Commerce

Des prix des denrées alimentaires très volatiles

Les prix de certaines denrées alimentaires de première nécessité ne sont pas stables. Tandis que les uns augmentent ou stagnent, les autres baissent. Souvent, la variation peut être instantanée. Un reporter de Burundi Eco a approché les professionnels de ce marché

D’après les informations recueillies sur place, les prix de certains produits de première nécessité connaissent de fortes instabilités. La farine de maïs, le riz, la banane, la pomme de terre, les tomates, divers fruits… sont affectés par la hausse, parfois instantanée.  Ces observations, prenant comme point de repère les 2 derniers mois à savoir septembre et octobre montrent que quelques prix sont en hausse tandis que d’autres enregistrent une baisse. La hausse prend parfois une allure inquiétante. Les commerçants déplorent surtout le fait que quand le prix est en hausse, les clients s’abstiennent d’acheter. Ces professionnels de l’achat et la revente des biens de consommation croient que c’est au moment de la hausse qu’ils courent le plus le risque de perdre.

La variation intempestive des prix gène le commerce des produits alimentaires

Une femme vendeuse de tomates rencontrée au marché communément appelé « Cotebu » nous a confié que le prix des tomates est relativement en hausse par rapport au mois dernier. Selon cette femme, les prix sont généralement en hausse en période de pénurie de cette denrée, quand les récoltes tendent à se terminer. Mais, selon la même source, les prix peuvent changer du jour au lendemain. Elle souligne que les variations des prix ne sont pas dues seulement à la quantité de la récolte, mais peuvent être très spontanées. La réaction d’un vendeur de pommes de terre rencontré sur les lieux abonde dans le même sens. Cet homme affirme être témoin d’une instabilité de prix qui affecte son produit. Il fait noter qu’il vendait à un bas prix au mois de septembre par rapport à aujourd’hui. Ce boutiquier pense que la hausse des prix de certaines variétés de haricot est justifiée par la demande qui devient importante pendant la saison culturale.

Les variations spontanées des prix, une épine dans le pied des vendeurs

Certains produits alimentaires sont plus touchés par la variation des prix que d’autres et la hausse est très fréquente. Les vendeurs de pommes de terre affirment que c’est très difficile de prévoir la hausse des prix de cette denrée.  D’après Jordan (surnom de métier), expérimenté dans le secteur, on prévoit la hausse des prix de la pomme de terre pour la semaine suivante sur base des observations relevées le jeudi et le vendredi. Ce dernier indique que, selon les variétés, les pommes de terre subissent de fortes variations de prix et sur de courtes périodes. « Il faut être connaisseur pour s’en sortir », commente Jordan, confiant en lui-même. Pourtant, notre interlocuteur affirme que cette spontanéité de la hausse et de la chute des prix influe très négativement sur le commerce de ces produits.

Pour certains produits, on peut relever les raisons qui mènent à la hausse ou à la chute des prix. Mais dans la plupart des cas, les causes sont moins maîtrisables. Pour N. M, vendeuse de tomates, la surpluviométrie est souvent à l’origine de la chute des prix des légumineuses. Par ailleurs, elle affirme que la cherté du transport et la saison des récoltes influencent également la hausse ou à la chute des prix. «Nous préférons les périodes d’abondance parce que quand les prix chutent, même les personnes à moindre ressources peuvent acheter. Nous comptons plus sur l’écoulement», explique-t-elle.

Ces commerçants disent qu’ils parcourent parfois de longues distances pour pouvoir vendre leurs produits dans la capitale. N. F, dit que la farine de maïs produite au Burundi est vendue à bas prix. Malheureusement, le maïs produit par les Burundais est en petite quantité et sa présence sur le marché est éphémère. Il dit qu’une grande quantité de farine de maïs provient du maïs importé.

Variations des prix de certaines denrées alimentaires de septembre à début novembre 2019

Produit

Prix en FBu /kg (septembre)

Prix en FBu/ kg (début novembre)

Haricot Jaune

1.800

2.200

Haricot Kirundo

1 .100

1.300

Haricot Kinure

1.400

1 .400

Farine de manioc (ikivunde)

1.200

1.000

Farine de maïs (isembe)

1.800

2.000

Pomme de terre (kijumbu)

800

600

Pomme de terre (victoria)

900

800

Tomates

1.500

2.000

Riz tanzanien (1erequalité)

2800

3500

Riz zambien

1.800

1.900

Oignons rouges

2.200

1.800

Oignons blancs

1.800

1.600

Banane

600

700

Ce tableau montre l’évolution des prix de certains produits alimentaires. Certains ont augmenté, d’autres ont diminué, tandis qu’il y en a qui stagnent. 

A propos de l'auteur

Jonathan Ndikumana.

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