Economie

Diversifier les produits d’exportation pour améliorer l’approvisionnement en devises

Un grand écart de plus d’un milliard 250 millions USD a été constaté entre la valeur des importations et la valeur des exportations l’année dernière. Cependant, pour assurer la couverture en termes des devises, le pays a besoin de 105 millions USD par mois. D’où une nécessité d’augmenter les exportations, d’améliorer le climat de la coopération, d’exploiter les minerais…

 Les devises proviennent des projets de développement, du marché noir, des aides, des prêts, des exportations…

Selon Audace Niyonzima, ministre des Finances, du Budget et de la Planification Economique, la valeur des importations est estimée en 2022 à 1 milliard 260 millions USD tandis que la valeur des exportations est estimée à 208 millions USD. C’était lors de l’émission publique du 6 octobre 2023.

Pour le ministre ayant les finances dans ses attributions, pour couvrir les importations, le pays a besoin de 105 millions USD par mois. Pourtant, explique-t-il, le pays tire des exportations environ 17 millions USD par mois.

Et de faire remarquer : « En 2022, le café et le thé ont procuré au pays 76 millions USD. Ce qui n’aide pas à payer les importations ». Il déplore que nous consommons plus que nous ne produisons. D’ailleurs, témoigne M.Niyonzima, en 2021, la valeur des importations était estimée à 1 milliard 75 millions USD, soit environ un surplus annuel de 200 millions USD. Une situation qui peut arriver même en 2023.

M.Niyonzima indique qu’il existe des difficultés de s’approvisionner en devises. Les sources de ces devises sont, d’après toujours lui, les projets de développement, le marché noir, les aides, les prêts, les exportations…Et de renchérir : « Pour avoir des devises, il faut diversifier les produits d’exportation, apaiser le climat de la coopération… ».

Cependant, le pays dépense beaucoup de devises dans les contributions dans les organisations internationales, dans le paiement de la dette extérieure…

Un sous-sol source des devises, mais sous-exploitée

A l’occasion de l’émission publique, Ibrahim Uwizeye, ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines a rappelé que le pays possède un potentiel minier riche. Il a cité notamment le nickel latéritique et le nickel sulfureux.

Pour lui, les études estiment à 150 millions de tonnes le nickel de Musongati dans la province de Rutana, 46 millions de tonnes le nickel de Nyabikere dans la province de Karusi, 35 millions de tonnes le nickel de Waga dans la province de Gitega.

Et de renchérir : « Il existe également du vanadium dans le pays. Les études préliminaires évaluent à 9 millions de tonnes de ce métal d’une importance primordiale » avant de rappeler que des gisements d’or sont éparpillés dans le pays.

M.Uwizeye indique qu’il existe aussi la colombo-tantalite, c’est-à-dire le coltan, le wolframite et le tungstène appelés souvent 3Ts dans différentes provinces et des concentrés de terres rares de Gakara évalués à environ 256 mille tonnes. En plus des minerais ci-haut cités, on trouve également du phosphate, du kaolin, de la bicarbonate…

Tirer profit du secteur minier, est-ce pour demain ?

Le ministre en charge des mines fait remarquer que les minerais ne sont pas comme le manioc ou les patates douces qu’on cultive saisonnièrement.

Pour ce qui est des minerais, ceux exploités ne peuvent pas regénérer. Il confirme que l’Etat est le propriétaire des mines et carrières. Ce qui fait que si ceux-ci ne sont pas exploités convenablement, c’est le citoyen qui perd.

C’est d’ailleurs dans le but de profiter des ressources minières que les contrats des sociétés telles que Rainbow Mining Burundi (exploitant les terres de Gakara en province de Bujumbura), Tanganyika Mining exploitant l’or de Cimba dans la province de Cibitoke, African Mining Limited exploitant l’or de Muhwazi dans la province de Muyinga et Ntega Mining Burundi exploitant le coltan de Runyankenzi dans la province de Kirundo ont été suspendus. Cela afin de négocier des contrats gagnant-gagnant.

Afin de tirer donc profit du secteur minier, M. Uwizeye annonce qu’un nouveau code minier a été récemment promulgué. Les investisseurs dans le secteur sont invités à venir signer de nouveaux contrats bénéfiques non seulement pour eux, mais aussi pour le citoyen.

A propos de l'auteur

Mélance Maniragaba.

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