L’exploitation des ressources minières est en vogue sur le continent africain. Le Burundi n’est pas resté à la traine dans ce secteur convoité par les multinationales. En 2017, le pays s’est lancé dans l’exploitation industrielle des minerais notamment le métal jaune et les terres rares. Auparavant, l’exploitation minière se faisait de façon artisanale avec des moyens souvent limités. Les nouveaux intervenants dans le secteur changent la donne. Désormais, ils investissent de gros moyens dans l’extraction des minerais qui sont exportés à l’état brut. Peu à peu, les contraintes ne tardent pas à se manifester. Le rapatriement des devises se fait à compte-gouttes alors que le gouvernement mise ce secteur pour combler de déficit occasionné par le désistement des bailleurs de fonds.

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Dans ce contexte, les autorités habilitées ont pris une série de mesures pour inverser la tendance. Nous citerons notamment la suspension des activités dans les secteurs minier et carrier pour une période d’un mois. Les exploitants devront se soumettre à certaines conditionnalités (obtenir la licence d’exploitation, tenir des registres de production, acheter des kits de protection pour les mineurs, etc.) avant de reprendre les activités. Les coopératives minières qui exploitaient artisanalement les mines se sont fait enregistrer alors que d’autres ont cédé la place à des sociétés minières bien organisées. Le rapatriement des devises devient de plus en plus une réalité. Par conséquent, les recettes minières sont en nette augmentation. Elles sont passées de 12 millions USD à 74 millions USD entre juillet et novembre 2019. Le taux des devises non rapatriées est estimé à 0,31 % alors qu’il oscillait autour de 83 % (uniquement pour l’or) l’année précédente. A ce rythme, le secteur minier pourrait sans doute surpasser le secteur agricole (thé et café) en termes de rentrée de devises. L’avenir du secteur est prometteur pour l’économie du pays.
En appliquant le principe de redistribution des ressources, les recettes minières vont changer le paysage économique du pays. En ce sens, les devises rapatriées serviront à financer les projets de développement au profit de la population. Pour mémoire, la Banque Mondiale finance le Projet de Développement Local de l’Emploi (PDLE) à hauteur de 50 millions USD sur cinq ans. A une année du lancement des activités de ce projet, plusieurs infrastructures socio-économiques dont des marchés, des centres de santé et des écoles ont été construites. En effet, les devises devraient être orientées vers les secteurs porteurs de croissance. Cependant, la dépendance vis-à-vis des ressources naturelles fragilise les économies africaines ; d’où l’intérêt de diversifier et de restructurer l’économie au risque qu’elle s’écroule avec la chute des cours des matières premières.
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