Des victimes de trop !

Le mardi 25 mai 2021, la capitale économique a été la cible d’une attaque terroriste. Deux grenades ont été lancées en plein centre-ville tout près du restaurant Plazza. C’est un endroit très animé pendant les heures de pointes. Les piétons empruntent cette voie pour rejoindre la gare des bus desservant le Sud du pays. Des vendeuses de légumes et de fruits profitent de l’afflux des passagers pour écouler leurs produits. L’endroit grouille de gens. Ce soir-là, la vie poursuivait son cours normal comme si de rien n’était. Tout d’un coup, les explosions de grenades retentissent. C’est la panique générale. Les gens courent dans tous les sens, les arrêts bus se vident et la ville se transforme en mégalopole fantôme. Très vite, un périmètre de sécurité a été établi, rapportent les témoins sur place. Les véhicules évacuent de nombreux blessés vers structures de soins. Deux arrêts bus (station Top One et l’arrêt bus de Bwiza communément appelé Permanence) et la 12ème avenue du quartier Mutakura ont été visés simultanément. Le lendemain, la police a dressé un bilan de deux personnes décédées et 57 blessés dont quatre grièvement. Rien n’est plus précieux que la vie. Otez une vie à un être humain est un crime imprescriptible !

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Les auteurs de cette barbarie doivent être traqués et traduits en justice. Ils n’ont pas de place dans nos communautés. « Ceux qui investissent dans des actes criminels perdent leur temps et seront tous traqués et châtiés conformément à la loi », a réagi Ambassadeur Willy Nyamitwe, chef du bureau de l’information et des communications à la Présidence de la République sur son compte Twitter. Le chef de l’Etat est attristé de voir qu’il y a ceux qui veulent miser sur le terrorisme pour doucher les efforts de développement. Il adresse ses condoléances aux familles éprouvées et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Le Président Evariste Ndayishimiye invite la population à faire preuve de sérénité et de solidarité.

Il s’observe un regain d’insécurité au cours des derniers mois (avril et mai). Une tentative de vol à main armée déjouée par la police au bureau postal de Ndava sur la colline Fota en province Mwaro. Les trois voleurs armés d’un Kalachnikov ont tiré mortellement sur une pendant qu’ils prenaient fuite vers la localité de Buziracanda. Cette tentative de vol est intervenue seulement 10 jours après une embuscade tendue à 4 véhicules sur la RN 5. Des bandits armés ont tiré sur des passants à 4 km du chef-lieu de la province Muramvya. Un lourd bilan des dégâts humains et matériels : 8 passagers décèdent dont un officier de l’armée, des biens spoliés ainsi qu’un véhicule incendié.  En date du 16 avril 2021, la police rapporte qu’une fusillade dans un bar a fait sept victimes au centre de Rusaka en province de Mwaro.

L’insécurité ne profite à personne. On subit encore les effets de la crise socio-politique de 2015. En cas d’insécurité, les commerces ferment, le coût de la production des biens et services flambe alors que les revenus chutent. L’investissement ralentit, car les investisseurs retardent leurs opérations en attente d’une éventuelle accalmie. Le Gouvernement estime que ces attaques ont un lien avec la réunion sur la sécurité qui se tient à Bujumbura. « Ces actes terroristes interviennent au moment où le Burundi abrite la réunion des experts du comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions sécuritaires en Afrique centrale. Nul ne doute que ces actes ont été commis dans le but de ternir l’image du Burundi », souligne Prosper Ntahorwamiye, secrétaire général et porte-parole du gouvernement.  Cependant, rien ne peut justifier une telle attitude. S’attaquer à des personnes innocentes, à des femmes et à des enfants c’est de la pire des choses. Ceux qui ont des revendications à faire n’ont qu’à emprunter les voies légales au lieu de faucher la vie des gens