L’église Adventiste du Burundi a été secouée par une crise de leadership depuis 2018. Cette crise a fait que certains projets d’intérêt public ou de développement entrepris par l’église notamment l’Ong ADRA, la construction d’un hôpital de référence dans la Mairie de Bujumbura, la mise en place d’une université, … tombent à l’eau. Environ deux milliards de FBu auraient été détournés
Les projets qui ont été entrepris par l’Union des Eglises Adventistes du Septième Jour au Burundi mais qui ont été suspendus suite à la crise qu’a connue cette église vont reprendre dans les jours à venir. « Nous sommes dans le processus de redémarrage des projets. Ce sont des projets irréversibles », confirme Pasteur Enock Ntunzwenimana, Président et Représentant Légal de l’Union des Eglises Adventiste du Septième Jour au Burundi.

Les colonnes qui devraient servir de pilier pour le fameux hôpital de référence de l’église Adventiste ont cédé place à des plantations de maïs. ( Chantier complétement à l’arrêt au quartier Rohero 2 ).
Rappel sur la genèse des conflits
Depuis 2018, l’église Adventiste du Septième Jour au Burundi a été secouée par une crise sans précédent. Des violences ont été enregistrées dans différentes églises adventistes. « Cette crise découle d’un conflit de leadership », précise une source de l’église Adventiste du Septième Jour au Burundi.
Selon lui, en 2018, il y a eu un détournement de fonds au sein de cette église. Le trésorier a été mis en cause après quoi il a été destitué par la division Afrique Centre- Est qui a son siège à Naïrobi au Kenya mais, paradoxalement, il est resté dans ses fonctions sous la protection du Président de l’Eglise Joseph Ndikubwayo. Pendant cette période, ce trésorier qui avait été destitué a détourné 70 millions de FBu sur les comptes de l’Eglise. Un audit a été commandité par le siège mondial de l’Eglise Adventiste aux Etats-Unis. Les résultats ont révélé que plus de 300 millions de FBu se sont volatilisés. «Mais, ce n’est pas envisageable que ce trésorier soit seul dans cette affaire parce qu’il n’avait pas le droit de retirer de l’argent seul sans l’aval du Président», explique notre interlocuteur.
Par après, Ndikubwayo a été destitué par la Division Afrique Centre-Est et a été remplacé par le Pasteur Lamec Barishinga. Joseph Ndikubwayo a refusé de reconnaître sa destitution. Se servant de ses proches et de certains membres de l’Eglise, il a contesté la nomination de son successeur. Le ministre de l’Intérieur d’alors Pascal Barandagiye a refusé de prendre acte de la nomination de Barishinga prétextant des raisons de sécurité et Ndikubwayo s’est maintenu à la tête de la direction de l’Union des Eglises Adventistes.
Vers la liquidation des conflits
En 2020, en collaboration avec la Division Afrique Centre Est, Gervais Ndirakobuca, ministre actuel de l’Intérieur s’investit pour liquider cette crise. Il organise différentes réunions entre les protagonistes. En septembre 2020, Ndirakobuca prend acte de la mise en place de la commission de transition.
En avril 2021, un nouveau Président et Représentant Légal de l’Union des Eglises Adventistes a été élu. Il s’agit de Pasteur Enock Ntunzwenimana. Celui-ci remercie le Gouvernement du Burundi en général et le ministère de l’Intérieur en particulier pour leur implication dans la recherche des solutions. «Actuellement, il n’y a plus de crise au sein de notre église. La solution a été trouvée en se référant au règlement de l’Eglise», fait-il savoir tout en expliquant que les dissidents existent toujours et qu’ils sont poursuivis devant la justice quand ils sèment le désordre au sein de l’Eglise.
Des fonds ont été détournés
Selon l’actuel président de l’Union des Eglises Adventistes du Septième Jour au Burundi, des fonds et du matériel de différents projets ont été spoliés par le camp de Joseph Ndikubwayo qui s’est maintenu par force à la tête de l’Eglise. Pasteur Ntunzwenimana estime qu’environ 2 milliards de FBu auraient été détournés. Selon lui, ce chiffre est estimatif car le service de trésorerie n’a pas encore terminé de vérifier les manquants. « Les comptes des centres de santé, des écoles, de la Radio Agakiza ont été vidés. Le matériel de l’Ong ADRA dont des véhicules et des motos ont été spoliés », précise-t-il. M. Ntunzwenimana demande au gouvernement de se saisir du cas. « Ceux qui ont détourné ces fonds doivent être poursuivis devant la justice. C’étaient des projets d’intérêt public ».
Toutefois, Pasteur Enock Ntunzwenimana révèle que ces projets vont reprendre progressivement. « Que ce soit pour l’Ong ADRA, l’hôpital de référence, le projet de mise en place d’une université, on est dans les procédures administratives pour la reprise des activités. Même s’il n’y a actuellement pas de moyens suffisants, ce sont des projets irréversibles qu’on ne peut pas laisser tomber ». Pour la mise en place d’un Institut Supérieur, le processus est avancé. L’Eglise va se servir des infrastructures qui sont dans le quartier de Jabe en Mairie de Bujumbura. Par après, on va construire un campus à Kivoga.
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