Education

La décentralisation de l’UB : Le campus Buhumuza, un cas de succès ?

La décentralisation de l’Université du Burundi se concrétise. Le campus Buhumuza compte 370 étudiants. Après deux ans d’existence, la formation académique suit son cours normal. Cet institut s’est doté de locaux composés d’un bloc administratif, des auditoires, d’une bibliothèque et d’une salle informatique. L’université a déjà noué des partenariats avec les institutions universitaires de la sous-région pour plus d’efficacité    

L’Institut d’Administration et de Cartographie Foncière est une branche de l’Université du Burundi basée au chef-lieu de la province de Cankuzo. Cet institut a débuté en février 2020 avec une centaine d’étudiants, soit 109 étudiants dont 23 filles et 86 garçons. Actuellement, le campus compte dans ses auditoires 370 étudiants dont 70 filles et 300 garçons, précise Dr Emery Nukuri, doyen de l’Institut d’Administration et de Cartographie Foncière.

Les filles doivent s’intéresser aux filières scientifiques

L’écart entre les deux catégories se justifie par le fait que les filles s’intéressent de moins en moins aux filières scientifiques. La cartographie exige un background en physique, mathématiques et en informatique (utilisation des logiciels de cartographie foncière), la topographie, etc. Il y a toujours ce sentiment qui persiste comme quoi les filles ne peuvent pas exceller dans les filières scientifiques.

L’institut dispense les cours dans deux langues, en l’occurrence le Français et l’Anglais. Celles qui ont fait les sciences dans le cycle post fondamental peuvent se disqualifier. Il invite les filles à briser les tabous pour s’inscrire dans les branches scientifiques. «Ce qui compte dans l’enseignement supérieur c’est le courage et la détermination. De plus, il faut développer l’esprit d’équipe  l’esprit de travailler avec les camarades de classe. Elles doivent essayer avec leurs frères. Il n’y a pas de filières réservées aux garçons».

Dr Emery Nukuri, doyen de l’Institut d’Administration et de Cartographie Foncière : «Les filles doivent briser les tabous pour s’inscrire dans les branches scientifiques. Ce qui compte dans l’enseignement supérieur c’est le courage et la détermination».

Un pas de géant …

Le campus Buhumuza a débuté avec d’énormes difficultés liées surtout au manque  d’infrastructures. Nous n’avions pas assez de locaux. Pour le moment, le campus dispose d’assez de locaux dont le bloc administratif, les auditoires, une salle informatique, une bibliothèque, etc. Le Fonds Commun de l’Education a financé les travaux de construction de nouvelles salles de classe. L’institut dispose d’une salle informatique avec un kit complet pour l’enseignement à distance. En cas de coupures d’électricité, il existe un système de stockage d’énergie qui permet d’alimenter le campus pendant au moins trois heures. En outre, il existe un groupe électrogène qui peut assurer le relais.

Pour l’instant, il manque le matériel pour équiper le laboratoire du Système d’Information Géomatique (SIG). L’autre défi est lié au manque de bancs pupitres. Ce qui pose des problèmes pendant les examens. « Nous avons déjà introduit la demande au niveau du rectorat et auprès des partenaires. Nous attendons une issue favorable », rassure Dr Nukuri.

Un partenariat gagnant-gagnant

L’institut est partenaire de l’université de Kisangani en République Démocratique du Congo pour l’enseignement à distance. En outre, un mémorandum d’entente est en passe d’être signé entre Ardhi Univestity basée en République Unie de Tanzanie et l’Université du Burundi. Comme cette université est expérimentée dans la gestion foncière, ce mémorandum permettra l’échange d’expériences entre les deux institutions, y compris l’enseignement à distance. De cette façon, les étudiants du campus de Buhumuza peuvent suivre des cours au niveau de cette université et vice-versa.

L’institut dispose de six professeurs permanents. D’autres professeurs proviennent des facultés de Droit, d’Economie, des Sciences de l’ingénieur et d’Agronomie qui viennent de temps en temps dispenser des cours au campus Buhumuza. Les enseignants peuvent aussi intervenir par visioconférence.

De la vie estudiantine

Les étudiants de l’institut d’administration et de cartographie vivent dans des « homes » universitaires gérés par des particuliers. Ces derniers ont signé des contrats avec l’université pour mettre à la disposition des étudiants les équipements de base en matière de logement (lits, chaises, tables). Les étudiants habitent par groupe dans des appartements composés de  deux chambres et un salon. Ils cuisinent devant leurs maisons à tour de rôle. Les homes ne sont pas très loin du campus universitaire. Ce qui leur permet de réviser les leçons le soir et de rentrer sans aucune difficulté. Le prêt-bourse leur permet de subvenir aux besoins fondamentaux. L’université paie les logements des étudiants à raison de 10 000 FBu par mois et par étudiant. Il importe que les frais des loyers soient à la charge de l’étudiant. Raison pour laquelle on effectue la retenue à la source dès que les comptes des étudiants sont alimentés, explique le doyen de cet institut.

Quant au retard dans l’octroi du prêt-bourse, Dr Nukuri tranquillise. Il indique que cela est dû aux longues procédures, surtout pour les étudiants du Bac I nouvellement inscrits. Le décaissement des prêts-bourses est conditionné par la signature des contrats. Ce processus peut durer des semaines, mais des tractations sont en cours avec toutes les parties quitte à percevoir la bourse dans les délais.

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A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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