Tous les kiosques construits au-dessus des caniveaux et dans les espaces publics sont dans le viseur de la Mairie de Bujumbura : ils seront démolis sans autre forme de procès. Cette opération a eu lieu dans la zone urbaine de Buyenzi le long de l’avenue de la Santé et se poursuivra dans les autres zones
Mardi le 26 janvier 2021, la Mairie de Bujumbura a conduit une opération de démolition des kiosques construits de façon anarchique. Cette démolition vise ceux qui sont construits au-dessus des caniveaux d’évacuation des eaux usées de part et d’autre de l’avenue de la Santé dans la zone urbaine de Buyenzi et ceux qui sont bâtis dans des espaces publics. Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’assainissement de la ville de Bujumbura et de rendre beaucoup plus praticables les rues urbaines.

Selon la Mairie de Bujumbura, tous les kiosques construits anarchiquement doivent être démolis.
Pas mal de propriétaires de kiosques qui étaient construits dans les espaces publics dénoncent ce qu’ils qualifient d’injustice à leur encontre, car la construction de ces édifices commerciaux résulte des contrats signés entre eux et la Mairie de Bujumbura. « Un espace vert est respectable. Avant que je n’y construise mon kiosque, j’ai d’abord signé un contrat avec la Mairie de Bujumbura. J’ai tous les documents sur moi et je paie régulièrement les taxes. Malheureusement, à notre surprise générale, les autorités de la Mairie nous ont contraint de tout détruire », se lamente un habitant de Buyenzi victime de ces démolitions de masse.
La Mairie de Bujumbura pointée du doigt
La plupart des victimes de cette opération n’y sont pas allées par quatre chemins. Ils estiment que la décision des autorités municipales ne devrait pas être aussi hâtive. Cela cause des pertes énormes pour les commerçants. « J’envisage de porter plainte, car le contrat que j’ai signé avec la Mairie de Bujumbura n’a pas encore expiré. En outre, les autorités locales ne nous ont pas avisé à temps afin que nous nous préparions en conséquence », s’indigne un propriétaire d’un kiosque démoli.

Ceux qui construisent des kiosques sont appelés à respecter les normes d’urbanisme.
Même si la destruction de ces kiosques est regrettable, le maire de ville de Bujumbura estime qu’elle est favorable à l’intérêt général et à la bonne image de la ville. A ce sujet, l’administrateur communal de Mukaza Rénovat Sindayihebura affirme avoir adressé une correspondance de mise en demeure plusieurs jours avant l’opération à tout les concernés pour qu’ils soient informés à l’avance. Pourtant, il n’oublie pas de tranquilliser les victimes qui sont en ordre. Il précise : « Jusqu’ici, je ne connais une seule personne qui croit avoir une convention la liant à la Mairie de Bujumbura. Qu’à cela ne tienne, tous ceux qui ont quelque chose à réclamer, ils sont toujours les bienvenus, les services habilités étudieront leurs cas dans les meilleurs délais. »
La population locale ne s’inscrit pas en faux contre cette mesure, mais elle se demande pourquoi les autorités municipales autorisent les constructions anarchiques en pleine ville. « Cette initiative d’assainissement de la ville est bonne, mais, à mon avis, les commerçants victimes de ces démolitions ne sont pas à blâmer, mais ce sont plutôt les autorités municipales qui ont autorisé la recrudescence des constructions anarchiques », s’indigne Frédéric, un habitant de Buyenzi. Au programme, dans la commune Mukaza, du 26 au 29 janvier 2021, à l’instar de Buyenzi, les activités pareilles se poursuivront dans les zones urbaines de Bwiza, Nyakabiga et Rohero.
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