Il y a une vingtaine d’années, être une femme et jouer au football n’était pas réellement dans les mœurs. Pourtant, certaines filles ont relevé ce défi par passion et souvent sans recevoir une quelconque indemnité. A l’occasion de la journée internationale du sport féminin célébrée le 24 janvier de chaque année, Burundi Eco est allé à la rencontre de ces filles et femmes qui ont brisé les stéréotypes
Le football reste encore aujourd’hui au niveau professionnel un sport majoritairement masculin. Créé en 1989 au Burundi, le football féminin n’a pas encore suscité un intérêt pour le grand public. Depuis ce temps, des jeunes femmes passionnées par le football ont, grâce à leur motivation, contribué à faire du football un sport à part entière au sein du pays. Elles ont participé à l’émancipation du football dans le pays. « On jouait comme ça, sans argent et sans soutien matériel. On sortait s’entrainer pour l’équipe et après on rentrait », se rappelle Daniella Niyibimenya, ancienne joueuse et actuelle coach des équipes nationales féminines (U17, U20 et Senior). Elle témoigne que les parents ont toujours été le premier obstacle à l’évolution du football féminin, mais que grâce à la motivation, elles sont parvenues à les convaincre.

Daniella Niyibimenya, coach de l’équipe nationale féminine : «Les filles viennent d’horizons différents, d’écoles différentes, il faut les amener à ce qu’elles s’entendent bien. D’où l’importance des entraînements»
Une évolution positive malgré des débuts difficiles
A part Bujumbura, les équipes féminines se trouvent également à l’intérieur du pays où dans la Ligue A (première division), il y a les provinces de Ngozi, Gitega, Makamba et Rumonge. Dans la deuxième division, la FFB est en train de les inventorier dans les provinces de Bururi, Muramvya, Rumonge et Ruyigi. La ligue A compte 10 équipes tandis que la ligue B (2ème division) compte 12 équipes. Pour les moins de 17 ans, il y a 11 équipes à Bujumbura. Le football féminin Burundais a également un championnat des jeunes de moins de 17 ans. « On l’a introduit dans les écoles primaires et secondaires car en commençant à jouer dès le bas âge, cela devient plus facile de s’habituer au jeu de football et de se familiariser avec ses techniques », fait savoir Mme Niyibimenya. Les écoles constituent un lieu de détection des nouveaux talents lors des compétitions interscolaires.
Des défis qui minent le football féminin
Le football féminin Burundais a beaucoup évolué mais souffre encore de quelques maux non seulement en termes d’organisation mais aussi en termes d’encadrement. « Les filles viennent d’horizons différents, d’écoles différentes, il faut les amener à ce qu’elles s’entendent bien. D’où l’importance des entraînements », témoigne Mme Niyibimenya. Qui plus est, le niveau du championnat national est encore très bas par rapport à celui des autres pays de la sous-région. Ce qui affecte également l’équipe nationale. « Normalement, les joueuses devraient venir dans l’équipe nationale pour améliorer leurs compétences, mais on est face à une situation où on doit commencer à zéro dans la formation et dans les entrainements », indique-t-elle. Cela a occasionné des conséquences négatives car le Burundi n’a pas pu gagner dans les compétitions de la Cecafa. Aussi, les rencontres sont peu nombreuses pour livrer des matchs amicaux.
Pour pallier à ce défi, ajoute-t-elle, il faut organiser plusieurs matchs
« Comme les hommes, nous avons besoin de soutien, de confiance et d’amour par les fans. Nous sommes prêtes et voulons le recevoir », indique-t-elle, soucieuse de voir plus de suppoteurs dans les tribunes. Elle lance un appel aux parents de laisser leurs filles aller jouer au football car, souligne-t-elle, le football est un sport comme les autres.
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