ceux qui sont restés au pays. Certains retournent dans leur pays après avoir travaillé à l’étranger, apportant avec eux des compétences et des économies. Dans les pays de destination, les migrants offrent aux employeurs une main-d’œuvre bon marché, peu qualifiée et, au fil des années, beaucoup investissent dans l’immobilier, les commerces et de nouvelles entreprises qui créent des emplois, rapportent les experts de l’ONU.
En 2012, l’Inde a reçu 70 milliards de dollars en transferts de fonds, soit plus de trois fois le montant des investissements étrangers directs. L’Egypte a reçu 21 milliards de dollars, soit trois fois la valeur des revenus qu’elle tire de l’exploitation du canal de Suez. Le Sénégal est dans la catégorie des pays où la rente de la migration a supplanté l’aide publique au développement et les investissements directs étrangers. Beaucoup de localités du pays, surtout celles plus exposées aux vulnérabilités environnementales, dépendent des transferts des migrants pour financer les besoins de base des ménages et certaines initiatives socio-économiques. Le Burundi s’inspire de l’expérience des autres pays pour faire participer les travailleurs migrants au développement du pays. .
L’ONU invite les gouvernements à faciliter les flux des fonds des migrants en réduisant les frais d’envoi. Ils doivent également promouvoir l’accès à l’épargne, aux cadres et aux produits de régimes d’assurance maladie liés aux envois de fonds. Pour des besoins de financement, les gouvernements peuvent émettre des obligations à l’endroit de la diaspora afin de mobiliser l’épargne des diasporas. Pour gagner le pari, les gouvernements doivent améliorer la qualité des données sur la migration et les transferts de fonds
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