Editorial

Covid-19 : Une crise de plus

La pandémie de Coronavirus paralyse les économies mondiales. Les mesures de confinement prises dans plusieurs pays ont provoqué une chute drastique de l’activité économique. Par conséquent, le commerce international a été fortement perturbé. Le flux des échanges commerciaux dominés par les importations et les exportations reste faible.

La crise sanitaire fragilise les économies du monde entier qui doivent à la fois endiguer la propagation de l’épidémie ce qui nécessite des sommes considérables (achat des médicaments, des kits de protection, etc.) et mettre en place des stratégies pour amortir le choc économique. Les marchés boursiers s’écroulent. D’après les économistes, il faudra s’attendre à une crise économique et financière à court terme.

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Les pays africains dont le Burundi dépendent de plus en plus des importations (produits manufacturés) et des exportations (matières premières). Dans ces conditions, l’effritement des échanges commerciaux entre le continent et le reste du monde aggrave la situation.

Pour le cas du Burundi, le déficit de la balance commerciale est chronique. Les statistiques montrent qu’on importe plus qu’on exporte. La crise économique qui prévaut a été éclipsé par l’épidémie de Coronavirus et les échéances électorales en cours. Pourtant, cette crise subsiste. Les importateurs tirent la sonnette d’alarme. La rupture des stocks est imminente. Cela aboutira à une hausse généralisée des prix de produits de première nécessité. Il sera difficile de s’approvisionner alors que le pouvoir d’achat ne cesse de s’amenuiser.

A côté du volet commercial, les conséquences économiques de la Covid-19 se font également sentir dans les autres domaines. Le secteur hôtelier traverse une crise sans précédent. Le taux d’occupation des hôtels est relativement faible surtout en Mairie de Bujumbura. Les hôtels se contentent d’abriter les cérémonies officielles, les ateliers de formation, etc. L’affluence au niveau des grands restaurants de la capitale économique a chuté considérablement. Au niveau du transport aérien, la suspension des vols paralyse les activités des agences de voyage. Si cette situation perdure, la crise risque de toucher d’autres secteurs. Une lueur d’espoir se profile à l’horizon avec le déconfinement en perspective et la reprise des vols avec le mois de juin.

Nombreux sont les pays africains qui ont fait recours à des prêts d’urgence, notamment auprès du Fonds Monétaire International (FMI). C’était dans le but de réduire les conséquences économiques liées à la pandémie de Coronavirus. En avril dernier, le Sénégal a levé des fonds de plus de 6 millions USD pour soutenir le secteur touristique frappé de plein fouet par la crise sanitaire due au coronavirus. La Côte d’Ivoire a récemment bénéficier d’une aide d’urgence d’environ 900 millions USD de la part du FMI pour faire face à la pandémie de Coronavirus.

Faudra-t-il espérer un appui budgétaire conséquent ? Difficile à prédire d’autant plus que le Burundi marque des points dans l’isolement sur la scène internationale. Les discours sur la préservation souveraineté du pays sont récurrents. Pire encore, quatre hauts fonctionnaires de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dont le représentant de cette agence onusienne au Burundi ont été expulsés du pays. Dans l’entretemps, le plan de riposte pour atténuer les effets de la Covid-19 sur l’économie nationale promis par le ministre en charge des finances se fait toujours attendre.

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Benjamin Kuriyo.

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    Sans transparence, pas de confiance

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    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
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