Editorial

Un danger mortel !

L’usage illicite des produits pharmaceutiques menace la santé publique. L’accumulation des médicaments à domicile a des conséquences néfastes sur la santé humaine et animale. Le public devrait se débarrasser des médicaments périmés ou inutilisés. Ces produits ont des conséquences néfastes sur le plan écologique, estime Dr Pierre-André Dubé, pharmacien-toxicologue et professeur à l’Institut National de Santé Publique du Québec.

Directeur de publication

Dans la plupart des cas, les patients les jettent dans les toilettes, les lavabos ou les poubelles ou dans la nature. Il est à noter que les risques d’accidents ne sont pas nuls. Les patients préfèrent conserver les médicaments pour usage futur. De même, en cas de changement de dose ou de thérapie, les patients laissent tomber la dose précédente. Les médicaments périmés ou non utilisés deviennent du poison. L’accumulation des médicaments à domicile peut engendrer des intoxications intentionnelles ou non intentionnelles, des abus, des dépendances, du détournement et du mésusage, avertissent les pharmaciens.

Normalement, les médicaments sont à conserver hors de portée des enfants au risque de les exposer à des surdoses mortelles. Ainsi, la bonne attitude est de retourner les médicaments périmés ou inutilisés à la pharmacie ou dans les structures de soins pour une éventuelle destruction. La présence accrue des ingrédients actifs issus des déchets médicaux dans la nature est nuisible à la santé. Pour ce faire, les pharmaciens et les médecins vétérinaires doivent s’assurer de la récupération des médicaments périmés ou inutilisés aux fins de destruction. Leur destruction doit respecter les lois en vigueur en matière de protection de l’environnement.

Le retour des médicaments devrait donc être accepté dans toutes les pharmacies. Force est de constater que très peu d’initiatives ont été prises de la part des pharmaciens. Sur le plan environnement, les médicaments jetés dans la nature s’infiltrent dans la nappe phréatique. Par conséquent, les traces des médicaments se retrouvent dans l’eau de surface et dans l’eau potable.

L’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) invite les ménages à remettre ces médicaments aux pharmacies et aux bureaux des districts sanitaires proches pour les détruire. Néanmoins, il n’existe pas de centre spécialisé dans le stockage et la destruction des médicaments non utilisé.

L’incinération des médicaments ou d’autres produits biomédicaux est une solution partielle. Cette pratique pollue d’une façon ou d’une autre l’environnement. En brûlant les produits toxiques, les fumées sont chargées de matières polluantes qui se répartissent dans l’air. En cas de précipitations, les polluants reviennent au sol avec l’eau de pluie et ruissellent vers les cours d’eau. Des chimistes burundais ont mis au point un mécanisme d’élimination des polluants au niveau des incinérateurs. Malheureusement, les résultats de leurs recherches n’ont pas été vulgarisés.

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques