Commune Muramvya : La commercialisation des légumes confrontée à pas mal de défis

La filière des fruits et légumes se développe à pas de tortue dans la commune Muramvya, province de Muramvya. La coopérative « Turwize imboga » qui pratique la culture et la commercialisation des légumes à l’endroit communément appelé « Ku mazi y’Umwami (traduit en français par source d’eau du domaine royal) fait face à pas mal de défis. Pourtant, cette pratique est héritée de Paul Mirerekano connu comme un agronome entreprenant et un des leaders de la lutte pour l’indépendance dans les années 50 et 60   

Chaque jour, des vendeurs de légumes courent derrière les véhicules passant près de l’endroit communément appelé « Ku mazi y’Umwami » situé au bord de la RN2, une localité à cheval entre Bugarama et Bukeye à environ 40 km de Bujumbura, la capitale économique. Ces vendeurs de légumes sont à la quête des clients. Ils portent sur les épaules des paniers remplis de carottes, d’épinards, de courgettes, d’aubergines, de betteraves, de poivrons, de haricots verts, de persilles…

L’endroit communément appelé « Ku mazi y’Umwami » situé sur la colline Kibogoye, commune et province de Muramvya est reconnu pour la commercialisation des légumes. Il nécessite d’être bien aménagé.

Les légumes qui ne trouvent pas de clients sont étalés sur étalages en bois. Ils sont rendus fraîches par l’eau qui prenne source dans la montagne et qui s’y jette via les pseudo-troncs de banane.

Apparemment, on dirait que ceux qui font ce commerce travaillent à leur propre compte. Pourtant, ce sont des membres de la coopérative « Turwize imboga ». Ceux-ci se sont divisés en 5 groupes. Etant au nombre de 35 dont 9 femmes, les uns sont chargés de cultiver, d’autres de récolter, d’autres d’effectuer le transport des champs au lieu de vente, d’autres d’approvisionner les lieux les plus éloignés et d’autres encore de commercialiser les légumes récoltés.

Transformation des feuilles d’eucalyptus et des pseudo-troncs de banane en sacs et en paniers

Selon Eliézer Nihorimbere, vice-président de la coopérative « Turwize imboga », la culture et la commercialisation des fruits et légumes dans la province de Muramvya date des années 50 sous l’initiative de Paul Mirerekano, un agronome entreprenant de l’époque. Depuis ce temps, le commerce des fruits et légumes n’a jamais été développé.

« Comme on n’a pas de frigos ou d’unités de transformation, la conservation de la récolte pose problème. On ne récolte qu’une partie à vendre de peur que ces récoltes ne soient détériorées. Il arrive que les récoltes pourrissent dans les champs », regrette M.Nihorimbere. Il signale que seule la transformation a évolué, passant des feuilles d’eucalyptus et des pseudo-troncs de banane aux sacs et aux paniers.

M.Nihorimbere déplore que leur lieu de travail ne soit pas aménagé. «Pourtant nous payons une taxe communale de 50 mille FBu par mois et nous payons annuellement les impôts et les taxes à l’Office Burundais des Recettes (OBR) conformément aux déclarations », annonce-t-il.

Innocent Nizigama de la colline Kibogoye, commune et province de Muramvya est membre de la coopérative « Turwize imboga ». Il rappelle que les membres de la coopérative cultivent les légumes sur un terrain appartenant à la coopérative qui a une superficie de 2 hectares ainsi que leurs propriétés. D’après lui, il arrive que la moisson soit bonne et qu’on manque de marché d’écoulement. Le souhait est que tout un chacun intervienne dans ce secteur afin de voir comment valoriser les légumes pour donner lieu à des produits destinés à l’exportation.