Ce groupe vulnérable est soumis à la pauvreté de part la couleur de sa peau. Ils sont discriminés au marché du travail malgré leurs capacités physiques et intellectuelles. Ils vivent l’instabilité psychologique. Les albinos craignent d’être enlevés à tout moment. Cassim Kazungu, président d’Albinos Sans Frontière (A.S.F.) appelle l’administration publique à faire plus de sensibilisation sur cette nature humaine.
« La sécurité est bonne pour les albinos qui vivent à Bujumbura. Le problème se trouve au niveau de ceux qui habitent les provinces frontalières de la Tanzanie », s’alarme M.Kazungu Il a rappelé qu’un enfant albinos a été tué en avril de cette année en province Ruyigi par un homme qui le transportait dans un sac vers la Tanzanie. Pour lui, la sensibilisation de tout le monde s’impose. Le président de l’A.S.F.indique qu’il va introduire le cas des albinos auprès de la justice pour demander un traitement spécial de cette catégorie de gens marginalisées.
Félix Nshimirimana est natif de la commune Butaganzwa en province Ruyigi indique que les régions frontalières de la Tanzanie les albinos courent toujours le risque d’être enlevés. Il demande au gouvernement de construire des villages dans lesquels ils bénéficieront des parcelles. Cela constituera une forme de protection puisque vivre dispersé sur les collines les expose à l’enlèvement. Il demande à la justice de punir sévèrement ceux qui enlèvent les albinos pour décourager les autres malfaiteurs qui pourraient être tentés de faire de même.
Stigmatisés dans la recherche de l’emploi
M.Nshimirimana est menuisier. Il vit du revenu tiré de cette activité. Il affirme travailler au même rythme que ses collègues de peau noir. Il déplore la façon dont les albinos sont traités au marché du travail. « Si nous demandons de l’emploi, nous sommes récalés sous pretexte que nous ne sommes pas à mesure de résister au soleil toute la journée, et par conséquent impossible de nous embaucher ». Nshimirimana s’indigne contre le renvoi des enfants albinos de l’école. « Nos enfants sont souvent renvoyés de l’école par manque de minerval. Et, dans de telles situations, cet élève ne considère pas qu’il est renvoyé à cause de son irrégularité, mais à cause de la couleur de sa peau ».
Déborah Ndagijimana, natif de la commune Gihanga en province Bubanza. « On m’appelle « iboro » (mot kirundi qui signifie un gibier) et si les gens m’appellent ainsi, je me confie directement aux autorités de base pour ma protection; sinon je coure le danger d’être enlevé ». Il précise que cela arrive souvent quand il est à la quête de l’emploi. Pour lui, les employeurs disent ne pas s’engager à courir le risque d’un probable enlèvement. Ce qui les pérennise dans la pauvreté.
Il appelle au secours
Denis Ntiharira est originaire de la zone Mparamirundi, commune Busiga, en province Ngozi. Il a une plaie à la poitrine. Il indique qu’il s’est fait soigner depuis longtemps, mais sans succès. A l’hôpital de Musema, le médecin lui a conseillé de consulter les services de santé plus spécialisés à l’étranger. Il craint que sa plaie ne dégénère en cancer. Il demande au gouvernement d’instaurer un système de gratuité des soins aux albinos, parce que, dit-il, 1000 personnes sur un total de plus de 8 millions n’est pas un casse-tête. Il évoque le cas des Batwa qui sont appuyés en infrastructures et en terres cultivables. Il appelle toute personne charitable à lui venir en aide pour le recouvrement de sa santé.
De l’espoir
En vue de l’autonomisation financière des albinos, le président de l’A.S.F. compte initier des activités génératrices de revenus. Le seul problème soulevé par Kazungu c’est la crise politique qui fait que les bailleurs tergiversent à donner les financements aux demandeurs. Toutefois, le président de l’A.S.F. salue l’initiative de l’UNESCO au Burundi qui a permis d’installer aux albinos un salon de coiffure mixte au siège de cette association. « Nous allons implanter d’autres salons de coiffure dans les provinces pour que d’autres bailleurs emboîtent le pas à l’UNESCO dans l’octroi des financements », conclut M.Kazungu.
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