Le Burundi s’apprête à accueillir le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) le 31 octobre 2024. En marge de ce sommet, d’autres activités importantes se dérouleront les 28 et 29 octobre 2024, dont le forum économique du COMESA et le Conseil des ministres en charge de la coopération et des affaires étrangères des Etats membres. La ministre en charge du commerce, Marie Chantal Nijimbere, a présenté plusieurs projets que le COMESA a réalisés au Burundi.
Différents projets ont été menés au Burundi dans le cadre du COMESA. Parmi eux, on peut citer, entre autres, le mécanisme d’appui à l’intégration régionale. Le Burundi a bénéficié de la facilité d’ajustement du COMESA, c’est-à-dire que les Etats membres ont compensé les pertes de recettes dues à la mise en œuvre des programmes de libéralisation économique, en soutenant notamment le programme d’intégration dans la région du COMESA. Cela a été déclaré le 22 octobre 2024 par Marie Chantal Nijimbere, ministre du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, lors d’une conférence de presse. En outre, le COMESA a procédé au renforcement des capacités des professionnels du Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la Qualité (BBN).
Aujourd’hui, le Burundi participe activement aux négociations en cours sur le commerce des services. Les Etats membres du COMESA se sont engagés à libéraliser les secteurs prioritaires, tels que les services de communication, financiers et touristiques. Le Burundi fait partie des 11 Etats ayant soumis leurs engagements lors du premier cycle des négociations. « Pour le cas du Burundi, nous avons soumis des projets d’offres dans le cadre du deuxième cycle des négociations sur le commerce des services dans trois secteurs supplémentaires à savoir: le commerce, la construction et l’ingénierie », a déclaré Mme Nijimbere.
Vers le lancement officiel du régime commercial simplifié
Le Burundi fait également partie du régime commercial simplifié, qui facilite les échanges des petits et moyens commerçants œuvrant dans le commerce transfrontalier. Un projet de facilitation du commerce dans la région des Grands Lacs a été mis en place et financé par la Banque Mondiale à hauteur de 80 millions USD. Ce régime commercial simplifié sera officiellement lancé au poste frontière de Gatumba-Kavimvira le 30 octobre 2024, sous la coordination du COMESA afin de faciliter le commerce transfrontalier entre le Burundi et la République Démocratique du Congo (RDC).
Le Burundi est également membre du régime de garantie de transit douanier du COMESA, permettant à l’Office Burundais des Recettes (OBR) de sécuriser la perception des taxes sur les marchandises traversant plusieurs pays, notamment via les corridors Nord et Central. Ce régime contribue à réduire considérablement les coûts de transport grâce à l’intégration régionale au sein du COMESA.
Le Burundi a signé et ratifié l’accord sur la zone de libre-échange tripartite COMESA, East African Community (EAC) et Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) en 2015. Cette initiative renforce l’intégration régionale car, aujourd’hui, selon Mme Nijimbere, plus de 70 % du commerce intra-africain s’effectue dans cette zone de libre-échange tripartite. Cela en fait un catalyseur de transformation économique pour les Etats membres du COMESA, de l’EAC et de la SADC.
Une politique d’industrialisation alignée sur celle du COMESA
Le Burundi a adopté une politique d’industrialisation pour la période 2023-2027 en phase avec celle du COMESA. Cette politique a été validée par le Conseil des ministres et sa stratégie devrait être mise en œuvre jusqu’en 2026. Le Burundi est également un des Etats membres de cette organisation qui utilise aujourd’hui le système douanier automatisé (SYDONIA) au sein de l’OBR grâce au soutien technique et financier du COMESA. De plus, le Burundi est membre du régime de la carte jaune du COMESA utilisée par dix compagnies d’assurance, dont la Société d’Assurance du Burundi (SOCABU).
En plus, le COMESA gère de plusieurs institutions ou agences spécialisées, dont la Trade and Development Bank (TDB), en partenariat avec le gouvernement du Burundi. Par exemple, en 2021, la TDB a octroyé un prêt de 10 millions USD à la Banque Commerciale du Burundi (BANCOBU) pour relever le défi de la demande de liquidités et de devises dans des secteurs clés comme le thé, le café et l’importation des produits stratégiques.
La TDB a également soutenu l’institution de microfinance Women’s Initiative for Self Empowerment (WISE) avec une garantie d’environ deux milliards BIF afin de promouvoir l’entrepreneuriat féminin. En outre, la TDB accompagne les petites et moyennes entreprises opérant dans le secteur du cuir en leur octroyant des formations sur l’amélioration de la qualité et de la compétitivité. Elle a également fait don d’une machine de fabrication de chaussures d’une valeur de 59 000 euros, au centre d’incubation du cuir de Kamenge à Bujumbura.
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