Commerce

Covid-19 : Quand le savon « BURURU » fait l’objet de spéculation

Dans le but de rendre accessible le savon aux populations burundaises les plus vulnérables pour leur permettre de bien se protéger contre la COVID-19, le prix du savon bleu a été réduit de moitié. Une mesure qui est loin d’être respectée

Pour le nouveau Président de la République, la covid-19 est une menace imminente. Le lavage des mains à l’eau propre et au savon comme étant une des mesures les plus efficaces de la prévention  la COVID19 et d’autres maladies, mais cela n’a pas beaucoup de sens si les Burundais n’ont pas les moyens d’acheter le savon. Avec  la campagne « je guéris, ne me contamine pas, ni ne contamine les autres », le prix du savon est réduit de moitié de même que celui des services de l’eau, sans oublier le dépistage massif.

C’est ainsi que le gouvernement du Burundi conjointement  avec l’Unicef et Savonor  a lancé officiellement l’initiative Savon Bleu, surnommée « BURURU » en Kirundi, un savon qui se vendra  à moitié prix. Le savon bleu, appelé «BURURU» en Kirundi, est le même que le savon de base local habituel, à l’exception de sa couleur, et il est normalement vendu à 150 FBu, soit la moitié du prix normal. Sauf que sur le marché, la situation en est autre.

Le savon « BURURU » introuvable dans certains coins

Dans les boutiques de certains quartiers, ce savon est introuvable. C’est comme à l’entrée des magasins,…où on doit se laver pour entrer. Rares sont les endroits où on peut trouver  ce savon. Le jour de notre reportage, certains  habitants de ces quartiers ne savaient pas que la mesure est déjà en application du fait que ce savon est  soit introuvable  soit s’achète au prix habituel. D’autres croyaient que la mesure du président concernait toutes les autres sortes de savons utilisées localement.

Savonor informe les clients qu’ils doivent dénoncer tout commerçant qui tentera de vendre ce savon à un prix supérieur à 150 FBu aux autorités proches.

Les autres qui l’ont déjà utilisé ne sont pas satisfaits quant à la qualité de ce dernier. Ils disent qu’il ne mousse pas par rapport aux autres qui sont sur le marché.

Le commerce du savon bleu, un deal

Il est vers 11h de l’avant midi, Burundi Eco se rend au marché Bujumbura City Market communément appelé chez Sion. On se rend directement dans la partie où se trouve le magasin semi-distributeur de Savonor. Là-bas, une foule de commerçants se rangent les uns après les autres pour être servis. Il semble que les gens qui servent les produits dans ce magasin sont dépassés. On sera informé que seuls les commerçants qui sont                inscrits sur la liste seront servis. Un carton de 48 savons coûtait 6100 FBu, soit environ 125 FBu la pièce. Par après, on s’est rendu  chez les commerçants détaillants. Curieusement, un paquet de 10 savons coûtait 2000 FBu soit 200 FBu la pièce. Il y avait des endroits où ce prix est plus élevé.

Les petites unités de production demandent d’être associées

Les petites unités de production de savon éparpillées partout dans les quartiers de la ville, demandent qu’elles soient associées pour permettre que le savon moins cher parvienne à beaucoup de Burundais. Pour Pasteur Nizigiyimana, président d’une association qui fabrique des savons au quartier Jabe, l’idéal serait qu’on diminue le prix des produits utilisés pour fabriquer le savon. « Là ce n’est pas seulement le prix d’une seule catégorie de savon qui diminuerait mais de toutes les autres catégories fabriquées localement », dit-il

Dans ce partenariat, dix millions de barres de 150 grammes de savon seront mises à disposition chaque mois pendant les trois premiers mois de la première phase du programme, pour une population de près de 12 millions de personnes. Les consommateurs estiment que ce n’est pas suffisant. En plus, beaucoup craignent que le commerce de ce savon fasse l’objet d’une spéculation. Quant à Savonor, elle met en garde  tout commerçant qui tentera de  vendre ce savon à un prix supérieur à 150 FBu. Elle  informe les clients qu’ils doivent dénoncer les spéculateurs aux autorités proches.

Avec  la campagne « je guéris, ne me contamine pas, ni ne contamine les autres », le coût de l’eau devrait diminuer. Cependant, rien n’est encore modifié sur les factures de la Regideso. Burundi Eco a essayé de contacter un responsable de la Regideso pour s’enquérir de la situation, sans succès.

A propos de l'auteur

Dona Fabiola Ruzagiriza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques