
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Les prix du carburant repartent à la hausse. Dans un communiqué, le ministère en charge de l’Energie annonce la hausse des prix du carburant à la pompe. Désormais, un litre d’essence coûte 4 450 FBu par litre et celui du gasoil passe de 3 450 FBu à 4 250 FBu. Cette hausse serait tirée par la hausse des cours du pétrole sur le marché international. Une explication qui peine à convaincre les opérateurs économiques d’autant plus que les prix à la pompe ne baissent jamais en cas de chute des prix de l’or noir.
De toutes les façons, l’envolée des cours du pétrole fragilise davantage l’économie nationale. Entre 2018 et 2023, le prix d’un litre d’essence a connu une augmentation de 85%. Pour le mazout, le prix d’un litre a augmenté de 80%. Cette hausse explose les facteurs de production.
La hausse du prix des produits pétroliers affecte l’économie du pays dans son ensemble. Elle touche essentiellement la population qui voit son pouvoir d’achat diminuer à la suite de l’augmentation des prix des biens de consommation. L’une des conséquences directes est la majoration des tickets de transport. Récemment, les prix du transport interurbain ont été majorés d’un montant variant entre 50 et 100 FBu. Il en est de même pour les véhicules qui font des navettes entre la capitale économique et les provinces de l’intérieur du pays. Les passagers doivent débourser des sommes supplémentaires pour circuler à travers le pays.
Pour d’autres secteurs qui ne sont pas réglementés, la hausse du prix du carburant devient un prétexte pour spéculer sur les coûts du transport. L’économie informelle impose ses propres règles. Les transporteurs des marchandises fixent les prix du transport comme bon leur semblent. Ce qui se répercute inéluctablement sur les prix des produits de première nécessité. D’où la tendance haussière des prix des denrées alimentaires sur le marché. Cela étant, les revenus des ménages ne suivent pas la même courbe ascendante.
La hausse du prix du carburant est un coup dur pour les industriels locaux. Dans une séance de questions orales à la chambre haute du parlement, la ministre du Commerce et de l’Industrie a révélé que le déficit énergétique fait exploser les coûts de production. Pour faire face aux coupures intempestives d’électricité, les opérateurs économiques font recours à l’énergie à base des hydrocarbures. Dans ce contexte, la hausse du prix du carburant à la pompe influe sur le coût de production des industries locales.
De même, l’approvisionnement en matières premières et en d’autres intrants implique les poids lourds qui assurent le transport des cargaisons depuis Dar-es-Salaam jusqu’à Bujumbura. Sur l’ensemble de la chaine de valeur, les coûts augmentent considérablement jusqu’à la livraison des produits finis auprès des distributeurs agréés. Les prix du carburant dictent en quelque sorte la fixation des prix des produits locaux et importés.
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