Commerce

Commercialisation du maïs grain : 1080 FBu par kilo estimé très peu par les commerçants

Le gouvernement du Burundi vient de fixer le prix du maïs grain, collecté par l’Agence Nationale de Gestion du Stock de Sécurité Alimentaire (ANAGESSA). Ce prix est fixé à 970 FBu par kilo pour celui qui va acheter directement au hangar d’ANAGESSA et à 1080 FBu dans les boutiques et sur le marché. Une mesure qui semble  plaire plus aux consommateurs qu’aux commerçants 

A fin d’encourager et de valoriser les efforts des agriculteurs, le gouvernement du Burundi  a mis en place un mécanisme de gestion de la production qui permettra d’encourager les producteurs tout en garantissant le marché d’écoulement de la production à un prix rémunérateur calculé sur base du coût de production et des efforts fournis par le producteur. Le 12 avril 2021, il  a lancé la campagne d’achat de la production du maïs. Des stocks stratégiques ont été implantés au niveau de chaque commune. Le prix a été fixé à 680 BIF le kg. Plus ou moins 14 000 tonnes ont été récoltées dans tout le pays. L’étape suivante constituait à  reverser le stock sur le marché. Lors d’une conférence de presse du lundi le 25 octobre 2021, Emmanuel Ndorimana, Secrétaire Permanent au ministère de Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage annonce que le gouvernement met sur le marché la production collectée et stockée dans les hangars mise en place par l’ANAGESSA.

Au marché et dans les boutiques, le prix par kilo du maïs grain ne doit pas dépasser 1080 FBu.

1080 FBu est le prix par kilo de maïs grain sur le marché

L’approvisionnement se fait sur le lieu de stockage en collaboration avec l’administration locale. La production sera vendue aux consommateurs et aux commerçants qui s’engagent à respecter le prix fixé par le gouvernement. Ainsi, au niveau des hangars de l’ANAGESSA, c’est-à-dire au chef-lieu des communes, le prix du maïs grain est fixé à 970 FBu par kg. Les acheteurs paieront à la BRB, à la BCB, à la BANCOBU, à la BGF, à l’INTERBANK, à la FINBANK, à la FENACOBU et à  la POSTE. Ils présenteront le bordereau de versement aux gestionnaires des hangars. L’emballage et le transport seront assurés par l’acheteur lui-même qui paiera également 10 FBu par kilo comme taxe communale.

Sur le marché et dans les boutiques, ce prix ne doit pas dépasser 1080 FBu et le secrétaire permanent insiste à ce que les administratifs veillent au respect de cette mesure  pour éviter la spéculation.

Les commerçants ne sont pas du tout contents

Cette mesure survient au moment où, le maïs  commençait à être rare sur le marché  et que son prix ne cessait de grimper. A la date du 26 octobre 2021, au marché communément appelé « Chez Sion » et au marché de Cotebu, le prix d’un kilo de maïs grain varie entre 1250 et 1800 FBu selon les variétés. D’après les commerçants, cette situation  est expliquée  par la période de semence dans laquelle on est, mais aussi parce que tous les producteurs ont acheminé leurs productions vers les hangars de l’ANAGESSA, très peu d’entre eux les ayant acheminés vers le marché. Que ça soit pour les commerçants ou les consommateurs, cette mise sur le marché de la production du maïs vient au point nommé.

Toutefois, si cette mesure va faire chuter le prix du maïs, elle  semble réjouir plus les consommateurs que les commerçants. Ces derniers expliquent qu’une fois ce prix respecté, ils travailleront à perte. « Je ne peux pas acheter un kg à 970 FBu et le revendre à 1080 FBu. Les 110 FBu ne peuvent pas couvrir le transport, la taxe et les autres charges et ensuite en tirer un bénéfice. Je préfère m’en passer tout simplement. », confie Dieudonné, un commerçant au marché « Chez Sion ».

Lors d’une conférence de presse le 29 juillet 2021, Déo Guide Rurema, ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a annoncé que le Programme Alimentaire Mondial (PAM), les entreprises qui fabriquent la farine de maïs, les écoles à régime d’internat et les camps militaires vont  également s’approvisionner à l’ANAGESSA. Les commerçants détaillants craignent d’être également inondés par ces gros demandeurs.

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Dona Fabiola Ruzagiriza.

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