Environnement

Délocalisation de Buceco : Les tractations semblent avancer à pas de tortue

La cohabitation  entre la Buceco et la population environnante a continué à défrayé la chronique depuis sa création. Malgré d’interminables réclamations, la population environnante n’est pas encore prête à pousser un ouf de soulagement. Les autorités rassurent l’opinion et semblent tenir bon quant au projet de délocalisation de cette usine 

Le conflit opposant Buceco et la population environnante perdure. Depuis plusieurs années, les habitants ont toujours considéré Buceco comme une usine envahissante ayant des effets nocifs sur leur santé. Selon différentes sources, cette entreprise dont les machines tournent jour et nuit, générant des bruits assourdissants constituerait un véritable un problème pour les habitants de la zone environnante. Dans un premier temps, le gouvernement avait l’intention de délocaliser les ménages se trouvant dans le voisinage de cette société. Un projet qui sera abandonné plus tard. Malgré la volonté et toutes les promesses d’éloigner cette usine taxée de pollueuse de la population, les tractations semblent avancer à pas de tortue.

Le cauchemar perdure, la population tient le coup

Quand nous débarquons, il est aux environs de 17 heures de l’après-midi. Nous empruntons une rue poussiéreuse. A pied, trois minutes suffisent pour atteindre les infrastructures de  Buceco. Devant l’entrée principale, deux camions encore chargés stationnent devant le portail. Lentement, un agent de sécurité s’approche voulant s’informer sur la raison de notre visite. « Etes-vous munis d’une lettre vous autorisant à entrer ? », s’informe-t-il avant de nous faire savoir que la présentation de ce document est obligatoire pour toute personne étrangère à l’entreprise.

Malgré d’interminables réclamations, la population environnante de la cimenterie Buceco n’est pas encore prête à pousser un ouf de soulagement.

Là, tout fait montre d’une zone industrielle. Des ronronnements de moteurs qui tournent 24h/24, des nuages de poussière et des fumées mêlées à des gaz,…caractérisent ce milieu où se trouve érigée l’unique cimenterie du Burundi. Des ménages sont séparés de quelques mètres de la clôture de la cimenterie. La poussière couvre  les toits et les parois des murs des maisons proches de cette cimenterie.

Les autorités promettent de trouver des solutions

Récemment, le ministre de l’Environnement a encore promis de délocaliser Buceco. Pour défendre son projet de loi sur la protection de l’environnement devant les élus du peuple en février 2021, Deo Guide Rurema s’est montré ferme. « Certaines erreurs du passé seront corrigées », a-t-il déclaré tout en prenant exemple sur le cas de l’entreprise BUCECO. Selon lui, cette usine érigée au chef-lieu de la province Cibitoke doit être éloignée du quartier résidentiel. « Un bâtiment érigé dans un lieu insalubre sera démoli, peu importe le statut de son propriétaire », peut-on lire sur le site de l’Assemblée nationale qui rapporte les propos du ministre en charge de l’environnement. Pour cette haute autorité, l’usine présente un danger pour la santé des populations environnantes.

Les autorités locales tranquillisent la population

S’exprimant sur la question de la délocalisation de Buceco, le conseiller chargé du développement dans la province de Cibitoke a voulu partir de l’historique de ce conflit. Ruben Tubirabe tente de démontrer que Buceco ne causait pas de problème dans les premiers temps. Ce dernier indique que les conflits de cohabitation ont été déclenchés avec l’extension de cette usine. «Buceco était dans ses premiers temps une usine moderne qui ne causait aucun mal à l’environnement. Avec l’extension de l’usine, on a installé des machines archaïques qui dégagent des bruits assourdissants, de grandes quantités de poussière et des gaz», explique-t-il. Il rappelle que c’est à partir de cette période que la population a commencé à soulever la question liée à la menace sanitaire que présente cette entreprise.

Cependant, ce conseiller du gouverneur ne rejette pas totalement cette entreprise qu’il considère comme un élément contribuant au développement de la province. « Nous ne pouvons pas dire que la population n’a pas besoin de cette usine », indique-t-il. Interrogé sur le projet de délocalisation  de cette  usine qui a été attendue depuis longtemps, ce responsable a donné la lumière là-dessus et ses propos semblent rassurants.     

Les autorités travaillent sur ce dossier, rassure-t-il. Pour tranquilliser la population, Tubirabe prend à témoin le Président de la République et le ministre en charge de l’environnement. « Le Président de la République a déjà dit que l’usine devra être délocalisée et le ministre de l’Environnement  l’a aussi déclaré», indique-t-il. Le conseiller du gouverneur se veut rassurant. «Ce que nous savons c’est que le projet de délocalisation de Buceco sera mis en exécution», dit-il. Selon lui, la question est actuellement dans les mains de l’Etat.

Une commission serait déjà mise en place pour assurer le suivi de ce dossier. Mais alors, à quand le bouclage de ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive pendant des années ?

Mots-clés :
A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur.
La rédaction se réserve le droit de ne pas publier les commentaires enfreignant ces règles et les règles de bonne conduite.



éditorial

Sans transparence, pas de confiance

Sans transparence, pas de confiance

Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »

    Abonnez-vous à notre bulletin

    Journal n° 657

    Dossiers Pédagogiques

    Facebook


  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

  • Dossiers Pédagogiques