Transport

Des corridors de transport pour ouvrir les frontières

Pour faciliter la circulation des marchandises, des zones transnationales articulant routes, ponts, chemins de fer, postes-frontières ultramodernes et ports ont été créées. Dans ce numéro 623 des états généraux du transport, nous allons aborder les corridors conçus pour désenclaver les pays n’ayant pas accès à la mer

Les corridors de transport font des infrastructures de transport le support de la libéralisation des économies.

Athanase Ndayiragije, directeur des transports internationaux au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, a présenté les capacités logistiques des corridors internationaux pour le développement du Burundi. Selon lui, les corridors de transport font des infrastructures de transport le support de la libéralisation des économies.

« Ils font de l’avènement du libre-échange la condition essentielle d’un développement qui bénéficierait à tous », indique-t-il.

M.Ndayiragije reconnait les défis liés aux corridors, notamment le problème de compétitivité des transports, dû en partie aux dysfonctionnements du port de Mombasa et du port de Dar-es-Salaam. Selon lui, le port de Mombasa, conçu à l’origine pour accueillir 250 000 conteneurs, en a traité plus de 800 000 en 2012. Il informe également que les redevances routières sont élevées pour les transporteurs burundais, soit 360 USD vers la Tanzanie et 152 USD vers le Burundi. Il déplore aussi la présence de barrières non tarifaires le long des corridors, ainsi que les délais d’attente prolongés pour le déchargement des bateaux.

Priorisation des corridors routiers pourtant chers

Le directeur des transports internationaux au ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme souligne que les corridors routiers sont largement plus utilisés par les opérateurs économiques burundais par rapport au réseau ferroviaire et aux voies navigables. Cependant, ces derniers sont plus économiques à la tonne-kilomètre, soit 0,05 USD par kilomètre pour une tonne contre 0,09 USD par la route. M. Ndayiragije exprime également des préoccupations concernant les conteneurs vides au retour.

Des corridors dont le pays est membre

« Le 2 septembre 2006, la République du Burundi, la République Démocratique du Congo, la République du Rwanda, la République Unie de Tanzanie et la République de l’Ouganda ont signé l’Accord portant création de l’Agence de Facilitation du Transport de Transit du Corridor Central (AFTTCC) », rappelle M. Ndayiragije.

Ce protocole, poursuit-il, régit, conformément aux principes d’égalité de traitement, l’utilisation par les Etats membres du Corridor Central des ouvrages et équipements portuaires maritimes de la République Unie de Tanzanie pour l’acheminement des marchandises en transit ou en transfert dans les zones contrôlées par la « Tanzania Ports Authority » ou tout autre opérateur portuaire légalement établi au port de Dar-es-Salaam.

Il ajoute : « Pour rappel, plus de 95 % des produits importés ou exportés utilisent le port de Dar-es-Salaam et, par conséquent, le Corridor Central. »

Quant au Corridor Nord, M. Ndayiragije précise qu’il s’agit d’un couloir de transport reliant les pays des Grands Lacs, entre autres le Burundi, la République Démocratique du Congo (RDC), le Rwanda et l’Ouganda au port maritime kenyan de Mombasa. Ce corridor dessert également le nord de la Tanzanie, le sud du Soudan et l’Ethiopie.

« Un accord de transit a été signé par ces gouvernements le 19 février 1985 et est entré en vigueur le 18 novembre 1986 », précise-t-il. Le suivi de l’accord sur le transit est assuré par l’Autorité de Coordination du Transport de Transit dans le Corridor Nord (ACTN-CN).

Les parties contractantes se sont engagées à collaborer dans le domaine du transport de marchandises et de personnes, notamment en ce qui concerne les installations portuaires maritimes, les routes, les contrôles et opérations douanières, la documentation et les procédures. Cela inclut également le transport ferroviaire des marchandises, le transport routier, le transport par voies navigables, le transport par oléoduc, le transport multimodal, la manipulation des marchandises dangereuses, les dispositions pour les agences de transit, les commerçants et les employés, ainsi que le développement d’un corridor économique.

Les corridors de développement désignent des territoires devenus attractifs pour l’implantation d’activités grâce à la construction d’infrastructures de transport performantes. Ces corridors ont pour fonction de favoriser l’implantation de nouvelles activités productives en améliorant l’accessibilité, en développant des infrastructures énergétiques et des capacités de transformation des productions locales. Ils doivent encourager le développement des marges, et non seulement des principaux nœuds structurants.

Selon les planificateurs des Nations Unies, les corridors de développement ne se limitent pas à relier les villes entre elles par des axes de communication plus performants, mais visent également à encourager l’implantation de nouvelles activités productives. M. Ndayiragije conclut en soulignant que les corridors doivent favoriser le développement des marges, ce qui entraînera un remplissage plus efficace des conteneurs vides et une réduction des coûts des services de transport.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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