Editorial

Doper l’économie du pays

Le secteur agricole est le moteur de l’économie nationale. L’agriculture à elle seule fournit autour de 40% au Produit Intérieur Brut (PIB) selon les données renseignées au niveau du Plan National de Développement. Elle reste la principale source de devises à travers l’exportation des produits agricoles dominés par le café et le thé. L’exportation des autres produits issus des cultures vivrières est très limitée faute d’infrastructures de production et de transformation adaptées.

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La majorité des Burundais (plus de 90%) vivent de l’agriculture. Paradoxalement, le pays importe des produits agricoles pour satisfaire les besoins alimentaires. Il est à noter qu’il s’agit d’une agriculture de subsistance pratiquée de façon traditionnelle. Ce qui limite la productivité agricole. Les agriculteurs tentent de se regrouper en associations en groupements pré-coopératives pour relever ce défi. Çà et là à travers tout le pays, des coopératives agropastorales sont opérationnelles. Les membres des coopératives apprennent les techniques agricoles modernes telles que le semis à la ligne, la monoculture, l’application des fertilisants…

Ils s’initient également à la valorisation et à la conservation des récoltes. Ainsi des hangars communautaires ont été construits pour une gestion efficiente des récoltes. Parallèlement des unités de transformations des produits agricoles ont vu le jour. Le secteur agricole se restructure peu à peu. Cependant, des investissements supplémentaires sont à mobiliser pour qu’elles soient réellement le moteur du développement. L’agriculture se heurte à de nombreux défis. Ce sont notamment les faibles investissements dans le secteur agricole, l’enclavement du pays qui ne facilite pas l’accès au marché d’écoulement, le manque d’infrastructures de production adéquates, le problème des infrastructures de conservation qui se pose avec acuité, l’accès difficile aux crédits, etc.

Pour y remédier, toutes les parties prenantes doivent se mobiliser pour moderniser l’agriculture et, partant, développer le pays. Le grand défi est lié à l’exigüité des terres et au relief du pays. Dans certaines régions du pays, il est difficile d’y pratiquer la mécanisation agricole. La superficie des plaines, notamment celle de l’Imbo se rétrécit au jour le jour. L’extension des villes exerce une pression accrue sur les terres arables.

Néanmoins, le développement de l’agriculture doit se faire dans le strict respect de l’environnement. L’utilisation des engrais chimiques et des pesticides polluent le sol et les nappes phréatiques. Ce qui a des conséquences néfastes sur la santé humaine et la biodiversité. D’ailleurs, sous d’autres cieux, on exige un seuil pour l’utilisation des ces produits combien nuisibles à la santé. Le développement des chaines de valeurs reste une priorité. Il est indispensable d’augmenter la production agricole pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et exporter le surplus.

Pour y parvenir, il faut investir dans la construction des infrastructures de production et de transformation. L’industrie agroalimentaire prend de l’élan. Les producteurs agricoles doivent saisir cette opportunité pour fournir constamment les matières premières.

L’aménagement des pistes d’accès devrait suivre pour faciliter l’accès aux marchés d’écoulement. En ce qui concerne le financement du secteur agricole, les institutions financières ne cachent pas leur pessimisme. Elles financent timidement le secteur avec moins de fonds injectés par rapport aux autres domaines tels que le commerce et le logement. Probablement que la mise en place d’une banque dédiée au développement agricole apportera des solutions à certains défis du secteur.

Wait and see !

A propos de l'auteur

Benjamin Kuriyo.

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