Commerce

Détaxation de certains produits vivriers : « Que la solution magique de 2017 soit réactivée »

La libéralisation de l’importation de certains produits vivriers qui était censée être une solution à la hausse des prix de ces produits n’en a pas été une. Il s’observe aujourd’hui une flambée exponentielle des prix sur le marché. Selon la ministre en charge du commerce, il y a de l’espoir que les prix vont se stabiliser. Mais pour certains importateurs, seule la formule d’exonération des importations pour les produits vivriers utilisée en 2017 est capable de régler l’affaire 

Les prix des produits vivriers ne font qu’augmenter exponentiellement du jour au lendemain.

 

Contrairement aux attentes de plus d’un, la libéralisation de l’importation de certains produits vivriers comme les grains de maïs, mais aussi l’importation du ciment et du sucre n’a pas réussi à faire baisser les prix de ces produits sur le marché. Cette décision du 6 septembre 2022 a tant choyé plus d’un Burundais qui n’endossaient la hausse des prix des denrées alimentaires qu’au seul fait que les frontières étaient fermées et que les importations de ces produits étaient interdites. Pour certains, la production locale ne peut en aucun cas satisfaire la demande. De cette mesure, on attendait alors que les prix des denrées alimentaires, surtout ceux qui viennent de l’étranger baissent sur le marché », nous fait savoir un citadin. Au lieu de chuter, les prix des produits vivriers ne font qu’augmenter exponentiellement du jour au lendemain. Cela devient un fardeau pour les ménages vu que leurs revenus ne suivent pas le rythme.

Et si on réessayait la détaxation de certains produits vivriers ?

Alexis Bitangimana importe différents articles de l’étranger. Selon lui, ce sont en grande partie les lourdes taxes imposées aux importateurs et les coûts de transport qui maintiennent les prix des produits importés en hausse. Et si les prix augmentent sur les marchés d’approvisionnement, la meme situation s’observe sur les marchés d’écoulement. « Tant que les taxes à importation ne sont pas encore revues à la baisse, la baisse des prix des denrées alimentaires n’est pas pour demain », estime-t-il.

S’il parle de l’exonération de l’importation de certains produits, il fait allusion au bon souvenir de 2017. Le gouvernement du Burundi a pris au mois de mars 2017, la décision d’exonérer les taxes pour six produits, à savoir : le riz, les graines de maïs, le manioc, la farine de maïs et celle de manioc et le haricot sec. Cette mesure a duré 3 mois du 27 avril au 27 juillet 2017. Pendant cette période, les résultats ont été positifs. Comme l’effet d’un bâton magique, les prix ont soudainement chuté sur le marché. Le riz tanzanien qui était à 2200 FBu le kilo est donc passé à 2000 FBu. Le kilo de riz zambien est passé de 1800 FBu à 1600 FBu. Le prix des haricots selon leurs variétés a baissé d’entre 300 FBu et 500 FBu par kg.

Entretemps, les consommateurs paient cher

Dans ce tableau, nous allons comparer les prix de certains denrées alimentaires du mois de juillet 2022 et ceux du mois d’octobre 2022.

Article

Prix/kilo juillet 2022

Prix/kilo octobre 2022

Riz tanzanien

3000

4300

Riz zambien 

2500

3400

Haricot jaune

2400

2800

Haricot Kinure

1400

2000

Haricot Kirundo

1300

1800

Graines de maïs

1500

1900

Y’aurait-il de l’espoir ?

Dans une conférence de presse qu’elle a animé ce mercredi 26 octobre 2022, la ministre en charge du commerce a fait savoir qu’il est encore très tôt pour que l’impact de la libéralisation de l’importation de certains produits vivriers se manifeste sur le marché. « Ça prend du temps sur toute la chaîne d’approvisionnement car si tu fais une commande, la marchandise ne peut pas te parvenir le même jour », précise-t-elle. 

Elle précise qu’il y a espoir de parvenir à endiguer la hausse des prix des denrées alimentaires à travers la libéralisation de ces produits. «Nous espérons que les prix vont se stabiliser. Cela ne signifie pas que les prix vont diminuer mais quand même peuvent se stabiliser», fait-elle savoir. Elle appelle la population en général et les opérateurs économiques en particulier à augmenter la production afin de satisfaire le marché local.

A propos de l'auteur

Florence Inyabuntu.

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