Le rapport sur la politique monétaire du quatrième trimestre de la Banque de la République du Burundi montre le conjoncture économique et financière du pays. Une croissance économique de 3,1 pour l’année 2021 et une inflation de 9,5% pour le quatrième trimestre, il y a de quoi se réjouir. Cependant, le rapport montre une évolution dégradante du déficit de la balance commerciale qui s’accroit du jour au jour
L’inflation a baissé au quatrième trimestre 2021, s’établissant à 9,5% contre 10,2% au trimestre précédent. Toutefois, Elle est restée dans la limite du critère de convergence macroéconomique (8,0%) dans les pays membres de l’EAC à l’exception du Burundi, en raison du faible niveau des prix des produits alimentaires et de la stabilité des taux de change.
Dans ce rapport, on montre que le déficit de la balance commerciale s’est davantage creusé au quatrième trimestre 2021, s’établissant à 361.660,5 milliards de BIF contre 337.938,5 milliards de BIF au même trimestre

La BRB indique que le déficit de la balance commerciale s’est davantage creusé au quatrième trimestre 2021, s’établissant à 361.660,5 milliards de BIF contre 337.938,5 milliards de BIF au même trimestre de 2020.
Des explications différentes
Cette dégradation est due à une augmentation plus importante des importations (523.389,2 milliards de BIF contre 420.487,1 milliards de BIF) que celle des exportations (161.728,6 milliards de BIF contre 82.548,6 milliards de BIF) explique le rapport de la BRB. Quant à l’ISTEEBU, elle explique dans son bulletin du 4ème trimestre sur le commerce extérieur que cette situation est fortement liée à la diminution des exportations du café, de farine de froment et des produits laminés. C’est au moment où la BRB indique que la production du café vert a augmenté de 50,4%.
Et si on considère les chiffres de l’ISTEEBU, les recettes des exportations ont considérablement diminué pour l’année 2021. L’ISTEEBU fait état de 226 milliards de BIF au moment où il avait atteint 312 milliards de BIF en 2019. Ce qui pèse sur les réserves de change de 2022.
Entre l’ISTEEBU et la BRB, qui dit vrai ?
« Au quatrième trimestre 2021, les exportations ont fortement augmenté de par rapport au même trimestre de 2020, tirées par la hausse des exportations des produits primaires, principalement par l’Or non monétaire dont la valeur exportée a atteint 80 milliards de BIF », lit-on dans le rapport sur la politique monétaire de la BRB pour le 4ème trimestre 2021.
Cependant, ce n’est pas la version qui est donnée par le bulletin trimestriel de l’ISTEEBU. Cette institution fait état d’une baisse des exportations en comparaison de celle de l’année précédente. « Le total des exportations du quatrième trimestre de 2021 s’élève à 78,7 milliards de BIF contre 81,4 milliards de BIF au même trimestre de l’an précédant, soit une diminution de 3,3% », lit-on dans le rapport de l’ISTEEBU.
Encore, la BRB indique que le déficit de la balance commerciale s’est davantage creusé au quatrième trimestre 2021, s’établissant à 361.660,5 milliards de BIF contre 337.938,5 milliards de BIF au même trimestre de 2020. Quant à l’ISTEEBU, pour le quatrième trimestre de 2021, il s’élève à 444,7 milliards de BIF contre 337,9 milliards de BIF au même trimestre de 2020, soit une détérioration de 16,8%.
Et la dette publique continue à accroître
Le stock de la dette publique a augmenté de 11,4% fin décembre 2021, se fixant à 4327,5 milliards de BIF contre 3886,3 milliards de BIF à fin décembre 2020. Toutefois, le ratio de la dette publique sur PIB a légèrement diminué, s’établissant à à fin décembre 2020
La dette intérieure a annuellement progressé de à fin décembre 2021, passant de 2850,4 milliards de BIF contre 3063,2 de milliards BIF. Elle représente 70,8% de la dette totale et est constituée essentiellement des titres du Trésor et des avances de la Banque centrale. La dette extérieure s’est accrue de 22% en glissement annuel passant de 1036 à 1264,3 milliards.
Pour l’année 2022, les prévisions montrent que l’activité économique pourrait s’accélérer de 4,6% contre 3,2% en 2021. Mais en raison de la guerre en Ukraine, ces prévisions de croissance risqueraient d’être révisées à la baisse suite aux effets néfastes de la guerre en Ukraine, notamment, la hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires, les ruptures des chaines d’approvisionnement ainsi que l’incertitude accrue sur les marchés financiers.
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