Energie

Energie solaire : La solution miracle pour électrifier le milieu rural

L’énergie est une composante essentielle pour le développement d’un pays. Dans de nombreux pays de l’Afrique, dont le Burundi, moins de 10% de la population a accès à l’électricité. L’énergie solaire pourrait être un remède au problème aigu de manque d’énergie qui handicape l’économie de certains pays

Le monde s’est lancé dans la course de lutte contre la pauvreté depuis  2015 avec l’adoption des Objectifs de Développement Durable (ODD).  Le 7ème  ODD concerne effectivement l’accès à l’énergie propre à un coût abordable. Il met un accent particulier  sur l’accès universel à l’énergie. L’électrification est sans nul doute une des composantes essentielles de la lutte contre la pauvreté dans la mesure où on peut difficilement concevoir le développement sans source d’énergie.

Le relief montagneux du Burundi impose à la population un mode d’habitat dispersé. Ce qui ne favorise pas le raccordement au réseau de distribution d’électricité. L’alimentation par système photovoltaïque semble être la meilleure option pour électrifier le monde rural

34,7% est le taux d’électrification pour l’Afrique subsaharienne

Globalement, le taux d’électrification des ménages en Afrique subsaharienne est le plus bas du monde, avec un taux de 34,7%, selon les données fournies par le rapport de la Banque Mondiale d’avril 2018 intitulé « Africa Pulse ». Plus grave encore, dans de nombreux pays africains, dont le Burundi, moins de 10% de la population a accès à l’électricité. Les bons élèves sont l’Afrique du Sud, les Seychelles, le Gabon et le Ghana qui enregistrent un taux d’accès à l’électricité supérieur à 80%. Le rapport souligne également un grand écart entre les ménages ruraux et urbains en termes d’accès à l’électricité en Afrique subsaharienne. Alors que le taux d’accès est de 68% en milieu urbain, il est seulement de 18% en milieu rural. D’où la nécessité d’explorer d’autres solutions pour fournir  l’énergie au monde rural. La puissance électrique totale installée dans cette partie de l’Afrique était de 96 gigawatt (GW) en 2015. Elle était de de 325 GW pour l’Inde et 1.519 GW pour la Chine, d’après le  rapport de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) de 2017 cité par Africa Pulse. La différence est saisissante.

Le Burundi à l’affût de toute opportunité

L’énergie solaire est très intéressante pour le Burundi à plus d’un titre. C’est un pays ensoleillé avec  2000 KWh/m2. Son relief montagneux impose à la population un mode d’habitat dispersé. Ce qui ne favorise pas le raccordement au réseau de distribution d’électricité. L’alimentation par système photovoltaïque semble être la meilleure option pour le mode d’habitat dispersé du Burundi. Quelques initiatives ont été déjà entreprises pour produire de l’énergie solaire. A titre d’exemple on peut citer la construction d’une centrale photovoltaïque à Mubuga en province de Gitega qui a été lancé en janvier 2017. Selon les estimations, elle pourrait produire 7,5 mégawatts. Mais elle nécessitera 25 milliards de FBu. Ce projet qui peine à se mettre en place permettrait à la Regideso d’augmenter de 15% sa production d’électricité. D’autres petites unités de production de l’énergie solaire ont été installées, notamment au CHUK et à l’ENS.

L’ASI, pour fructifier les atouts du Burundi

Le gouvernement a déjà compris les avantages qu’offre l’énergie solaire. Il fait feu de tout bois pour tirer le maximum de cette source intarissable d’énergie. C’est pour cela qu’il a signé le 26 février 2018 un accord-cadre avec l’Alliance Solaire Internationale (ASI), une initiative lancée conjointement par l’Inde et la France le 30 novembre 2015 dans le cadre de la COP 21.  Avec une dotation initiale de 16 millions USD, l’ASI a été mise en place pour s’attaquer aux obstacles communs à la mise à l’échelle de l’énergie solaire. Ce projet a bénéficié du soutien financier de l’Etat  indien de 27 millions USD.

Trois projets burundais déjà envoyés au secrétariat de l’ASI

Dans le but de profiter pleinement du financement accordé dans le cadre de ce projet, le parlement du Burundi vient de ratifier l’accord-cadre portant création de l’ASI. Trois projets ont d’ores et déjà été soumis au secrétariat de l’ASI pour financement. Il s’agit de l’installation des lampadaires le long de la voirie urbaine, des mini-réseaux pour l’électrification des petites agglomérations de l’intérieur du pays et des systèmes solaires sur les toits des infrastructures publiques comme les centres de santé, les écoles secondaires, etc., a indiqué Côme Manirakiza, ministre de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines lors d’une séance des questions orales à l’Assemblée Nationale.    Si tout se passe bien, nul doute que le Burundi pourra bientôt profiter de cette source d’énergie inépuisable qu’est le soleil

A propos de l'auteur

Parfait Nzeyimana.

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Selon les récentes statistiques du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de l’Elevage de 2024, Bujumbura est la ville la plus peuplée avec 3 353 555 habitants, suivie de Gitega avec 2 118 551 habitants, respectivement capitales économique et politique du pays. Cette croissance démographique, observée d’année en année, est inégalement répartie : une grande partie de la population vit désormais dans les quartiers périphériques. Certains y voient une aubaine, notamment en ce qui concerne la disponibilité de la main-d’œuvre. D’autres, en revanche, perçoivent cette situation comme une menace évidente. Une ville surpeuplée, si elle n’est pas bien urbanisée, peut en effet devenir victime de graves problèmes environnementaux.

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