Commerce

Délimitation du périmètre de circulation pour les deux-roues et les tricycles : Les petits négociants en pâtissent

Depuis la mise en application de la mesure qui interdit la circulation des deux-roues et des tricycles dans un périmètre délimité de la ville de Bujumbura, certaines activités économiques sont au point mort. Les conducteurs de ces engins représentaient une clientèle non négligeable à profiter à tout prix   

Nous sommes dans la capitale économique Bujumbura, précisément au marché de Ruvumera (commune de Mukaza). Il est presque 16 heures. C’est un endroit  dynamique où les va-et-vient sont incalculables. A travers toutes les entrées dont dispose ce marché, des personnes entrent et d’autres sortent, les commerçants comme les clients voire celles qui se baladent à l’intérieur ou à ses alentours. Les affaires commerciales semblent bien marcher. A l’extérieur de ce marché en étage c’est la même sauce. Le commerce florissant des produits métalliques et des récipients en plastique va bon train. A ne pas oublier les commerçants ambulants qui proposent aux passants des habits de seconde main et d’autres produits. Malheureusement, le business des deux-roues semble être au point mort pour ne pas dire paralysé.

Le commerce des bicyclettes n’est plus rentable.

Une clientèle en chute libre

Sur le flanc ouest de ce marché, il se pratique le commerce des bicyclettes, des pièces de rechange pour motos, vélos, tuk-tuks… Il  s’observe également des garages spécialisés dans la réparation des engins motorisés excepté les véhicules. Et les réparateurs des vélos y trouvent du travail grâce à ce business. Actuellement, tous ces opérateurs économiques ne travaillent plus ou font le « service minimum ». Tous les magasins des pièces de rechange sont fermés depuis une dizaine de jours. En conséquence, les réparateurs des deux-roues n’ont  plus de travail, mais également les mini garages pour motos et tuk-tuks ont fermé leurs portes. Le seul magasin que nous avons trouvé ouvert ses portes est celui qui commercialise les bicyclettes.

Sous couvert d’anonymat, une personne qui officie dans ce marché a confirmé que ce business n’est plus rentable faute de clients. La cause de la « paralysie » de ce commerce n’est autre que la fameuse mesure interdisant aux deux-roues et aux tricycles de circuler dans certaines zones de la mairie de Bujumbura, dont la commune de Mukaza dans sa globalité. Par exemple, une bicyclette qui s’achetait à 300 000 FBu, ne se négocie actuellement qu’entre 150 000 FBu et 200 000 FBu. En plus de cela, le client doit également calculer le coût du déplacement de cet engin. Premièrement, il ne peut pas conduire un vélo sur le périmètre concerné par cette interdiction. Raison pour laquelle il doit payer un technicien pour démonter cet engin et trouver un véhicule pour le déplacer jusqu’à un endroit jugé sûr, par exemple dans les périphéries de la ville de Bujumbura.

« Au quotidien, je répare les vélos et parfois les motos. Avant que la mesure interdisant la circulation des deux-roues et des tuk-tuks dans certaines zones de la ville de Bujumbura soit mise en application, je prestais au marché de Ruvumera. Les bénéficiaires de mes services étaient assez nombreux, car ce marché était convoité par le fait qu’il était garni de toutes les pièces de rechange pour vélos qu’on peut imaginer. Actuellement, à cause de cette fameuse mesure sujette à controverse, tout est tombé à l’eau. Il n’y a plus de travail », se lamente un réparateur de vélos qui a préféré garder l’anonymat. Comme il n’a pas encore trouvé quelque part ailleurs où prester, il reste sur place espérant trouver un client qui pourrait acheter une bicyclette et le supplier de l’aider à la démonter. Malheureusement, ces derniers jours, les clients sont extrêmes rares.

Les débits de boissons et restaurants touchés

Le transport par vélo ou tuk-tuk est fatiguant, car il demande beaucoup d’énergie. Pour tenir toute la journée, les conducteurs doivent bien manger le matin, midi et le soir. Par conséquent, ils constituent la clientèle des petits restaurants juchés à l’intérieur des quartiers. A titre d’illustration, dans la zone de Buyenzi, avant que la circulation des vélos n’y soit interdite, ce moyen de transport était prisé dans le déplacement des biens et des personnes. Raison pour laquelle les taxi-vélos étaient nombreux dans cette partie de la ville de Bujumbura.

« Le matin comme midi, les conducteurs des taxi-vélos aimaient manger dans notre restaurant pour savourer notre « Chapati ». Pour savoir que c’est bel et bien eux, ils y garaient leurs vélos de temps en temps. Mais actuellement, après leur départ suite à la mesure qui leur interdit de circuler dans le périmètre délimité, les conséquences se font remarquer. Par exemple, il n’y a plus un surnombre de clients  vers le soir comme avant où certains d’entre eux manquaient même de places pour s’asseoir », indique un travailleur qui preste dans un restaurant à la 13ème avenue de Buyenzi.

Un autre hic est remarqué dans les débits de boissons où les utilisateurs des vélos, des mots et des tuk-tuks allaient étancher leur soif après le travail quotidien. Un gérant d’un bistrot situé à Kinogono de la zone Buyenzi affirme qu’il y a un groupe de conducteurs de taxis-vélos qui venaient boire au moins quatre fois par semaine chez lui la bière Rugombo mais, actuellement, ils ne viennent plus. Pour lui, c’est une perte, car c’étaient ses clients potentiels. Espérons que la mesure d’assouplissement récemment prise par le ministre en charge de la sécurité publique en faveur des détenteurs des motos privées, les « Jeho kuki » et des vélos de sport sera une plus-value.

A propos de l'auteur

Gilbert Nkurunziza.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques