Editorial

Encore une épée de Damoclès

Les champs de cultures dans la province de Rumonge au Sud-Ouest du pays sont en train d’être endommagés par les escargots et les chenilles. Une dizaine de provinces subissent le même sort dans tout le pays où plus de 80% de la population pratiquent l’agriculture de subsistance.

Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.

Les agriculteurs dans le désarroi ne peuvent pas à eux seuls faire face à cette invasion ni par le ramassage quotidien de ces insectes ni par la pulvérisation des pesticides. Ceux-ci coûtent cher, soit à peu près 12 mille FBu (au moins 6 USD au taux de change officiel) pour un kilo de pesticide « Métaldéhyde » et 60 mille de FBu (au moins 30 USD au taux de change officiel) pour 1 litre de pesticide « Iron ».

Cela dans un pays où les données de la Banque Mondiale (BM) d’août 2022 évaluaient le taux de pauvreté à environ 87,1% en 2021. La Banque centrale a publié en décembre 2022 un taux d’inflation de 26, 6%, un indicateur fiable de l’augmentation des prix sur le marché.

Les ravageurs des champs sont attirés par les feuilles des tubercules, celles des céréales… Ce qui enfonce l’agriculteur en proie à pas mal de maux dont le manque de fertilisants, le retard des pluies, la grêle qi détruit les champs lorsqu’il arrive qu’il tombe…Les effets du changement climatique plongent le producteur et le consommateur dans de mauvaises conditions de vie au sein de leurs ménages.

A cause de ces effets, l’Office des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) a estimé 1,4 million de personnes, soit 12 % de la population en situation d’insécurité alimentaire pour la période d’octobre à décembre 2022. Cette situation peut être aggravée par l’invasion des ravageurs de champs.

L’épée de Damoclès est donc suspendue sur la tête des agriculteurs. Le danger demeure imminent si rien n’est entrepris dans l’immédiat. Il est vrai que les décideurs ont beaucoup de projets et que parfois les budgets sont prévus à l’avance. Toutefois, la santé prime sur autre chose et elle n’est meilleure que si l’alimentation est équilibrée et elle ne peut être équilibrée que s’il a une production conséquente. 

Sacrifions certains des projets pour se livrer sans indulgence à la chasse des escargots et des chenilles qui martyrisent nos champs.

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Mélance Maniragaba.

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  • éditorial

    Sans transparence, pas de confiance

    Sans transparence, pas de confiance

    Dans une interview accordée au journal Burundi Eco, Albert G. Zeufack, directeur des opérations de la Banque Mondiale pour quatre pays africains, à savoir : la République Démocratique du Congo (RDC), l’Angola, le Burundi et São Tomé-et-Príncipe, en visite au Burundi à la mi-avril 2025, est revenu à plusieurs reprises sur un mot-clé : transparence. « Sans transparence, il ne peut pas y avoir de confiance », a-t-il affirmé. Selon lui, la transparence est essentielle à la mise en œuvre des visions claires formulées par le gouvernement pour conduire le pays vers un développement durable. Il rappelle d’ailleurs :« La transparence des données est fondamentale. »
  • Journal n° 657

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