Une coopération facilitée par « un journal comptable » entre un homme et une femme habitant la commune Bugendana, province de Gitega a permis l’amélioration de son niveau de vie. Agathonique Barakukuza, chargée du projet « Médias, paix et genre » à l’Association des Femmes Journalistes du Burundi (AFJO) rappelle que ce comportement s’inscrit dans le cadre d’une approche appelée masculinité positive. Celle-ci permet la participation des hommes aux initiatives ciblant l’accélération de l’autonomisation économique des femmes par la modification des croyances, des attitudes et des pratiques sexistes et leur remplacement par des valeurs favorables à l’autonomie économique des femmes et à l’élimination de la pauvreté
François Manirakiza, originaire de la colline Mugitega en commune de Bugendana a compris le bien fondé de coopérer avec son épouse dans l’exécution des projets familiaux.
« Ma femme s’occupe des champs et de l’élevage des vaches. Moi je fais le commerce des produits vivriers dans une boutique au centre communal de Bugendana. Je combine cela avec le métier de motard », précise ce quadragénaire.
Père de 6 enfants, M.Manirakiza indique qu’il a investi dans la multiplication des plants de banane depuis 2008.
En 2015, il a bénéficié d’une vache de la part du Programme de Développement des Filières (PRODEFI). Avec celle-ci, fait-il remarquer, mes rêves sont devenus réalités.
A part les vaches que j’ai prêtées à mes voisins, j’ai deux vaches à la maison. « Elles me procurent le fumier et 20 litres de lait par jour », se réjouit-il avant de signaler qu’il a ensuite aménagé un champ de banane qui s’étend sur 2 hectares.
«Les régimes de banane que j’y récolte sont vendus au minimum à 10 mille FBu chacun. J’ai acheté une moto et j’ai construit une maison au centre communal de Bugendana. C’est là où j’habite pour le moment», se félicite-t-il.

La tenue d’un « journal comptable » a occasionné l’amélioration de la vie d’un ménage dans la commune de Bugendana de la province de Gitega au centre du pays.
Un « journal comptable » tenu par son épouse
M.Manirakiza informe que le matin, il déplace sa femme sur la moto vers la colline. Cela afin de faire un suivi régulier des travailleurs agricoles saisonniers. Et de renchérir : « A la fin de la journée, je retourne pour récupérer ma femme ».
C’est après les heures de travail que le contrôle commence. « Ma femme a un cahier (journal comptable) où elle enregistre les dépenses et les bénéfices. L’opération se fait tous les jours », fait remarquer M.Manirakiza.
Il explique que si la famille encaisse un bénéfice, les prévisions des activités du jour suivant se font en même temps qu’on partage un verre. Au cas contraire, la famille s’abstient et attend que la moisson soit bonne.
La participation de la femme à la vie du ménage, une plus-value
Mme Agathonique Barakukuza, explique que les femmes sont capables. « Lui donner la place qu’elle mérite, la laisser prendre part aux décisions sur le plan économique, social, politique, familial, médical, communautaire, … contribue à son épanouissement, à celui de la famille et, partant, au développement des ménages et du pays », signale-t-elle.
Mais cela n’est pas toujours facile dans une société fortement patriarcale comme la société burundaise, souligne Mme Barakukuza, expliquant que : « nous sommes dans une société à système patriarcal », qui porte en elle des éléments d’inégalité entre les femmes et les hommes. Ce qui favorise la violence faite aux femmes et aux filles ».
Et de déplorer que les violences faites aux femmes puissent provoquer chez les victimes des problèmes de santé, les empêchant de gagner leur vie et de participer à la vie publique.
S’il est prouvé qu’une pratique traditionnelle ou coutumière porte atteinte à l’intégrité physique ou morale des personnes qui la pratiquent ou la subissent, conseille Mme Barakukuza, elle doit être découragée, supprimée.
François Manirakiza a compris l’enjeu. La gestion des projets de son ménage devrait inspirer les familles désireuses de se développer et de développer leur pays.
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