L’accès aux produits financiers chez les femmes reste très limité. Profitant de cette situation, certains usuriers profitent octroient des crédits dans des circuits informels à des taux d’intérêts exorbitants. Pour inverser la tendance, certaines microfinances tentent d’initier les produits financiers qui sont adaptés aux besoins des femmes. C’est le cas du crédit automatique initié par la microfinance WISE
Les femmes qui font de petites activités génératrices de revenus considèrent souvent que les microfinances et les banques sont réservées aux les femmes instruites. Ce qui pousse femmes à s’en méfier. Même si elles s’y intéresseraient, elles sont limitées par des exigences des institutions financières.
La microfinance WISE, dans son package de produits financiers réservés aux femmes rurales, on notera le crédit automatique qui, selon Nadine Mugaruka, DG de la microfinance WISE, est adapté aux besoins des femmes rurales qui font de petites activités génératrices de revenus.

Le Crédit automatique est un produit qui est octroyé de façon rapide et express, un jour, le dossier est vite fait. Le remboursement peut se faire en trois jours. Il est adapté aux besoins des femmes rurales qui font de petites activités génératrices de revenus.
C’est un produit qui est octroyé d’une façon expresse
D’après les études qui ont été menées par beaucoup de projets visant à rehausser le taux d’inclusion financière de la femme, il y a des usuriers qui octroient des crédits clandestinement aux femmes et concurrencent les microfinances. Ces microcrédits sont octroyés aux petits commerçants exerçant dans les petits marchés et se remboursent à la fin de la journée. Pour contourner ces usuriers et rendre formel le circuit, le crédit automatique s’adapte aux conditions dans lesquelles travaillent ces usuriers mais à des taux d’intérêts moins élevés que ceux imposés par les usuriers.
Il peut arriver que le crédit n’ait pas été rentable en une journée. La microfinance donne la possibilité de payer dans les tranches, mais journalièrement. « C’est un produit qui est octroyé de façon rapide et expresse un jour, le dossier est vite fait. Le remboursement peut se faire en trois jours », explique le DG de WISE.
Cependant, pour être éligible à ce produit, il faut être détenteur d’un compte dans WISE. Pour accompagner ce nouveau produit et faciliter la tâche de versement de l’argent à la fin de la journée, il y a des agents qui passent dans les marchés pour faire la collecte en utilisant la finance digitale.
Quand la microfinance veut réaliser des extensions, elle fait des prospections. Elle approche les coopératives et associations. Mais l’intégration n’est pas du tout automatique. “En essayant de les tirer de l’informel vers le formel, il y a le circuit financier informel dont ils sont habitués. Pour arriver là où nous leur octroyons des crédits, nous les étudions d’abord pour être sûrs qu’ils n’auront pas de problème”, indique-t-elle. Désormais, ces crédits qui provenaient des usuriers vont être octroyés par WISE
Les chiffres en disent long
D’après la recherche « Inclusion financière et bien-être des ménages au Burundi : quelle dynamique genre ? » qui a été faite par quatre chercheurs dont un Burundais et financée par Africa Economic Research Consortium (AERC) en partenariat avec CURDES, le taux d’inclusion financière des femmes est autour de 4% dans les banques et les microfinances. Cependant, avec le développement de la digitalisation financière, il y a 30% des femmes qui ont accès à l’argent mobile. Trois femmes sur cinq ont déclaré avoir accès à un compte d’argent mobile contre une femme sur cinq ayant accès à la microfinance ou à la banque. Cette inégalité est due au fait que dans les banques et les microfinances, l’accès aux services financiers est conditionné par des garanties. Et, dans la tradition burundaise, la succession est toujours à la portée des hommes.
Sur base des résultats, les chercheurs recommandent aux décideurs politiques d’introduire des réglementations qui autorisent des formes de garantie alternatives et le crédit-bail, pour surmonter les contraintes qui empêchent les femmes de constituer des actifs.
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