Développement

Commune Mukaza : L’état financier de la plupart des coopératives collinaires laisse à désirer

Les coopératives collinaires de la commune Mukaza dans la municipalité de Bujumbura mairie ont affiché de mauvais rendements pendant les deux dernières années. Cela est ressorti des échanges du 8 janvier 2023 entre les membres de ces coopératives et les administratifs de la commune Mukaza

Alexis Havyarimana, président de la fédération des coopératives collinaires en Mairie de Bujumbura : « la mauvaise gouvernance est l’une des causes de cette situation ».

 

Lors de ces échanges, certains membres des coopératives collinaires ont alerté sur le fait que l’état financier de leurs coopératives n’est pas reluisant. Certains ont moins des 20 millions de FBu que l’Etat leur a accordé durant les deux dernières années. «Il en y a même ceux qui ont déjà fermé les portes»,  déplorent les membres de ces coopératives. Ils indiquent que les présidents de certaines  coopératives ont spolié le trésor de ces dernières.  Pour d’autres, on leur doit beaucoup d’impayés.   

Un particulier qui s’est entretenu avec Burundi Eco ne tourne pas autour du pot en arguant que  la majorité de ces coopératives devraient  travailler à perte, car les membres de ces dernières n’ont pas été préparés  en ce qui concerne le fonctionnement de ces coopératives. La plupart d’entre eux pensaient qu’il s’agissait des frais que le parti au pouvoir et le gouvernement ont accordés à leurs membres.  Ils n’ont pas  été sensibilisés sur le bien fondé de ces coopératives.         

Alexis Havyarimana, président de la fédération des coopératives collinaires en Mairie de Bujumbura déplore que la plupart de ces coopératives  sont entrain de travailler à perte.  

Quid des raisons de cet échec ?

Parmi les raisons de cette situation, il y a la mauvaise gouvernance.  «Certains ne savent pas ce qu’il faut  faire pour  booster les finances de leurs coopératives. Le comité exécutif, le comité d’arbitrage et l’assemblée générale  ne fonctionnent pas à merveille.  Le président de la coopérative  est  considéré comme un roi. Il n’est pas contrôlé et fait tout ce qu’il veut dans la plupart des coopératives. Les membres restent bouche bée. Ils ne savent pas que ce sont eux qui l’ont mandaté et qu’ils sont capables de le remplacer en cas de besoin», s’inquiète- t- il. 

Pire encore, même les membres du comité exécutif suivent moutonnement les instructions du président. Il y a des vice-présidents qui ne connaissent pas l’état financier des coopératives qu’ils représentent.

De plus, il n’y a pas de transparence dans la gestion des coopératives.  On n’organise pas souvent des réunions pour informer les membres sur l’état financier des coopératives. Certains présidents  n’hésitent même à s’approprier presque tout le trésor des coopératives. Ils les gèrent comme si ces dernières  leur appartenaient.   

Selon toujours lui, une autre anomalie est qu’on confond les administratifs, les responsables des coopératives et ceux du parti au pouvoir. Ils ne sont pas parvenus à bien collaborer pour la bonne marche des activités des coopératives. Un autre défi concerne la préparation des plans d’affaires.  On a enregistré un échec cuisant au niveau des plans d’affaires.  A titre d’exemple, il évoque une coopérative qui paie 80 mille FBu alors qu’elle a une marge bénéficiaire qui ne dépasse pas 3000 FBu par jour. 

Et d’ajouter une  autre coopérative  située à Nyakabiga III qui a opté pour la construction d’une toilette publique rémunérant. Cependant, cette latrine publique n’est pas jusqu’aujourd’hui opérationnelle.  Dans l’objectif d’inverser la tendance, Havyarimana indique qu’on compte organiser des renforcements de capacités sur l’élaboration des plans d’affaires  à l’ endroit des membres des coopératives.  

Tâtonnement dans le choix des projets, un défi majeur 

A ces défis, Rénovat Sindayihebura, administrateur de la commune Mukaza  ajoute le tâtonnement dans le choix des projets à réaliser. On ne planifie pas.  De plus,  la plupart de ces coopératives n’ont pas mis en œuvre les projets qu’ils ont proposés à ceux qui accordent le financement. Ils ont détourné l’objet du financement.

Pourtant, Sindayihebura rappelle aux membres des coopératives collinaires que l’argent dont ils ont bénéficié est à rembourser à l’Etat.    

Malgré cette situation, l’évaluation faite par Fonic sur la première tranche du financement de 10 millions de FBu par coopérative montre que 62 % des coopératives dépassent le chiffre d’affaires de 10 millions de FBu, 30 % un chiffre d’affaires compris entre 5 et 10 millions FBu et 8 % ont moins de 5 millions de FBu. 

Pour Fonic, le développement de ces groupements collinaires va crescendo. Il demande alors à ceux qui se sont classés derniers de ne pas se décourager. « Leur échec devrait  leur servir de réussite prochainement », dit-il.

Notons que cela fait déjà deux fois que le gouvernement  octroie à 2911 coopératives collinaires un financement de 10 millions BIF chacune dans le cadre de soutenir le développement communautaire.

A propos de l'auteur

Jean Marie Vianney Niyongabo.

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